LVIII. Discours Anonym Moralische Wochenschriften Klaus-Dieter Ertler Herausgeber Michaela Fischer Mitarbeiter Katharina Jechsmayr Mitarbeiter Katharina Tez Mitarbeiter Sarah Lang Gerlinde Schneider Martina Scholger Johannes Stigler Gunter Vasold Datenmodellierung Applikationsentwicklung Institut für Romanistik, Universität Graz Zentrum für Informationsmodellierung, Universität Graz Graz 17.07.2019 o:mws-119-1241 Anonym: Le Spectateur français ou le Socrate moderne. Paris: Etienne Papillon 1716, 375-381 Le Spectateur ou le Socrate moderne 1 058 1716 Frankreich Ebene 1 Ebene 2 Ebene 3 Ebene 4 Ebene 5 Ebene 6 Allgemeine Erzählung Selbstportrait Fremdportrait Dialog Allegorisches Erzählen Traumerzählung Fabelerzählung Satirisches Erzählen Exemplarisches Erzählen Utopische Erzählung Metatextualität Zitat/Motto Leserbrief Graz, Austria French Mode Moda Fashion Moda Mode Moda Frauenbild Immagine di Donne Image of Women Imagen de Mujeres Image de la femme Imagem feminina Mode Moda Fashion Moda Mode Moda France 2.0,46.0

LVIII. Discours

O Dea certè !

Virg. Æneïd L. I. 332.

C’est-à-dire, Sans contredire c’est une Déesse !

Il est fort étrange que l’Homme, qui ne peut que sentir les foiblesses qui l’environnent, soit touché de l’Amour de la Gloire : que le Vice & l’Ignorance, l’Imperfection & la Misere prétendent à des Eloges, & cherchent à devenir, autant qu’il leur est possible, les objets de l’Admiration.

Mais quoique la Perfection essentielle d’un Homme soit très-peu de chose, sa Perfection relative peut aller assez loin. S’il se regarde tel qu’il est en lui-même, il n’a pas trop de quoi se vanter ; mais lorsqu’il se compare avec d’autres, il peut avoir quelque sujet de se glorifier, si ce n’est pas de ses propres Vertus, du moins de l’absence de certains Défauts. C’est ce qui donne un tour bien différent aux pensées du Sage & à celles du Fou. Le premier tâche de briller en lui même, & le dernier d’obscurcir ou d’éclipser les autres. Le premier s’humilie par le sentiment de ses propres infirmitez, le dernier s’enorgueillit à la vûë de celles qu’il découvre dans les autres. Le Sage fait attention à ce qui lui manque, & le Fou à ce qu’il croit avoir. Le Sage est heureux lorsque sa conscience l’approuve, & le Fou lorsqu’il peut obtenir l’aplaudissement de ceux qui l’environnent.

Avec tout cela, quelque déraisonnable & absurde que paroisse cette ardeur pour la gloire, on ne doit pas la décourager à tous égards ; puisqu’elle produit de très-bons effets, non seulement en ce qu’elle détourne de tout ce qui est bas & indigne, mais aussi en ce qu’elle porte à des actions nobles & généreuses. Le Principe peut être fautif ou défectueux ; mais les consequences qu’il produit sont si bonnes & si utiles pour le Genre Humain, qu’on ne doit pas chercher à l’éteindre.

Ciceron a déja remarqué, que les plus grands Genies & ceux qui possedent les plus beaux talens sont les plus sensibles à l’Ambition ; mais si l’on compare les deux Sexes à cet égard, on trouvera que les Femmes en sont plus dominées que les Hommes.

