Et frontem nugis solvere disce meis.Mart. L. XIV. Epigr. 183.
Aisez le Combat des Grenouilles,
qu’Homere a si joliment décrit en vers
bereïques ; parcourez aussi mes petits badinages, & aprenez à
vous dérider le front.
D’un autre côté, les Femmes jouent toute sorte de Personnages, pour se rendre aimables aux Hommes ; c’est un dessein qui leur roule toujours dans l’Esprit, soit qu’elles parlent, se meuvent, ou nous sourient ; tous les traits de leurs visages, & tous leurs ajustemens sont remplis de charmes pour nous, & de piéges qu’elles nous tendent. Il n’y auroit pas de telles Créatures dans le Monde que des Prudes ou des Coquettes, s’il n’y avoit pas une telle Créature que l’Homme. En un mot, ce sont les Hommes qui donnent des charmes aux Femmes, qui produisent l’agrément de leurs visages, la bonne grace de leur démarche, la douceur de leur voix, & la délicatesse de leur teint.
Il n’y a nul doute que ces égards mutuels entre les deux Sexes ne tendent à les perfectionner l’un & l’autre. On peut remarquer aussi que les Hommes, qui vivent dans le Monde comme s’il n’y avoit point de Femmes, deviennent grossiers & brutaux ; tout de même que les Femmes, qui ont de l’indifference ou de l’aversion pour les Hommes, sont presque toûjours d’un naturel aigre & bourru, des Salopes & des Médisantes.
Voïez ce qui en est dit page 183.
d’une Relation de la grande Riviere des Amazones, qui se
trouve à la fin du Voïage autour du Monde du Capit. Rogers,
impr. à Amsterdam chez la Veuve de Paul Marret en
1716.L’un étoit une République d’
Il semble que l’Auteur Anglois
veut dépeindre, sous cette envelope, le sort qu’eurent le
Comte de Godolphin, & S. A. le Duc de Marleborough,
quelques annés avant la mort de la Reine Anne, aussi bien
que la conduite de ses nouveaux Ministres, lors qu’on les
eut engagez, à tout prix, à faire la Paix avec la
France.Pour ce qui est de la République des
Hommes, il y avoit diverses Coûtumes fort remarquables. Ils ne se
rasoient jamais la barbe & ne se rognoient les oncles qu’une
fois par an, lors sans doute qu’ils alloient à leur Rendez-vous sur
les Frontieres. Mon Auteur parle aussi d’un Ministre d’Etat, qui fut
condamné à une amande, parce qu’il changeoit trop souvent de linge ;
& d’un fameux Général, qui convaincu, sur la déposition de
plusieurs Personnes dignes de foi, de se laver le visage tous les
matins, fut taxé de mollesse & privé de son Emploi. S’il y avoit
quelcun des Membres de la Société, qui eut la voix douce, le
C.