Louis Couturat an Hugo Schuchardt (37-01995)

von Louis Couturat

an Hugo Schuchardt

Bois-le-Roi

19. 09. 1906

language Französisch

Schlagwörter: Collège de France Internationale Verständigungssprache Universität Berlin (Friedrich-Wilhelms-Universität) Österreichische Akademie der Wissenschaften (Wien) Association Internationale des Académies Académie des inscriptions et belles-lettreslanguage Panroman (Universal)language Esperantolanguage Volapüklanguage Lateinlanguage Portugiesischlanguage Plansprachenlanguage Deutschlanguage Englischlanguage Französisch Molenaar, Heinrich Gomperz, Theodor Ostwald, Wilhelm USA Wien Schuchardt, Hugo (1894) Schuchardt, Hugo (1904)

Zitiervorschlag: Louis Couturat an Hugo Schuchardt (37-01995). Bois-le-Roi, 19. 09. 1906. Hrsg. von Frank-Rutger Hausmann (2018). In: Bernhard Hurch (Hrsg.): Hugo Schuchardt Archiv. Online unter https://gams.uni-graz.at/o:hsa.letter.7034, abgerufen am 29. 03. 2024. Handle: hdl.handle.net/11471/518.10.1.7034.


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DÉLÉGATION POUR L’ADOPTION D’UNE LANGUE AUXILIAIRE INTERNATIONALE  
SECRÉTAIRE : M. L. LEAU                                                TÉSORIER : M. L.COUTURAT
6, Rue Vavin                                                                         7, Rue Nicole
PARIS (6 e)                                                                            PARIS (5e)
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                                                                                              Bois-le-Roi, le 19 septembre 1906.

Monsieur et honoré Collègue,

Je me reproche depuis longtemps de vous avoir laissé sans nouvelles; je crois en effet n’avoir pas répondu à votre lettre du 23 janvier, qui n’appelait pas de réponse urgente. La faute en est à mes occupations exceptionnelles de la dernière année scolaire, pendant laquelle j’ai fait un cours (sur l’histoire de la Logique) au Collège de France en remplaçant (temporaire) M. Bergson. Ce cours m’a causé une fatigue dont je commence à me remettre. Heureusement, je n’aurai plus de cours à faire l’an prochain (je m’occupe de rédiger sous forme de livre mon cours de l’an dernier, dont j’amasse depuis longtemps les matériaux:1 c’est ces recherches qui m’ont amené à m’occuper de Leibniz,2 et par suite de la L. I.), et nous aurons un secrétaire qui nous déchargera d’une bonne partie de la besogne de propagande, et décuplera notre action.

Vous me parlez dans votre dernière lettre du Panroman, du Dr Molenaar,3 que vous veniez de recevoir, et qui vous avait séduit par l’homogénéité de son vocabulaire. Ce projet n’est évidemment pas absurde; mais il ne faut pas se laisser abuser par la facilité apparente qu’il offre … aux latinistes. En effet, il manque totalement de la régularité dans la formation des mots qui est le grand avantage de l’Esperanto (et aussi de l’Idiom neutral, voir même du Volapük). Un seul exemple: dans les quelques phrases que l’auteur donne comme échantillon de sa langue, je trouve le participe „komprendet“ et l’adjectif „kom-|2|prensibl“: comment peut-on passer régulièrement d’une de ces formes à l’autre? Comparez l’Esperanto: kompren-at-a, kompren-abl-a, ou l’Idiom neutral: komprend-ed, komprend-abl. Cela n’a l’air de rien, et pourtant de là dépend la facilité de la langue. J’en dirai autant du Latino sine flexione de M. Peano:4 il emprunte tous ses mots au latin, en les dépouillant de toute flexion (ce qui n’est pas toujours clair); mais il adopte ainsi inconsciemment toutes les irrégularités de la formation des mots en latin; il dira par exemple perfectione pour perfection, et perfectiona pour perfectionner. Comment dira-t-il embellir, chauffer, etc.? L’Esperanto forme tous ces mots avec un seul suffixe, absolument régulier: perfekt-i-gi, bel-i-gi, varm-i-gi … Vous voyez l’énorme avantage d’une langue en apparence plus artificielle, mais absolument régulière; elle est beaucoup plus facile, et plus riche aussi. En somme, ces néo-latins ne sont faciles que pour ceux qui savent déjà le latin (et alors ils sont évidemment inutiles); pour les autres, ils seraient presque aussi difficiles que le latin lui-même, puisqu’ils les obligeraient à apprendre le vocabulaire latin avec toutes ses irrégularités (bonitas, pulchritudo, patientia, etc. trois ou quatre suffixes pour la même relation de dérivation!)