L’Envie de plaire & de s’aquerir l’Estime du Public est si violente dans le beau Sexe, qu’elle produit des effets merveilleux sur les Femmes de bon sens, qui veulent être admirées pour cela seul qui mérite l’admiration. Je croi même qu’on peut dire, sans les vouloir encenser, qu’il y en a plusieurs qui menent une vie, non seulement plus reguliere & plus vertueuse, mais qui ont aussi beaucoup plus d’égard à leur honneur, que la genéralité des Hommes. Combien d’exemples n’avons-nous pas de leur Chasteté, de leur Fidelité & de leur Dévotion ? Combien de Dames n’y a-t-il pas qui se distinguent par l’Education de leurs Enfans, le soin de leurs Familles, & l’amitié pour leurs Epoux ? Ce sont là les grandes Vertus & les Ornemens de leur Sexe,de même que la conduite de la Guerre, ou du Négoce, & l’administration de la Justice servent à rendre les Hommes célèbres.

Mais si cette ardeur pour l’estime, soumise à l’empire de la Raison, enrichit le beau Sexe de tout ce qui est digne de nos éloges ; de l’autre côté, il n’est rien qui leur porte plus de préjudice, lorsqu’elle est gouvernée par une sotte Vanité. Je n’en veux donc ici qu’aux Orgueilleuses, & l’on verra bientôt ce qui m’oblige à leur donner le titre d’Idoles. Il faut savoir qu’une Idole est uniquement occupée du soin de s’ajuster. Dans toutes les attitudes de son corps, l’air de son visage & le mouvement de sa tête, il paroît qu’elle n’a d’autre but que celui de se faire des Adorateurs. Aussi voïons-nous que les Idoles se rendent à toutes les Assemblées publiques & aux Lieux publiques & aux Lieux les plus fréquentez, pour y seduire les Hommes. La Comédie en est souvent pleine ; Hyde-Parc en regorge, elles y vont tous les soirs se promener en Carosse, & les Eglises en fournillent. On ne doit les aborder qu’avec de profonds respects, comme si l’on s’adressoit à la Divinité. La Vie & la Mort sont en leur puissance : Elles disposent des joies du Ciel & des tourmens de l’Enfer : Le Paradis est entre leurs bias, & chaque moment que vous passez avec elles vaut une éternité de Bonheur. Les ravissemens, les transports & les extases sont les saveurs qu’elles distribuent : les soupirs & les larmes, les prieres & les cœurs enflammez sont les victimes qu’on leur offre. Leur simple souris est capable de rendre les Hommes heuereux, & leur froideur les jette dans dans le desespoir. Au reste, le Livre qu’Ovide a écrit de l’Art d’aimer est une spèce de Rituel Païen, qui contient tous les Cultes qu’on rend à ces Idoles.

Je n’aurois pas moins d’embarras à distinguer les différentes sorte de ces Idoles ; que Milton en avoit à comparer celles qu’on adoroit dans la Terre de Canaan, & les Païs voisins. Quoi qu’il en soit la plûpart de celles dont je parle sont adorées, à l’exemple de Moloch, à travers le feu & les flammes. Quelques-unes, à l’imitation de Baal, se plaisent à voir déchiqueter leurs Adorateurs, & répandre leur sang pour elles. Il y en a d’autres, qui, de même que l’Idole Bel dans un des Livres Apocryphes, exigent qu’on leur prépare des Festins & des Collations tous les soirs. Il est vrai que leurs violens Adorateurs les ont quelquefois traitées avec la même severité que les Chinois ont pour leurs Idoles, qu’ils fouettent & assomment de coups lorsqu’elles ne veulent pas exaucer les prieres qu’ils leur adressent.

Je ne dois pas oublier ici que les Idolâtres qui se consacrent au service des Idoles dont il s’agit, sont d’une humeur tout opposée à celle des autres. Du moins les derniers se disputent entre eux parce qu’ils adorent differentes Idoles, au lieu que les premiers se querellent parcequ’ils adorent la même.

Ainsi l’intention de l’Idole est tout-à-fait contraire aux vœux de l’Idolâtre, qui voudroit jouïr tout seul de son Idole, pendant que celle-ci ne cherche qu’a multiplier ses Adorateurs. Chaucer décrit fort joliment, dans un de ces Contes, cette humeur volage d’une Idole : Il nous la représente assise autour d’une Table avec trois de ses Esclaves qui n’oublient rien pour gagner ses bonnes graces & lui rendre leurs devoirs. Là-dessus, elle sourioit à l’un, bû-voit à la santé de l’autre, & pressoit le pied du troisième sous la Table. Quel donc de ces trois, dit le vieux Barde, croiriez-vous être le véritable Favori? De bonne foi, ajoute-t-il, pas un des trois.

