Louis Joseph Albert Mallac an Hugo Schuchardt (03-06814)
von Louis Joseph Albert Mallac
an Hugo Schuchardt
15. 03. 1881
Französisch
Schlagwörter: Baissac, Charles Paris, Gaston Bos, Alphonse Baissac, Charles (1880) Krämer, Philipp (2014) Bos, Alphonse (1881) Bos, Alphonse (1880) Bähler, Ursula (2004)
Zitiervorschlag: Louis Joseph Albert Mallac an Hugo Schuchardt (03-06814). Paris, 15. 03. 1881. Hrsg. von Frank-Rutger Hausmann (2019). In: Bernhard Hurch (Hrsg.): Hugo Schuchardt Archiv. Online unter https://gams.uni-graz.at/o:hsa.letter.8004, abgerufen am 09. 10. 2024. Handle: hdl.handle.net/11471/518.10.1.8004.
Paris, ce 15 Mars 1881
Il n’y a pas à parler de bontés, Monsieur, quand il s’agit des informations que j’ai été trop heureux de vous fournir, soyez-en bien persuadé; et demeurez convaincu que je suis entièrement à votre service pour tous les renseignements que je serai en mesure de vous donner.
Je savais que Mr Bos1 avait publié dans la Romania un article sur le livre de Mr Baissac. Mr Gaston Paris, avec lequel j’ai l’honneur de dîner chez un de nos amis communs, il y a quelque temps, me l’avait dit. Mr Gaston Paris est lui-même un grand appréciateur de l’Etude sur le Patois Créole Mauricien. Dans le courant de la conversation jeus l’occasion de prononcer votre nom et de conter comment j’avais été fort surpris de recevoir, du fond de la Styrie, un témoignage de sympathie pour l’œuvre |2| de mon ami Baissac. Le Dr Hugo Schuchardt, s’est écrié Mr Paris! Mais je le connais et je l’estime fort. – Nous voici donc, Monsieur, en pays de connaissance.2
Pour en revenir à Mr Bos, je juge après la citation que vous me faites, qu’il ne doit pas connaître très bien le patois Mauricien. Ce patois en effet ne dira jamais: Móā fini travaïé pour J’ai travaillé. Il dira Mo fine travaille / truvaille sans accent aigu pour lé final. S’il voulait faire entendre qu’il a fini sa tâche, il dirait: Mo fine fini travaille ou seulement: Mo fini travaille.
Il n’y a qu’un seul dialecte et c’est celui que Mr Baissac a |3| étudié d’une façon si pertinente, en homme qui le connaît à fond.
Votre lettre à Mr Baissac lui a été acheminée par moi. Il doit l’avoir reçue depuis quelque temps déjà, et il est probable que la malle de Maurice, attendue à la fin de la semaine, vous portera sa réponse.
Je ne connais guère de Créoles des Antilles, cependant je puis vous engager à écrire à Mr T. du Boulay, 3 Salter’s hall Court Cannon Street London3 en vous présentant à lui pour mes auspices. Vous lui direz ce que vous désirez, et je ne doute pas qu’il ne réussisse à vous mettre en relations avec des habitants de S te Lucie ou de la Trinidad.
A la Martinique, je connais Mr de Pompignan,4 qui a longtemps habité Paris, et avec lequel j’ai eu jadis de fort agréables relations. |4| À lui aussi vous pouvez écrire en vous autorisant de mon nom. Mr de Pompignan est un lettré qui pourra vous être utile.
Quant aux députés des colonies françaises je doute fort que vous obteniez d’eux rien de bon. Ce sont gens peu lettrés d’ordinaire, et recrutés maintenant dans une classe de la Société où les études philologiques et autres ont généralement peu de traces..
Recevez, Monsieur, l’assurance de mon admiration distinguée
Albert Mallac
1 Charles Baissac, Étude sur le patois créole mauricien que l’on parle à l’Ile de Maurice, Nancy: Berger-Levrault, 1880. - Vgl. Philipp Krämer, Die französische Kreolistik im 19. Jahrhundert. Rassismus und Determinismus in der kolonialen Philologie, Hamburg: Buske, 2014, 37f. („Nichtstun verstopft die Ohren: Charles Baissac und Alphonse Bos“). – Dazu Alphonse Bos (1835-1913), franz. Arzt und Sprachforscher, Romania 10, 1881, 610-617. Die Rez. schließt: „le livre de M. Baissac a rendu un véritable service à la philologie en nous faisant connaître ce patois ignoré, fils du français et du malgache, auxquels il a pris, à l’un son vocabulaire, à l’autre sa syntaxe“. – Von Bos selber stammt „Note sur le créole que l’on parle à l’Ile de Maurice. Ancienne Ile de France“, Romania 9, 1880, 571-578.
2 Ursula Bähler, Gaston Paris et la philologie romane, Genève: Droz, 2004 (Publications romanes et françaises; 234) erwähnt weder Mallac noch Baissac. – Vgl. aber Baissac (Sept. 1882) an Schuchardt (HSA 4-00421): „Vous me demandez avec tant d’insistance en quoi vous pouvez me servir, que j’ai bien envie de vous le dire. Mes amis prétendent que mon livre pourrait être l’objet d’une distinction de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Ils veulent de plus les palmes d’officier d’académie pour moi. Je sais par le docteur Bos et par mon ami Albert Mallac que M. Gaston Pâris est très bien disposé en ma faveur. Mais Paris est bien loin du Port-Louis, et si je trouvais, à Graz par exemple, quelqu’un qui prît ma cause à cœur, il me semble qui j’aurais bien plus de chance de la gagner. N’est-ce pas votre avis? En fait de références qu’il fallait, m’écrivait-on, au ministère de l’Instruction publique, j’ai envoyé à Mallac par la dernière malle de quoi satisfaire, je crois, les plus difficiles“.
3 Das Business Directory of London 1884, Alphabetical Section, weist aus (S. 192): „Du Boulay, Mackay & Co, merchants, 2 Salter‘s Hall et Cannon st.“ – HSA 02630 weist einen Brief von J. Du Boulay (London, 27.3.1882) in dieser Sache nach. Allerdings dürfte der korrekte Name „T. [=Trophime] Du Boulay“ lauten
4 Vermutlich François Paul Anatole Assier de Pompignan (1846-1892); Korrespondenz mit Schuchardt ist nicht nachweisbar.