Anatole Boucherie an Hugo Schuchardt (02-01278)

von Anatole Boucherie

an Hugo Schuchardt

Montpellier

14. 06. 1867

language Französisch

Zitiervorschlag: Anatole Boucherie an Hugo Schuchardt (02-01278). Montpellier, 14. 06. 1867. Hrsg. von Frank-Rutger Hausmann (2021). In: Bernhard Hurch (Hrsg.): Hugo Schuchardt Archiv. Online unter https://gams.uni-graz.at/o:hsa.letter.8686, abgerufen am 18. 04. 2024. Handle: hdl.handle.net/11471/518.10.1.8686.


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Montpellier le 14 Juin 1867

Monsieur,

J’ai lu votre lettre avec un vif intêret et je vous remercie des observations que vous avez bien voulu me transmettre.1 Il y a et il y aura longtemps encore des passages douteux dans ces formules barbares. En entreprenant cette traduction je savais que je ferais plus d’un contresens.

Vous voyez qu’il faut traduire non vales uno coco par „tune vaux pas une coque.“ C’était aussi tout d’abord mon opinion, mais j’ai cédé aux objections de M. Paul Meyer2 qui traduit par cuisinier, et j’ai cru que le mot gueux était préférable.

La première idée est toujours la bonne: Grand maman l’a dit c’est Dieu qui la donne. La chanson de nos petites filles n’a donc pas tout à fait tort. J’aurais dû m’en tenir à ma première impression et traduire comme vous. – Et caritatem tuam juro tenere me semble plus sûr que caritatit tuae jura … Saltus mit[tit]ne me paraît ni latin, ni roman. Mettre en ouvrage des sauts n’est pas du tout dans le génie de notre langue. J’avoue |2| cependant que inire saltus est un peu trop élégant pour nos Formules. Comedit et non commetit est la première idée qui se présente, mais l’idée de fonds de terre (fundo) me semblait amener l’idée de révolte plus naturellement que l’idée de nourriture. M. Paul Meyer est de votre avis. Quant au sein des „feuillages“ que vous donnez à friondo il ne me semble pas éclaircir ce passage. Le sens que vous donnez à capta dura peut être le meilleur: mais celui que j’ai a+dopté n’est pas à rejeter. Je vous engage beaucoup à lire l’article que Mr P. Meyer a commenté (??) à mon opuscule Revue Critique Deuxième année No 22, p. 344 et suiv. Vous y verrez qu’une révision du texte sur le ms 4627 (fonds latin) est nécessaire. P. Meyer qui a fait ce travail en partie a considérablement amélioré le texte de la première lettre d’Importun. M. G. Paris à son tour prépare une nouvelle étude sur les mêmes documents.

L’ouvrage que vous me signalez Hist. de N. D. de Soissons3 est en effet indiqué dans les éditions de Baluze.4 Mais je n’ai pu m’en servir n’ayant pu le trouver. Il faudrait habiter Paris pour être sûr de rencontrer cet ouvrage.

|3| Je suis heureux d’apprendre que votre 3 e volume est sous presse.5 Quoique d’une ignorance honteuse en fait d’allemand (J’ai été obligé de me faire traduire les passages de votre 1er volume qui ont trait aux Formules), j’espère pouvoir le lire et en tirer bon profit. Ce sera un honneur pour moi d’être cité par vous, et je vous en remercie d’avance.

Je n’ai point vu et ne verrai point Mr Brachet, au moins de quelque temps. Il vient de quitter Cannes pour Paris. J’espère pouvoir lui écrire sous peu et je ferai votre commission.

Veuilez agréer, Monsieur, l’assurance de ma considération la plus distinguée.

A. Boucherie
professeur au lycée


1 Dieser Brief scheint nicht erhalten zu sein. Schuchardt erwähnt Boucherie freundlich in Der Vokalismus des Vulgärlateins III,1868, 313. Vgl. auch HSA 01277.

2 Paul Meyer (1840-1917), franz. Romanist; vgl. HSA 07201-07212. (Die Korrespondez mit Schuchardt setzt erst 1874 ein!

3 Histoire de l'abbaye royale de Notre-Dame de Soissons de l'ordre de Saint Bénoit par un réligieux Bénédictin de la Congrégation de Saint Maur. [i.e. Michel Germain], Paris 1675.

4 Étienne Baluze (1630-1718), franz. Historiker.

5 Schuchardt, Der Vokalismus des Vulgärlateins III. Leipzig: Teubner. 1868.

Faksimiles: Universitätsbibliothek Graz Abteilung für Sondersammlungen, Creative commons CC BY-NC https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ (Sig. 01278)