La manœuvre de cette Idole me fait souvenir de la belle Clarinde, une des plus grandes Idoles qu’il y ait entre les Modernes. Elle est adorée une fois la semaine à la Chandelle, au milieu d’une troupe de Gens qui se donnent le nom d’Assemblée. Quelques jeunes Cavaliers, des plus propres de la Nation, tâchent de se porter sous ses yeux, pendant qu’elle est environnée d’un nombre infini de Bougies, & à son aise sur un bon Fauteuil. Pour exciter le zéle de ses Idolâtres, elle ne permet pas qu’aucun sorte de sa presence, sans lui avoir donné quelque marque de sa faveur. Elle fait une Question à celui-ci, raconte une avanture à celui-là, jette une œillade sur l’autre, prend une pincée de Tabac d’un quatriéme, & laisse tomber son Eventail comme par mégarde, afin qu’un cinquiéme ait l’occasion de le relever. En un mot, chacun se retire content du succès qu’il a eu, & porté à renouveller ses Dévotions à la même heure Canoniale au bout de huit jours.

D’ailleurs, une Idole peur déchoir de sa Divinité par bien des accidens. Le Mariage en particulier est une espece d’Anti-Apothéose, ou de Canonisation renversée. D’abord qu’un Homme devient familier avec sa Déesse, elle retombe bien-tôt dans l’état d’une Femme.

La Vieillesse est aussi une terrible Ennemie des Idoles : Il est certain qu’il n’y a pas un Etre plus malheureux qu’une idole décrepite, sur-tout lorsqu’elle a contracté des airs qui ne sont agréables qu’en présence de ses Adorateurs.

Puis donc que dans ces Cas & divers autres de la même nature la Femme survit presque toujours à l’Idole, il faut que j’en revienne à la Moralité de mon Discours, & que je prie les Dames de vouloir bien diriger l’Envie qu’elles ont de se faire admirer. Pour en venir à bout, elles doivent tâcher de se rendre les objets d’une admiration raisonnable & de durée. C’est ce qu’elles n’obtiendront jamais de la Beauté des Habits ou de la Mode ; il n’y a que les qualitez interieures de l’Esprit & du Cœur, que le Tems & les Maladies ne sauroient effacer, qui puissent leur procurer cet avantage, & les tendre plus aimables à mesure qu’elles seront mieux connues.

C.

