XXIII. Discours Anonym Moralische Wochenschriften Klaus-Dieter Ertler Herausgeber Michaela Fischer Mitarbeiter Stefanie Lenzenweger Mitarbeiter Katharina Tez Mitarbeiter Sarah Lang Gerlinde Schneider Martina Scholger Johannes Stigler Gunter Vasold Datenmodellierung Applikationsentwicklung Institut für Romanistik, Universität Graz Zentrum für Informationsmodellierung, Universität Graz Graz 15.07.2019 o:mws-117-946 Anonym: Le Spectateur français ou le Socrate moderne. Paris: Etienne Papillon 1716, 144-150 Le Spectateur ou le Socrate moderne 1 023 1716 Frankreich Ebene 1 Ebene 2 Ebene 3 Ebene 4 Ebene 5 Ebene 6 Allgemeine Erzählung Selbstportrait Fremdportrait Dialog Allegorisches Erzählen Traumerzählung Fabelerzählung Satirisches Erzählen Exemplarisches Erzählen Utopische Erzählung Metatextualität Zitat/Motto Leserbrief Graz, Austria French Theater Literatur Kunst Teatro Letteratura Arte Theatre Literature Arts Teatro Literatura Arte Théâtre Littérature Art Teatro Literatura Arte France 2.0,46.0

XXIII. Discours

At sermo linguâ concinnus utrâqueSuavior, ut Chio nota si commista Falerni est.

Hor. L. I. Sat. X. 23. 24.

C’est-à-dire, Mais un discours composé des deux Langues a plus de grace ; de même que le Vin de Chio est plus délicieux, quand il est mêlé avec celui de Falerne.

Il n’y a rien qui ait plus choqué les oreilles de nos Anglois, que la Récitation Italienne la premiere fois qu’on l’admit sur le Théatre. Tout le monde fut d’une surprise extrême d’entendre des Genéraux commander en Musique, & des Dames donner des messages en chantant. On ne pouvoit s’empêcher de rire toutes les fois qu’on entendoit un Amant chanter un Billet doux d’un bout à l’autre, & fredonner même le dessus d’une Lettre. La fameuse bévûë d’une de nos anciennes Comédies, où l’on avertissoit les Lecteurs, qu’un Roi, accompagné de deux Violans, entroit seul, n’étoit plus une chose absurde ; puisqu’il étoit impossible de nos jours qu’un Heros dans un Désert, ou qu’une Princesse dans son Cabinet dissent le moindre mot sans qu’il fût soutenu d’instrumens de Musique.

Mais quelque étrange que parut d’abord cette maniere de réciter à l’Italienne, il me semble qu’elle est beaucoup plus juste que celle qui prévaloit dans nos Opera avant cette innovation : du moins le passage du Chant à la Récitation musicale est plus naturel, que de parler d’un ton ordinaire, après avoir chanté, comme on le faisoit dans l’Opéra de Purcell.

La seule faute que je trouve dans l’usage moderne, vient de ce que la Récitation Italienne est jointe avec des mots Anglois.

D’ailleurs, pour mieux approfondir cette matiere, je remarquerai que l’Accent de chaque Nation lui est si particulier, qu’il differe de celui de toutes les autres ; comme on peut le voir par les Gallois & les Ecossois, quoiqu’ils soient si près de nous. D’un autre coté, l’Accent dont il s’agit, n’est pas la prononciation de chaque mot à part, mais le son de tout le discours. De là vient qu’il est si ordinaire à un Anglois, qui entend jouer une Tragedie en François, de se plaindre que tous les Acteurs prononcent sur le même ton ; & c’est pour cela qu’il préfère sagement ses Compatriotes, sans penser qu’un François, où un Etranger se plaint aussi de la monotonie des Acteurs Anglois.