Quant au vocabulaire de ces langues, s’il est homogène (avantage contestable, et purement esthétique), il n'est pas suffisamment neutre pour que ces langues aient chance d’être adoptées. Voyez M. Diels5 (dont le discours à l’Université de Berlin me fournit l’occasion de vous écrire): il était, il y a quelques années, partisan du latin comme L. I. et le trouvait suffisamment neutre, vu l’importance de la langue et de la civilisation romaines dans la formation de l’Allemagne. Aujourd’hui, il reproche à l’Esperanto de n’être pas assez neutre, d’être trop roman, malgré la proportion assez forte d’éléments germaniques  qu’il |3| contient. D’où vient ce changement étonnant? Nous n’avons, vous le savez, aucun parti-pris, et s’il faut faire une part plus grande aux éléments germaniques pour contenter les peuples germains et leur faire agréer la L. I., nous le ferions volontiers; mais je crois que ce serait au détriment de l’internationalité, donc de la facilité et de l’intelligibilité immédiate. Tous les arguments de M. Diels partent d’une sorte de chauvinisme germanique exclusif et ombrageux qui rappelle celui de M. Gomperz, et qui, s’il était général, rendrait en effet toute L. I. impossible, et toute entente internationale très difficile. Il y a chez M. Diels une véritable inconséquence entre ce chauvinisme et l’internationalisme scientifique dont il se fait l’avocat éloquent. Comment ne voit-il pas que l’internationalité de la science, qu’il proclame, réclame et impose la L. I. comme son organe approprié?

Je viens de lui répondre par une longue lettre, et je me propose de lui répondre publiquement par un article ou une brochure que nous distribuerons dans les Université allemandes.6 Je ne sais si vous jugerez à propos de lui répondre vous même:7 vous êtes cité dans son discours (avec tous les égards dus à votre haute compétence, mais avec une courtoise ironie); chose curieuse, M. Diels mentionne vos deux brochures sur la question, mais nullement votre Rapport, sans doute parce qu’il a à ses yeux l’inconvénient d’être un document officiel de l’Académie de Wien.

Pour moi, profane, je ne le suis pas dans les discussions théoriques de haute philologie; je me contente de dire que la L. I. est possible, puisqu’elle existe, et que toutes les théories du monde ne peuvent |4| prévaloir contre les faits. Ces faits, ce sont notamment les deux Congrès d’Esperanto (Boulogne, 1905; Genéve , 1906),8 où un millier de personnes de 20 nations différentes, et de toutes les classes sociales, se sont entretenues et comprises sans difficulté, comme jamais on ne s’est compris dans aucun Congrès international de savants. (Bien des membres de l’Association des Académies se plaignent de ne pouvoir pas suivre les débats, où l’on n’emploie pourtant que les trois langues préconisées par M. Diels).9 Je crois vous avoir fait part de mes impressions, je les ai consignées dans une série d’articles que j’ai publiée sous le pseudonyme Samideano10 (pour sauvegarder ma neutralité), et que je vous envoie; vous y trouverez des faits et peut-être des arguments intéressants.11

Notre propagande, un peu ralentie cette année, a pourtant remporté des succès aux Etats-Unis, grâce à l’impulsion donnée par M. Ostwald pendant son séjour là-bas;12 nous avons reçu beaucoup de signatures d’universitaires américains, parmi lesquelles je citerai celle du Prof. W. James, le célèbre psychologue.13 Mais les Américains, comme les Anglais, se passionnent surtout pour l’Esperanto, qui leur paraît une solution pratique et immédiatement applicable.