LVIII. Discours O Dea certè ! Virg. Æneïd L. I. 332. C’est-à-dire, Sans contredire c’est une Déesse ! Il est fort étrange que l’Homme, qui ne peut que sentir les foiblesses qui l’environnent, soit touché de l’Amour de la Gloire : que le Vice & l’Ignorance, l’Imperfection & la Misere prétendent à des Eloges, & cherchent à devenir, autant qu’il leur est possible, les objets de l’Admiration. Mais quoique la Perfection essentielle d’un Homme soit très-peu de chose, sa Perfection relative peut aller assez loin. S’il se regarde tel qu’il est en lui-même, il n’a pas trop de quoi se vanter ; mais lorsqu’il se compare avec d’autres, il peut avoir quelque sujet de se glorifier, si ce n’est pas de ses propres Vertus, du moins de l’absence de certains Défauts. C’est ce qui donne un tour bien différent aux pensées du Sage & à celles du Fou. Le premier tâche de briller en lui même, & le dernier d’obscurcir ou d’éclipser les autres. Le premier s’humilie par le sentiment de ses propres infirmitez, le dernier s’enorgueillit à la vûë de celles qu’il découvre dans les autres. Le Sage fait attention à ce qui lui manque, & le Fou à ce qu’il croit avoir. Le Sage est heureux lorsque sa conscience l’approuve, & le Fou lorsqu’il peut obtenir l’aplaudissement de ceux qui l’environnent. Avec tout cela, quelque déraisonnable & absurde que paroisse cette ardeur pour la gloire, on ne doit pas la décourager à tous égards ; puisqu’elle produit de très-bons effets, non seulement en ce qu’elle détourne de tout ce qui est bas & indigne, mais aussi en ce qu’elle porte à des actions nobles & généreuses. Le Principe peut être fautif ou défectueux ; mais les consequences qu’il produit sont si bonnes & si utiles pour le Genre Humain, qu’on ne doit pas chercher à l’éteindre. Ciceron a déja remarqué, que les plus grands Genies & ceux qui possedent les plus beaux talens sont les plus sensibles à l’Ambition ; mais si l’on compare les deux Sexes à cet égard, on trouvera que les Femmes en sont plus dominées que les Hommes. L’Envie de plaire & de s’aquerir l’Estime du Public est si violente dans le beau Sexe, qu’elle produit des effets merveilleux sur les Femmes de bon sens, qui veulent être admirées pour cela seul qui mérite l’admiration. Je croi même qu’on peut dire, sans les vouloir encenser, qu’il y en a plusieurs qui menent une vie, non seulement plus reguliere & plus vertueuse, mais qui ont aussi beaucoup plus d’égard à leur honneur, que la genéralité des Hommes. Combien d’exemples n’avons-nous pas de leur Chasteté, de leur Fidelité & de leur Dévotion ? Combien de Dames n’y a-t-il pas qui se distinguent par l’Education de leurs Enfans, le soin de leurs Familles, & l’amitié pour leurs Epoux ? Ce sont là les grandes Vertus & les Ornemens de leur Sexe,de même que la conduite de la Guerre, ou du Négoce, & l’administration de la Justice servent à rendre les Hommes célèbres. Mais si cette ardeur pour l’estime, soumise à l’empire de la Raison, enrichit le beau Sexe de tout ce qui est digne de nos éloges ; de l’autre côté, il n’est rien qui leur porte plus de préjudice, lorsqu’elle est gouvernée par une sotte Vanité. Je n’en veux donc ici qu’aux Orgueilleuses, & l’on verra bientôt ce qui m’oblige à leur donner le titre d’Idoles. Il faut savoir qu’une Idole est uniquement occupée du soin de s’ajuster. Dans toutes les attitudes de son corps, l’air de son visage & le mouvement de sa tête, il paroît qu’elle n’a d’autre but que celui de se faire des Adorateurs. Aussi voïons-nous que les Idoles se rendent à toutes les Assemblées publiques & aux Lieux publiques & aux Lieux les plus fréquentez, pour y seduire les Hommes. La Comédie en est souvent pleine ; Hyde-Parc en regorge, elles y vont tous les soirs se promener en Carosse, & les Eglises en fournillent. On ne doit les aborder qu’avec de profonds respects, comme si l’on s’adressoit à la Divinité. La Vie & la Mort sont en leur puissance : Elles disposent des joies du Ciel & des tourmens de l’Enfer : Le Paradis est entre leurs bias, & chaque moment que vous passez avec elles vaut une éternité de Bonheur. Les ravissemens, les transports & les extases sont les saveurs qu’elles distribuent : les soupirs & les larmes, les prieres & les