Cela posé, la Récitation musicale dans chaque Langue devroit être aussi differente que leur Accent naturel ; puisqu’à moins de cela, ce qui exprimeroit bien une Passion dans une Langue, la représenteroit fort mal dans une autre. Tous ceux qui ont fait quelque sejour en Italie savent très-bien, que la cadence que les Italiens observent dans le récit de leurs Pieces n’a qu’un rapport éloigné avec le ton de leur voix dans la Conversation ordinaire, ou pour s’énoncer plus juste, n’est que l’accent de leur Langue rendu plus musical & plus sonore.

C’est ainsi que les marques d’Interrogation, ou d’Admiration, dans la Musique Italienne, si l’on peut les nommer de même, qui ressemblent aux accens de leur discours en pareil cas, ont quelque rapport avec les tons naturels d’une voix Angloise quand nous sommes en colere ; jusques-là que j’ai vû souvent nos Auditeurs fort trompez à l’égard de ce qui se passoit sur le Théatre, & s’attendre à voir le Heros casser la tête à son Domestique, lorsqu’il lui faisoit une simple Question, ou s’imaginer qu’il se querelloit avec son Ami, lorsqu’il lui souhaitoit le bon jour.

C’est pour cela même que les Artistes Italiens ne sauroient jamais admirer avec nos Musiciens Anglois, les Compositions de Purcell, ni croire que ses Tons s’accordent admirablement bien avec ses paroles ; parce que les deux Nations n’expriment pas toujours les mêmes Passions par les mêmes tons de voix.

Il me semble donc, s’il m’est permis de le dire, qu’un Musicien Anglois qui compose ne doit pas suivre trop servilement la Récitation Italienne, mais qu’il doit s’en écarter peu à peu à diverses reprises, pour complaire à sa Langue maternelle. Il peut en copier toute l’agréable douceur & les chutes mouvantes, pour me servir de l’expression de Shakespear, sans oublier qu’il doit s’accommoder à un Auditoire Anglois, & s’il donne quelque licence au ton de sa voix dans la Conversation ordinaire, il doit avoir le même égard pour l’accent de sa Langue, que ceux qu’il imite ont pour la leur. On observe, que plusieurs de nos Oiseaux qui chantent apprennent à adoucir la rudesse naturelle de leur ramage, par la fréquentation de ceux qui viennent de Climats plus chauds que le nôtre. Je voudrois tout de même que l’Opera Italien prêtât à notre Musique Angloise de quoi l’enjoliver & l’adoucir ; mais je ne voudrois jamais qu’il l’engloutît entierement. Que l’infusion soit aussi forte qu’il vous plaira, mais que l’Angloise en soit toûjours la base & le capital.

Un Musicien doit s’accommoder au genie de sa Nation, & prendre garde que la délicatesse de l’oreille, ou le goût de l’Harmonie s’est formé sur les sons dont chaque Païs abonde, en un mot, que la Musique est quelque chose de relatif, & que ce qui est harmonieux pour une oreille, peut devenir une dissonance pour une autre.

Tout ce que je viens de dire à l’égard de nos Opera, se peut appliquer à toute nos Chansons & à tous nos airs en genéral.