Nous avons eu le profond regret de perdre M. De Tilly, décédé le 4 août à l’âge de 70 ans.14 Il avait fait beaucoup pour notre cause, et il s’y intéressa jusqu’à son dernier jour. Je ne pense pas que nous le remplacions tout de suite dans notre Conseil de patronage. J’espère néanmoins que nous trouverons d’autres appuis à l’Académie de Bruxelles, parmi ceux de ces collègues qu’il a gagnés à notre cause. Parmi eux, le mathématicien Mansion15 est partisan du Latino sine flexione de M. Peano; M. Mourlon16 patronne l’Esperanto et l’Internacia Scienca Revuo.17|5| D’après tout ce que nous voyons et savons, nous ne pensons pas pouvoir tenter une démarche auprès de l’Association des Académies l’an prochain, à l’occasion de sa session de Wien, avec quelque chance de succès. Mais il ne faut pas laisser s’accréditer le bruit (dont M. Diels se fait l’écho) que l’Association a déjà éliminé la question de la L. I. Vous savez ce qui s’est passé exactement à la session de London; je vous ai envoyé l’extrait du compte-rendu relatif à cet incident. J’ai naturellement rectifié sur ce point l’opinion erronnée de M. Diels. C’est déjà bien assez que, selon toute apparence, M. Perrot ait commis à notre détriment un abus de pouvoir en attribuant à l’Académie des inscriptions (qu’il représentait, mais qui n’a jamais été consultée sur la question) son opinion personnelle. Il n’a rien répondu à la lettre par laquelle je lui demandais dans quelle séance l’Académie pris la décision dont il s’était autorisé.

Quant à l’opinion de M. Diels, que la formation d’un Comité pour choisir la L. I. à adopter (à défaut de l’Association des Académies) „compromettrait la paix du monde“18 (sic), on croit rêver en lisant une telle assertion, et on se demande comment un savant aussi intelligent peut à ce point perdre son sang-froid et presque son bon sens. Cette assertion me paraît tellement extraordinaire, que je me demande si M. Diels ne se fait pas l’interprète de volontés supérieures. Cette hypothèse expliquerait son changement d’opinion surprenant. Qu’en pensez-vous? Je livre cette question à vos réflexions.

En attendant, l’Esperanto fait des progrès continus dans l’ensei- |6| gnement: on l’enseigne aux instituteurs de la Ville de Paris; la Chambre de Commerce de London a fait passer des examens et a délivré des diplômes d’Esp. en mai dernier; enfin le London County Council (gagné à la cause au cours de la visite qu’il a faite au Conseil municipal de Paris) vient de nommer trois professeurs d’Esp. dans les écoles primaires de London.19 Il semble que l’Esp., que je ne sais plus qui qualifiait d’idiome franco-russe, soit en train de devenir plutôt la langue de l’entente cordiale.20 Mais, en réalité, ni nous ni les Espérantistes ne mettent aucun parti-pris ni aucune arrière-pensée politique dans la question: sont nos amis tous ceux qui, en quelque pays que ce soit, collaborent à notre œuvre; nous nous adressons à tous les peuples indistinctement; tant pis pour ceux qui refuseraient d’entrer dans le mouvement; ils feraient preuve d’ Engherzigkeit. Comme je le dis à M. Diels, je suis obligé de constater ce fait: alors que nous invitons toutes les nations à une œuvre de civilisation neutre et purement désintéressée, dans l’intérêt commun de tous peules, seuls jusqu’ici des Allemands (M. Gomperz et M. Diels) ont cru devoir tirer des conséquences défavorables du fait que les Français sont en majorité dans la Délégation, et suspecter nos intentions. Nous n’avons garde de généraliser, du reste, et nous n’oublions pas que nous avons trouvé nos meilleurs appuis chez d’autres Allemands, à savoir vous, Monsieur, et M. Ostwald. Cela suffit à nous consoler et à nous encourager.

Vous savez que vos conseils nous sont toujours précieux, notamment en cette circonstance. Je vous prie de ne pas me tenir rigueur de mon long silence, et d’agréer, Monsieur et honoré Collègue, avec mes vœux sincères pour votre santé, l’expression de mon respectueux dévouement.
Louis Couturat

1 paquet d’imprimés.