cœurs enflammez sont les victimes qu’on leur offre. Leur simple souris est capable de rendre les Hommes heuereux, & leur froideur les jette dans dans le desespoir. Au reste, le Livre qu’Ovide a écrit de l’Art d’aimer est une spèce de Rituel Païen, qui contient tous les Cultes qu’on rend à ces Idoles. Je n’aurois pas moins d’embarras à distinguer les différentes sorte de ces Idoles ; que Milton en avoit à comparer celles qu’on adoroit dans la Terre de Canaan, & les Païs voisins. Quoi qu’il en soit la plûpart de celles dont je parle sont adorées, à l’exemple de Moloch, à travers le feu & les flammes. Quelques-unes, à l’imitation de Baal, se plaisent à voir déchiqueter leurs Adorateurs, & répandre leur sang pour elles. Il y en a d’autres, qui, de même que l’Idole Bel dans un des Livres Apocryphes, exigent qu’on leur prépare des Festins & des Collations tous les soirs. Il est vrai que leurs violens Adorateurs les ont quelquefois traitées avec la même severité que les Chinois ont pour leurs Idoles, qu’ils fouettent & assomment de coups lorsqu’elles ne veulent pas exaucer les prieres qu’ils leur adressent. Je ne dois pas oublier ici que les Idolâtres qui se consacrent au service des Idoles dont il s’agit, sont d’une humeur tout opposée à celle des autres. Du moins les derniers se disputent entre eux parce qu’ils adorent differentes Idoles, au lieu que les premiers se querellent parcequ’ils adorent la même. Ainsi l’intention de l’Idole est tout-à-fait contraire aux vœux de l’Idolâtre, qui voudroit jouïr tout seul de son Idole, pendant que celle-ci ne cherche qu’a multiplier ses Adorateurs. Chaucer décrit fort joliment, dans un de ces Contes, cette humeur volage d’une Idole : Il nous la représente assise autour d’une Table avec trois de ses Esclaves qui n’oublient rien pour gagner ses bonnes graces & lui rendre leurs devoirs. Là-dessus, elle sourioit à l’un, bû-voit à la santé de l’autre, & pressoit le pied du troisième sous la Table. Quel donc de ces trois, dit le vieux Barde, croiriez-vous être le véritable Favori? De bonne foi, ajoute-t-il, pas un des trois. La manœuvre de cette Idole me fait souvenir de la belle Clarinde, une des plus grandes Idoles qu’il y ait entre les Modernes. Elle est adorée une fois la semaine à la Chandelle, au milieu d’une troupe de Gens qui se donnent le nom d’Assemblée. Quelques jeunes Cavaliers, des plus propres de la Nation, tâchent de se porter sous ses yeux, pendant qu’elle est environnée d’un nombre infini de Bougies, & à son aise sur un bon Fauteuil. Pour exciter le zéle de ses Idolâtres, elle ne permet pas qu’aucun sorte de sa presence, sans lui avoir donné quelque marque de sa faveur. Elle fait une Question à celui-ci, raconte une avanture à celui-là, jette une œillade sur l’autre, prend une pincée de Tabac d’un quatriéme, & laisse tomber son Eventail comme par mégarde, afin qu’un cinquiéme ait l’occasion de le relever. En un mot, chacun se retire content du succès qu’il a eu, & porté à renouveller ses Dévotions à la même heure Canoniale au bout de huit jours. D’ailleurs, une Idole peur déchoir de sa Divinité par bien des accidens. Le Mariage en particulier est une espece d’Anti-Apothéose, ou de Canonisation renversée. D’abord qu’un Homme devient familier avec sa Déesse, elle retombe bien-tôt dans l’état d’une Femme. La Vieillesse est aussi une terrible Ennemie des Idoles : Il est certain qu’il n’y a pas un Etre plus malheureux qu’une idole décrepite, sur-tout lorsqu’elle a contracté des airs qui ne sont agréables qu’en présence de ses Adorateurs. Puis donc que dans ces Cas & divers autres de la même nature la Femme survit presque toujours à l’Idole, il faut que j’en revienne à la Moralité de mon Discours, & que je prie les Dames de vouloir bien diriger l’Envie qu’elles ont de se faire admirer. Pour en venir à bout, elles doivent tâcher de se rendre les objets d’une admiration raisonnable & de durée. C’est ce qu’elles n’obtiendront jamais de la Beauté des Habits ou de la Mode ; il n’y a que les qualitez interieures de l’Esprit & du Cœur, que le Tems & les Maladies ne sauroient effacer, qui puissent leur procurer cet avantage, & les tendre plus aimables à mesure qu’elles seront mieux connues. C.