Henry d´ Arbois de Jubainville an Hugo Schuchardt (02-00153)

von Henry d´ Arbois de Jubainville

an Hugo Schuchardt

Troyes

24. 04. 1873

language Französisch

Zitiervorschlag: Henry d´ Arbois de Jubainville an Hugo Schuchardt (02-00153). Troyes, 24. 04. 1873. Hrsg. von Frank-Rutger Hausmann (2022). In: Bernhard Hurch (Hrsg.): Hugo Schuchardt Archiv. Online unter https://gams.uni-graz.at/o:hsa.letter.8739, abgerufen am 29. 03. 2024. Handle: hdl.handle.net/11471/518.10.1.8739.


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Troyes le 24 avril 73

Monsieur,

Je suis bien reconnaissant des choses aimables que vous voulez bien dire de moi dans votre mémoire si intéressante intitulé: Romanische Sprachwissenschaft, Zeitschrift de Kuhn, t. XXI, p. 434.1

Je ne comprends pas bien toutefois une critique que vous m’adressez p. 459, quand vous supposez que Geofroi pouvait venir de Godefrëdus puisque comme le dit M Diez, Grammatik der romanischen Sprachen 2 t. I, p. 139: Kurzes e vor einfacher consonanz erweitert sich regelmässig zum Diphthong ié : oui, et non par oi. |2| Vous parlez de mon mémoire sur la formule de Strasbourg dans la bibliothèque de l’école des chartes; c’est une œuvre de vulgarisation, que je n’ai pas cru devoir faire tirer à part et qui ne mérite pas d’attirer votre attention.

Tant que les savants allemands parleront de nous dans les termes où vous le faites, nous serons heureux d’entrer en rapport avec eux. Mais je ne puis vous cacher que les termes dont M. Ebel s’est servi à notre égard dans la préface de la reédition de la Grammatica celtica, p. XLI m’ont fort blessé!2

J’ai commencé à m’occuper de linguistique trop tard pour y rien faire d’important, |3| après m’être pendant longtemps occupé d’histoire exclusivement.

J’ai écrit des livres d’histoire assez gros et assez nombreux pour comprendre l’exactitude du mot dissertatiuncula employé pour désigner mes travaux de linguistique mais Ebel en présentant ces dissertiunculae comme un modèle à suivre par tous les Français, a employé un procédé peu aimable envers moi pour ne pas dire plus.

Je vous prierai donc de ne pas prendre pour vous ni pour les savants qui vous ressemblent certaines expressions où se ressent une certaine aigreur et de me croire, Monsieur, votre bien dévoué serviteur

H d’Arbois de Jubainville


1 Schuchardt, „ Romanische Sprachwissenschaft“, Zeitschrift für vergleichende Sprachforschung auf dem Gebiete des Deutschen, Griechischen und Lateinischen 21, 434-461.- Zu D’Arbois S. 458f.

2 Hier heißt es (über Gaidoz und Jubainville): „Quibus viris praeterea maximam gratiam habemus, quod nobiscum communicaverunt aliquot commentatiunculas vel censuras librorum insertas ephemeriddibus gallicanis (Revue critique, Revue archéologique), quibus ostenderunt, quid illius gentis homines perfecturi fuerint, si tandem aliquando litterarum studiis Germanos aemulari mallent quam malis artibus impugnare et aspergere sanie, imbuti invidia insana“.

Faksimiles: Universitätsbibliothek Graz Abteilung für Sondersammlungen, Creative commons CC BY-NC https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ (Sig. 00153)