LXX. Discours Anonym Moralische Wochenschriften Susanna Falle Editor Michaela Fischer Editor Katharina Jechsmayr Editor Katharina Tez Editor Institut für Romanistik, Universität Graz 04.11.2014 o:mws.2939 Anonym: Le Spectateur français ou le Socrate moderne. Tome VI. Paris: François-Guillaume l’Hermitte 1726, 445-452, Le Spectateur ou le Socrate moderne 6 070 1726 Frankreich Ebene 1 Ebene 2 Ebene 3 Ebene 4 Ebene 5 Ebene 6 Allgemeine Erzählung Selbstportrait Fremdportrait Dialog Allegorisches Erzählen Traumerzählung Fabelerzählung Satirisches Erzählen Exemplarisches Erzählen Utopische Erzählung Metatextualität Zitat/Motto Leserbrief Graz, Austria French Menschenbild Immagine dell'Umanità Idea of Man Imagen de los Hombres Image de l’humanité Natur Natura Nature Naturaleza Nature France 2.0,46.0

LXX. Discours

Interea sacra hæc, quando huc venistis amici,Annua, quæ disterre nefas, celebrare faventesNobiscum, & jam nuc sociorum assuescite mensis.

Virg. Æneid. VIII. 172.

Puis donc que vous êtes venus ici comme nos Amis, célebrez avec nous cette Fête annuelle, qu’on ne doit jamais négliger, & contentez-vous de la chere que vous font vos Associez.

Sur les Fetes qu’on célèbre en Angleterre.

Mon amour pour la retraite, joint au desir de rendre visite à un de mes anciens Amis & de voir la Campagne, qui est à present dans toute sa beauté, m’engagea l’autre jour à quitter les embarras de la Ville. Arrivé chez mon Ami, j’eus les occasions les plus favorables du monde pour y exercer mon Génie spéculatif, par le soin qu’il prit de me rendre tout aisé & agréable. Il me donna un Appartement, dont la situation ne pouvoit que me plaire ; puisqu’il y avoit un grand Balcon qui dominoit sur tout le Village, d’où l’on découvroit tout ce qui se passoit, & une fertile Campagne arrosée de divers Ruisseaux, émaillée de Fleurs, enrichie de Pâturages & de Champs semez de Blé. Où est l’œil curieux & avide qui pût rien souhaiter de plus divertissant ? D’ailleurs, on auroit dit que l’Art n’avoit cultivé les Jardins que pour en bannir tout objet irregulier & choquant à la vûe, à cause de leur grande proximité, & les dèdommager, en quelque maniere, du tort que leur faisoit une si belle Perspective.

Entre plusieurs observations qui contribuérent à m’épanouïr la rate, j’en fis quelques-unes sur les Païsans, qui, de tous les environs, s’étoient rendus en foule à notre Village, pour y célèbrer une Fête qu’on y chomme toutes les années. A la vûe de leur air vigoureux, de la joie & de l’alégresse qu’ils faisoient paroître, j’admirai les heureux effets de leur Ignorance, & de la simplicité de leur Education, qui rendent tous leurs amusemens agréables & banissent de leur cœur tout principe d’Ambition ou d’Envie ; au lieu que ceux qui possedent les biens & les honneurs de ce Monde, qui sont élevez dans la pompe & dans l’éclat, & qui ont tous les avantages d’une belle Education, ne sauroient goûter ces innocens plaisirs. En un mot, leur mine riante proclamoit à haute voix leur bonheur, & me fit souvent écrier : O trois & quatre fois heureux sont les Mortels, qui ont la Vertu pour Guide, qui ne sont enviez de personne & qui méritent d’être admirez de tous les Philosophes !

Contens de leur fortune, ils ne se chagrinent point du travail journalier & pénible, auquel ils sont assujetis ; & l’innocence des mœurs leur procure la tranquillité de l’esprit. C’est ce qui me rapella ce sage précepte de Pithagore, sur lequel on ne sauroit trop reflechir, & où il exhorte ses Disciples à ne se laisser point abatre par les revers de la Fortune, puisque la prosperité & l’Adversité se suivent de près, & que l’une aide à soutenir l’autre.

Je n’eus pas plutôt satisfait ma curiosité à cet égard, que retiré dans mon Cabinet j’examinai le but de ces Fêtes si communes en divers endroits de l’Angleterre, pour quelles raisons & par qui elles avoient été instituées. Quelques-uns, sans pousser leur recherche plus loin, croient, à ce qu’il me parut, qu’elles sont un abrégé de ces Fêtes que nos Ancêtres observoient tous les Dimanches à l’issue de l’Eglise, lorsqu’après le dernier Sermon, ils se divertissoient à chanter & à danser, au bruit de quelque Instrument de Musique ; mais que sensibles, à cause de leur fréquent retour, au préjudice qu’en souffroit la Religion, aux excès & aux débauches qui s’y commettoient, ils les avoient réduites à une seule Fête annuelle.

