Zitiervorschlag: Laurent Angliviel de la Beaumelle (Hrsg.): "Le dépit amoureux.", in: La Spectatrice danoise, Vol.2\018 (1750), S. 147-148, ediert in: Ertler, Klaus-Dieter / Hobisch, Elisabeth (Hrsg.): Die "Spectators" im internationalen Kontext. Digitale Edition, Graz 2011- . hdl.handle.net/11471/513.20.4444 [aufgerufen am: ].


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Le Dépit Amoureux (*1 )

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Horace.

Tant que je t’ai plu, Glycerie !

Tant qu’à tous mes rivaux préféré par ton choix,

J’ai perdu dans tes bras & retrouvé la vie,

J’ai vécu plus heureux que le plus grand des Roix.

Glycerie.

Tant qu’une passion nouvelle

Ne m’a point disputé l’empire de ton cœur,

Tant qu’a duré l’accord d’une ardeur mutuelle,

Junon eut elle mème envié mon bonheur.

[148] Horace.

Je brule aujourd’hui pour Ismène ;

De son Luth, de sa voix que j’aime les accens !

Ismène est un Grace, elle est une Sirène :

De mes ans volontiers j’allongerois ses ans.

Glycerie.

Calaïs m’adore, & je l’aime ;

Il chérit ses liens, & fidelle à mes lois,

Puisses tu, me dit il, toujours m’aider de même !

Pour mon cher Calaïs je mourrois mille fois.

Horace.

Quoi ? Si je rentre dans ta chaîne,

Si je te rends ce cœur, jadis si précieux,

Si pour Toi je renonce à la charmante Ismène,

Si mon feu se rallume au flambeau de tes yeux ?

Glycerie.

Cet aimable Enfant m’est fidelle,

De tes soupçons jaloux j’ai toujours à souffrir ;

Tu n’es qu’un papillon qui court de belle en belle ;

Cependant avec Toi je veux vivre & mourir. ◀Ebene 3

L.B. ◀Ebene 2 ◀Ebene 1

1(*) Traduction de l’ode d’Horace: Donec gratus eram tibi & c.