Baptiste Lully se conduisit là-dessus en Homme de bon sens, il trouva la Musique Françoise très-défectueuse, & souvent même barbare : Avec tout cela, instruit de l’humeur de la Nation, du genie de leur Langue, & des mauvais tons ausquels leurs oreilles étoient accoutumées, il ne prétendit pas extirper la Musique Françoise & mettre l’Italienne à sa place ; mais il s’attacha uniquement à la cultiver, à la polir & à l’orner d’un nombre infini de graces & de modulations qu’il emprunta de la derniere. La Musique Françoise est devenue ainsi parfaite en son genre ; & lorsque vous dites qu’elle n’est pas si bonne que l’Italienne, cela ne signifie autre chose si ce n’est qu’elle ne vous plaît pas tant ; car à peine y a-t-il un seul François qui ne s’étonnât de vous entendre préferer celle-ci à l’autre. Il est certain que la Musique des François s’accorde fort juste avec leur prononciation & leur Accent. On peut dire même que leurs <sic> Opera favorise beaucoup l’humeur enjoüée & badine de cette Nation. Le Chœur, qui revient à diverses reprises sur la Scène, donne de fréquentes occasions au Parterre de joindre leurs voix avec celles du Théâtre. Cette envie de chanter de concert avec les Acteurs est si dominante en France, que dans une Chanson connue, j’ai vu quelquefois le Musicien de la Scène jouer à peu près le même personnage que le Chantre d’une de nos Patoisses, qui ne sert qu’à entonner le Pseau-me & dont la voix est ensuite absorbée par celle de tout l’Auditoire. Tous les Acteurs, qui viennent sur le Théâtre, sont autant de Damoiseaux. Les Reines & les Heroïnes y sont si fardées, que leur teint paroît aussi frais & aussi vermeil que celui de nos jeunes Laitieres. Les Bergers y sont tout couverts de broderie, & s’acquirent mieux de leur devoir dans un Bal que nos Maîtres de Danse. J’y ai vû deux Fleuves chaussez en bas rouges, & Alphée, au lieu d’avoir la tête couverte de Joncs, conter fleurettes avec une belle Perruque blonde, & un Plumet sur l’oreille, mais chanter d’ailleurs d’une voix si tremblante, si pleine de fredons & de roulemens, que j’aurois mieux aimé entendre le murmure d’un petit Ruisseau.

Le dernier Opera, que je vis chez cette Nation enjouée, étoit l’Enlevement de Proferpine, où Pluton, pour se rendre plus agréable, s’équipe à la Françoise, & amene Ascalaphus avec lui, en qualité de son Valet de Chambre. C’est ce que nous appellerions une Folie & une Impertinence, & que le François regardent comme enjoué & polï.

Je n’ajoûterai pas autre chose à ce que je viens de dire, si ce n’est que la Musique, l’Architecture & la Peinture, de même que la Poesie & l’Eloquence, doivent tirer leurs Loix du sens commun & du Goût général, & non pas des Principes mêmes de ces Arts ; ou pour me servir d’autres termes, le Goût ne doit pas se conformer à l’Art, mais l’Art doit suivre le Goût. La Musique n’est pas seulement destinée à plaire aux oreilles délicates, mais à tous ceux qui peuvent distinguer un ton rude d’avec un desagréable. Celui qui n’est pas sourd, peut être Juge, si une Passion est exprimée par des sons qui lui conviennent, & si leur mélodie est plus ou moins touchante.

C.