D’autres soutiennent, avec beaucoup plus de vraisemblance, qu’on les célébroit autrefois à l’honneur de quelques Divinitez Païennes ; mais que ceux qui annoncerent les premiers le Christianisme dans cette Isle, persuadez que nous étions un Peuple de cou roide, fort adonnez aux plaisirs & à la joie, plus attachez à nos anciennes Coûtumes & au Libertinage qu’à nos Loix civiles, pour s’accommoder à notre humeur, soufrirent la continuation des Fêtes, à cela près qu’au lieu qu’elles étoient d’abord consacrées aux Dieux du Paganisme, elles le sont aujourd’hui aux Saints & aux Martyrs. C’est-à-dire qu’elles font de véritables Monumens de notre humeur dépravée & opiniâtre, & qu’elles peuvent servir à nous convaincre, quelque haute idée que nous aïons de nous, que ce que les Historiens ont écrit de notre ancienne barbarie n’est pas faux.

Il n’y a que trop de mes Compatriotes qui n’ont pas la curiosité qu’ils devroient avoir d’aprofondir la source de pareils Usages, & qui les croient indignes de leur recherche ; mais si c’est un défaut d’ignorer certaines choses, quoi qu’obscures & embrouillées, ils m’avoueront, que c’en est un bien plus grand d’ignorer celles qui sont aisées & qui sautent aux yeux de tout le monde. D’ailleurs seroit-ce une réponse satisfaisante pour un Etranger curieux, qui demanderoit à qui telles ou telles Fêtes étoient consacrées, de lui dire que c’étoit au Dieu inconnu.

Je me flate que les Dames qui lisent mes Speculations me pardonneront pour cette fois, si j’insere ici la Lettre suivante, où un vieux Gentilhomme se plaint de l’impertinence de leur Sexe. Il me semble qu’il n’a pas tout-à-fait tort, & que ses plaintes méritent quelques égards. Le Public en jugera.

Mr. le Spectateur.

« J’eus le bonheur, ou le malheur (je ne sai lequel des deux je dois dire, ) d’aller, un jour de Fête, à la Maison de Campagne d’un de mes Amis : Du moins ; certaines choses à part, je ne fus jamais mieux régalé en ma vie ; mais après le diné, on voulut se promener dans le Bourg, pour y badauder avec les autres, & j’y fus assailli par de jeunes Impertinentes d’une telle manière, que j’ai résolu de ne me trouver plus à de pareilles Fêtes. L’une me donnoit du coude & me disoit, Je vous prie, Monsieur, regardez un peu cette jeune Fille au teint vif avec son Galant ; voïez la belle mode ; l’Homme marche sur le pavé sec contre la muraille, pendant que la pauvre Demoiselle se crote dans la bouë pour se tenir à son côté. Il faloit ensuite que j’observasse toutes les Dames & la situation de leurs Eventails qui couvroient le côté gauche de leurs Visages, pour les garantir du Soleil, qui leur donnoit à plomb sur le côté droit. Une autre me tiroit par la manche, afin que je prisse garde à une Coifure, qui penchoit trop d’un côté, ou qui paroissoit trop reculée. Aussitôt après, on venoit à critiquer les queuës des Habits, & j’étois obligé d’en dire mon sentiment. De sorte, mon cher Monsieur, que je fus tourmenté comme un miserable tout le reste de la journée, afin que vous puissiez mieux juger de la nature de mon suplice, il est bon de vous avertir, en peu de mots, que je suis presque septuagenaire, d’une humeur fort reservée & pensive, & que je ne manque pas de severité pour être un digne Spectateur, si mes autres talens repondoient à ceux-là. Je suis, &c.

Silvestre Roustan.

Il faut aussi que je demande excuse à l’un & à l’autre Sexe pour les Vers suivans. Je ne les admets que pour encourager un jeune Poëte de la Camapagne qui commence à versifier.

Sur une Fête à la Campagne.

Les premiers raïons de l’Aurore,A peine venoient-ils d’éclore,Que les Nymphes & les BergersSe rendirent dans nos VergersPour y célebrer, par leurs Danses,Notre Fête, avec nos Vacances, Les Flutes & les Chalumeaux,Imitant le chant des Oiseaux,Eveillent toutes nos Bergeres,Les rendent promtes & legeres,Et leur impriment de l’ardeur,Sans faire brêche à leur pudeur. Deux choses ornent ces Pucelles ;Point de Bijoux, point de Dentelles ;Un Habit simple, propre & net,Tout frais sorti du Cabinet,Au surplus, une mine aisée,Des plus nobles Dames prisée. Elles font leur préparatif,D’un air riant, mais attentif,Et couvrent leurs petites TablesDe mets simples & délectables :Un bon Gigot & un PoudinSont les grands Plats de leur Festin. Ou si leur basse-Cour leur donne Un Cochon de lait & foisonne ;Alors les Convives en train,Chacun son Gobelet en main,Chantent, célebrent sa naissance,Et de sa chair font grand’bonbance. Allons, qu’on perce nos BarrisDe Biere & d’Aile, & que les RitsAccompagnent notre Musique :Faisons à nos Guerriers la nique.Que la Paix regne dans ces Lieux,Et buvons tous a qui mieux mieux.

LXX. Discours Interea sacra hæc, quando huc venistis amici,Annua, quæ disterre nefas, celebrare faventesNobiscum, & jam nuc sociorum assuescite mensis. Virg. Æneid. VIII. 172. Puis donc que vous êtes venus ici comme nos Amis, célebrez avec nous cette Fête annuelle, qu’on ne doit jamais négliger, & contentez-vous de la chere que vous font vos Associez. Sur les Fetes qu’on célèbre en Angleterre. Mon amour pour la retraite, joint au desir de rendre visite à un de mes anciens Amis & de voir la Campagne, qui est à present dans toute sa beauté, m’engagea l’autre jour à quitter les embarras de la Ville. Arrivé chez mon Ami, j’eus les occasions les plus favorables du monde pour y exercer mon Génie spéculatif, par le soin qu’il prit de me rendre tout aisé & agréable. Il me donna un Appartement, dont la situation ne pouvoit que me plaire ; puisqu’il y avoit un grand Balcon qui dominoit sur tout le Village, d’où l’on découvroit tout ce qui se passoit, & une fertile Campagne arrosée de divers Ruisseaux, émaillée de Fleurs, enrichie de Pâturages & de Champs semez de Blé. Où est l’œil curieux & avide qui pût rien souhaiter de plus divertissant ? D’ailleurs, on auroit dit que l’Art n’avoit cultivé les Jardins que pour en bannir tout objet irregulier & choquant à la vûe, à cause de leur grande proximité, & les dèdommager, en quelque maniere, du tort que leur faisoit une si belle Perspective. Entre plusieurs observations qui contribuérent à m’épanouïr la rate, j’en fis quelques-unes sur les Païsans, qui, de tous les environs, s’étoient rendus en foule à notre Village, pour y célèbrer une Fête qu’on y chomme toutes les années. A la vûe de leur air vigoureux, de la joie & de l’alégresse qu’ils faisoient paroître, j’admirai les heureux effets de leur Ignorance, & de la simplicité de leur Education, qui rendent tous leurs amusemens agréables & banissent de leur cœur tout principe d’Ambition ou d’Envie ; au lieu que ceux qui possedent les biens & les honneurs de ce Monde, qui sont élevez dans la pompe & dans l’éclat, & qui ont tous les avantages d’une belle Education, ne sauroient goûter ces innocens plaisirs. En un mot, leur mine riante proclamoit à haute voix leur bonheur, & me fit souvent écrier : O trois & quatre fois heureux sont les Mortels, qui ont la Vertu pour Guide, qui ne sont enviez de personne & qui méritent d’être admirez de tous les Philosophes ! Contens de leur fortune, ils ne se chagrinent point du travail journalier & pénible, auquel ils sont assujetis ; & l’innocence des mœurs leur procure la tranquillité de l’esprit. C’est ce qui me rapella ce sage précepte de Pithagore, sur lequel on ne sauroit trop reflechir, & où il exhorte ses Disciples à ne se laisser point abatre par les revers de la Fortune, puisque la prosperité & l’Adversité se suivent de près, & que l’une aide à soutenir l’autre. Je n’eus pas plutôt satisfait ma curiosité à cet égard, que retiré dans mon Cabinet j’examinai le but de ces Fêtes si communes en divers endroits de l’Angleterre, pour quelles raisons & par qui elles avoient été instituées. Quelques-uns, sans pousser leur recherche plus loin, croient, à ce qu’il me parut, qu’elles sont un abrégé de ces Fêtes que nos Ancêtres observoient tous les Dimanches à l’issue de l’Eglise, lorsqu’après le dernier Sermon, ils se divertissoient à chanter & à danser, au bruit de quelque Instrument de Musique ; mais que sensibles, à cause de leur fréquent retour, au préjudice qu’en souffroit la Religion, aux excès & aux débauches qui s’y commettoient, ils les avoient réduites à une seule Fête annuelle. D’autres soutiennent, avec beaucoup plus de vraisemblance, qu’on les célébroit autrefois à l’honneur de quelques Divinitez Païennes ; mais que ceux qui annoncerent les premiers le Christianisme dans cette Isle, persuadez que nous étions un Peuple de cou roide, fort adonnez aux plaisirs & à la joie, plus attachez à nos anciennes Coûtumes & au Libertinage qu’à nos Loix civiles, pour s’accommoder à notre humeur, soufrirent la continuation des Fêtes, à cela près qu’au lieu qu’elles étoient d’abord consacrées aux Dieux du