XXIII. Discours At sermo linguâ concinnus utrâqueSuavior, ut Chio nota si commista Falerni est. Hor. L. I. Sat. X. 23. 24. C’est-à-dire, Mais un discours composé des deux Langues a plus de grace ; de même que le Vin de Chio est plus délicieux, quand il est mêlé avec celui de Falerne. Il n’y a rien qui ait plus choqué les oreilles de nos Anglois, que la Récitation Italienne la premiere fois qu’on l’admit sur le Théatre. Tout le monde fut d’une surprise extrême d’entendre des Genéraux commander en Musique, & des Dames donner des messages en chantant. On ne pouvoit s’empêcher de rire toutes les fois qu’on entendoit un Amant chanter un Billet doux d’un bout à l’autre, & fredonner même le dessus d’une Lettre. La fameuse bévûë d’une de nos anciennes Comédies, où l’on avertissoit les Lecteurs, qu’un Roi, accompagné de deux Violans, entroit seul, n’étoit plus une chose absurde ; puisqu’il étoit impossible de nos jours qu’un Heros dans un Désert, ou qu’une Princesse dans son Cabinet dissent le moindre mot sans qu’il fût soutenu d’instrumens de Musique. Mais quelque étrange que parut d’abord cette maniere de réciter à l’Italienne, il me semble qu’elle est beaucoup plus juste que celle qui prévaloit dans nos Opera avant cette innovation : du moins le passage du Chant à la Récitation musicale est plus naturel, que de parler d’un ton ordinaire, après avoir chanté, comme on le faisoit dans l’Opéra de Purcell. La seule faute que je trouve dans l’usage moderne, vient de ce que la Récitation Italienne est jointe avec des mots Anglois. D’ailleurs, pour mieux approfondir cette matiere, je remarquerai que l’Accent de chaque Nation lui est si particulier, qu’il differe de celui de toutes les autres ; comme on peut le voir par les Gallois & les Ecossois, quoiqu’ils soient si près de nous. D’un autre coté, l’Accent dont il s’agit, n’est pas la prononciation de chaque mot à part, mais le son de tout le discours. De là vient qu’il est si ordinaire à un Anglois, qui entend jouer une Tragedie en François, de se plaindre que tous les Acteurs prononcent sur le même ton ; & c’est pour cela qu’il préfère sagement ses Compatriotes, sans penser qu’un François, où un Etranger se plaint aussi de la monotonie des Acteurs Anglois. Cela posé, la Récitation musicale dans chaque Langue devroit être aussi differente que leur Accent naturel ; puisqu’à moins de cela, ce qui exprimeroit bien une Passion dans une Langue, la représenteroit fort mal dans une autre. Tous ceux qui ont fait quelque sejour en Italie savent très-bien, que la cadence que les Italiens observent dans le récit de leurs Pieces n’a qu’un rapport éloigné avec le ton de leur voix dans la Conversation ordinaire, ou pour s’énoncer plus juste, n’est que l’accent de leur Langue rendu plus musical & plus sonore. C’est ainsi que les marques d’Interrogation, ou d’Admiration, dans la Musique Italienne, si l’on peut les nommer de même, qui ressemblent aux accens de leur discours en pareil cas, ont quelque rapport avec les tons naturels d’une voix Angloise quand nous sommes en colere ; jusques-là que j’ai vû souvent nos Auditeurs fort trompez à l’égard de ce qui se passoit sur le Théatre, & s’attendre à voir le Heros casser la tête à son Domestique, lorsqu’il lui faisoit une simple Question, ou s’imaginer qu’il se querelloit avec son Ami, lorsqu’il lui souhaitoit le bon jour. C’est pour cela même que les Artistes Italiens ne sauroient jamais admirer avec nos Musiciens Anglois, les Compositions de Purcell, ni croire que ses Tons s’accordent admirablement bien avec ses paroles ; parce que les deux Nations n’expriment pas toujours les mêmes Passions par les mêmes tons de voix. Il me semble donc, s’il m’est permis de le dire, qu’un Musicien Anglois qui compose ne doit pas suivre trop servilement la Récitation Italienne, mais qu’il doit s’en écarter peu à peu à diverses reprises, pour complaire à sa Langue maternelle. Il peut en copier toute l’agréable douceur & les chutes mouvantes, pour me servir de l’expression de Shakespear, sans oublier qu’il doit s’accommoder à un Auditoire Anglois, & s’il donne quelque licence au ton de sa voix dans la Conversation ordinaire, il doit avoir le même égard pour l’accent de sa Langue, que ceux qu’il imite ont pour la leur. On observe, que plusieurs de nos Oiseaux qui chantent apprennent à adoucir la rudesse naturelle de leur ramage, par la fréquentation de ceux qui viennent de Climats plus chauds que le nôtre. Je voudrois tout de même que l’Opera Italien prêtât à notre Musique Angloise de quoi l’enjoliver & l’adoucir ; mais je ne voudrois jamais qu’il l’engloutît entierement. Que l’infusion soit aussi forte qu’il vous plaira, mais que l’Angloise en soit toûjours la base & le capital. Un Musicien doit s’accommoder au genie de sa Nation, & prendre garde que la délicatesse de l’oreille, ou le goût de l’Harmonie s’est formé sur les sons dont chaque Païs abonde, en un mot, que la Musique est quelque chose de relatif, & que ce qui est harmonieux pour une oreille, peut devenir une dissonance pour une autre. Tout ce que je viens de dire à l’égard de nos Opera, se peut appliquer à toute nos Chansons & à tous nos airs en genéral. Baptiste Lully se conduisit là-dessus en Homme de bon sens, il trouva la Musique Françoise très-défectueuse, & souvent même barbare : Avec tout cela, instruit de l’humeur de la Nation, du genie de leur Langue, & des mauvais tons ausquels leurs oreilles étoient accoutumées, il ne prétendit pas extirper la Musique Françoise & mettre l’Italienne à sa place ; mais il s’attacha uniquement à la cultiver, à la polir & à l’orner d’un nombre infini de graces & de modulations qu’il emprunta de la derniere. La Musique Françoise est devenue ainsi parfaite en son genre ; & lorsque vous dites qu’elle n’est pas si bonne que l’Italienne, cela ne signifie autre chose si ce n’est qu’elle ne vous plaît pas tant ; car à peine y a-t-il un seul François qui ne s’étonnât de vous entendre préferer celle-ci à l’autre. Il est certain que la Musique des François s’accorde fort juste avec leur prononciation & leur Accent. On peut dire même que leurs <sic> Opera favorise beaucoup l’humeur enjoüée & badine de cette Nation. Le Chœur, qui revient à diverses reprises sur la Scène, donne de fréquentes occasions au Parterre de joindre leurs voix avec celles du Théâtre. Cette envie de chanter de concert avec les Acteurs est si dominante en France, que dans une Chanson connue, j’ai vu quelquefois le Musicien de la Scène jouer à peu près le même personnage que le Chantre d’une de nos Patoisses, qui ne sert qu’à entonner le Pseau-me & dont la voix est ensuite absorbée par celle de tout l’Auditoire. Tous les Acteurs, qui viennent sur le Théâtre, sont autant de Damoiseaux. Les Reines & les Heroïnes y sont si fardées, que leur teint paroît aussi frais & aussi vermeil que celui de nos jeunes Laitieres. Les Bergers y sont tout couverts de broderie, & s’acquirent mieux de leur devoir dans un Bal que nos Maîtres de Danse. J’y ai vû deux Fleuves chaussez en bas rouges, & Alphée, au lieu d’avoir la tête couverte de Joncs, conter fleurettes avec une belle Perruque blonde, & un Plumet sur l’oreille, mais chanter d’ailleurs d’une voix si tremblante, si pleine de fredons & de roulemens, que j’aurois mieux aimé entendre le murmure d’un petit Ruisseau. Le dernier Opera, que je vis chez cette Nation enjouée, étoit l’Enlevement de Proferpine, où Pluton, pour se rendre plus agréable, s’équipe à la Françoise, & amene Ascalaphus avec lui, en qualité de son Valet de Chambre. C’est ce que nous appellerions une Folie & une Impertinence, & que le François regardent comme enjoué & polï. Je n’ajoûterai pas autre chose à ce que je viens de dire, si ce n’est que la Musique, l’Architecture & la Peinture, de même que la Poesie & l’Eloquence, doivent tirer leurs Loix du sens commun & du Goût général, & non pas des Principes mêmes de ces Arts ; ou pour me servir d’autres termes, le Goût ne doit pas se conformer à l’Art, mais l’Art doit suivre le Goût. La Musique n’est pas seulement destinée à plaire aux oreilles délicates, mais à tous ceux qui peuvent distinguer un ton rude d’avec un desagréable. Celui qui n’est pas sourd, peut être Juge, si une Passion est exprimée par des sons qui lui conviennent, & si leur mélodie est plus ou moins touchante. C.