Paganisme, elles le sont aujourd’hui aux Saints & aux Martyrs. C’est-à-dire qu’elles font de véritables Monumens de notre humeur dépravée & opiniâtre, & qu’elles peuvent servir à nous convaincre, quelque haute idée que nous aïons de nous, que ce que les Historiens ont écrit de notre ancienne barbarie n’est pas faux. Il n’y a que trop de mes Compatriotes qui n’ont pas la curiosité qu’ils devroient avoir d’aprofondir la source de pareils Usages, & qui les croient indignes de leur recherche ; mais si c’est un défaut d’ignorer certaines choses, quoi qu’obscures & embrouillées, ils m’avoueront, que c’en est un bien plus grand d’ignorer celles qui sont aisées & qui sautent aux yeux de tout le monde. D’ailleurs seroit-ce une réponse satisfaisante pour un Etranger curieux, qui demanderoit à qui telles ou telles Fêtes étoient consacrées, de lui dire que c’étoit au Dieu inconnu. Je me flate que les Dames qui lisent mes Speculations me pardonneront pour cette fois, si j’insere ici la Lettre suivante, où un vieux Gentilhomme se plaint de l’impertinence de leur Sexe. Il me semble qu’il n’a pas tout-à-fait tort, & que ses plaintes méritent quelques égards. Le Public en jugera. Mr. le Spectateur. « J’eus le bonheur, ou le malheur (je ne sai lequel des deux je dois dire, ) d’aller, un jour de Fête, à la Maison de Campagne d’un de mes Amis : Du moins ; certaines choses à part, je ne fus jamais mieux régalé en ma vie ; mais après le diné, on voulut se promener dans le Bourg, pour y badauder avec les autres, & j’y fus assailli par de jeunes Impertinentes d’une telle manière, que j’ai résolu de ne me trouver plus à de pareilles Fêtes. L’une me donnoit du coude & me disoit, Je vous prie, Monsieur, regardez un peu cette jeune Fille au teint vif avec son Galant ; voïez la belle mode ; l’Homme marche sur le pavé sec contre la muraille, pendant que la pauvre Demoiselle se crote dans la bouë pour se tenir à son côté. Il faloit ensuite que j’observasse toutes les Dames & la situation de leurs Eventails qui couvroient le côté gauche de leurs Visages, pour les garantir du Soleil, qui leur donnoit à plomb sur le côté droit. Une autre me tiroit par la manche, afin que je prisse garde à une Coifure, qui penchoit trop d’un côté, ou qui paroissoit trop reculée. Aussitôt après, on venoit à critiquer les queuës des Habits, & j’étois obligé d’en dire mon sentiment. De sorte, mon cher Monsieur, que je fus tourmenté comme un miserable tout le reste de la journée, afin que vous puissiez mieux juger de la nature de mon suplice, il est bon de vous avertir, en peu de mots, que je suis presque septuagenaire, d’une humeur fort reservée & pensive, & que je ne manque pas de severité pour être un digne Spectateur, si mes autres talens repondoient à ceux-là. Je suis, &c. Silvestre Roustan. Il faut aussi que je demande excuse à l’un & à l’autre Sexe pour les Vers suivans. Je ne les admets que pour encourager un jeune Poëte de la Camapagne qui commence à versifier. Sur une Fête à la Campagne. Les premiers raïons de l’Aurore,A peine venoient-ils d’éclore,Que les Nymphes & les BergersSe rendirent dans nos VergersPour y célebrer, par leurs Danses,Notre Fête, avec nos Vacances, Les Flutes & les Chalumeaux,Imitant le chant des Oiseaux,Eveillent toutes nos Bergeres,Les rendent promtes & legeres,Et leur impriment de l’ardeur,Sans faire brêche à leur pudeur. Deux choses ornent ces Pucelles ;Point de Bijoux, point de Dentelles ;Un Habit simple, propre & net,Tout frais sorti du Cabinet,Au surplus, une mine aisée,Des plus nobles Dames prisée. Elles font leur préparatif,D’un air riant, mais attentif,Et couvrent leurs petites TablesDe mets simples & délectables :Un bon Gigot & un PoudinSont les grands Plats de leur Festin. Ou si leur basse-Cour leur donneUn Cochon de lait & foisonne ;Alors les Convives en train,Chacun son Gobelet en main,Chantent, célebrent sa naissance,Et de sa chair font grand’bonbance. Allons, qu’on perce nos BarrisDe Biere & d’Aile, & que les RitsAccompagnent notre Musique :Faisons à nos Guerriers la nique.Que la Paix regne dans ces Lieux,Et buvons tous a qui mieux mieux.