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P.S. – M. Paul Biroukouff ayant entrepris de traduire notre Histoire de la langue universelle en russe,21 nous l’avons prié de corriger l’indication erronnée relative à l’auteur du programme de Grimm, en disant que vous nous avez signalé notre erreur. Je crois vous avoir dit que le véritable auteur du programme, d’après M. Meier (un Esperantiste allemand)22 serait un certain August Theodor von Grimm, diplomate russe, précepteur de princes et polyglotte, qui résida longtemps à Constantinople, notamment en l’année 1800. Je pense que le mystère est éclairci. On insérera ces détails dans l’édition russe.23


1 Couturat, „La logique et la philosophie contemporaine“, Revue de Métaphysique et de Morale 14, 3 (Mai 1906), 318-341 (auch separat).

2 Couturat, La logique de Leibniz; d'après des documents inédits, Paris: Félix Alcan, 1901, 501f. Adolf von Harnack habe behauptet, Leibniz habe keine Universalsprache schaffen wollen. „Enfin il prétend que Leibniz a reconnu l’absurdité de l’entreprise d’une langue universelle, qui, dit-il, ne ferait qu’ajouter à une demi-douzaine de langues civilisées (Cultursprachen) une septième. Absurde ou non, ce projet fut pourtant celui de Leibniz. Et nous ne voyons pas plus que Leibniz ce qu’il y a d’absurde dans le projet d’instituer une langue internationale qui ne se juxtaposerait pas, mais se superposerait aux langues nationales, remplacerait pour chaque peuple toutes les langues étrangères, et dispenserait d’apprendre les cinq ou six langues auxquelles M. Harnack, avec un exclusivisme hautain, réserve la qualité de civilisée. M. Harnack prête tout bonnement à Leibniz ses préjugés contre la langue universelle, qu’il exprime ailleurs en son nom personnel (t. II, p. 189). Si le problème d’une langue universelle est plus difficile que celui d’une écriture universelle (comme Leibniz le reconnaissait), il n'est pourtant pas ,insoluble‘, et encore moins ,absurde‘, étant donné que les chimistes, par exemple, n’ont pas seulement inventé un système de signes,  mais une nomenclature internationale“.

3 Vgl. HSA Brief 01975.

4 Der italienische Mathematiker Giuseppe Peano (1858-1932) entwickelte 1903 als Welthilfssprache ein Latino sine flexione ; cf. „De Latino Sine Flexione. Lingua Auxiliare Internationale“, Rivista di Matematica 8, Turin, 1903, 74-83 . Vgl. auch seinen Briefwechsel mit Couturat, Carteggio; a cura di Erika Luciano, Clara Silvia Roero, Florenz: Olschki, 2005.

5 Hermann Diels (1848-1922), Klassischer Philologe, nimmt (mit deutlich antifranzösischer Tendenz) kritisch zum Esperanto und anderen Hilfssprachen Stellung in: Internationale Aufgaben der Universität; Rede zur Gedächtnisfeier des Stifters der Berliner Universität König Friedrich Wilhelm III in der Aula am 3. August 1906, Berlin: Schade, 1906. Zu Couturat (und Zamenhof) vgl. kritisch S. 19. Zu Schuchardt heißt es, leicht ironisch (S. 21-22): „Auch Hugo Schuchardt, einer unserer gelehrtesten und geistvollsten Linguisten, hat ,aus Anlaß des Volapüks‘ sich früher entschieden für die Möglichkeit künstlicher Sprachschöpfungen ausgesprochen, indem er sich auf merkwürdige Umgestaltungen des Portugiesischen in Indien berief, die er mit den modernen Umformungen der Weltsprachenerfinder in eine Reihe stellte. Diese Schrift gab seinem Freunde, dem verstorbenen Gustav Meyer, Anlaß zum Widerspruch. Er wies die modernen Sprachschöpfungen als Homunculussprachen zurück und bestritt die Gültigkeit der Schuchardtschen Analogien. Dieser erwiderte in einer graziösen Schrift: ,Weltsprache und Weltsprachen‘, ohne daß man sagen könnte, daß durch dieses Florettgefecht der beiden Freunde die Streitfrage gelöst oder sonderlich gefördert worden wäre“. – Vgl. auch Reinhard Hauptenthal, Hermann Diels (1848-1922); ein Gräzist und sein Beitrag zur Plansprachenfrage, Bad Bellingen: Ed. Iltis, 2009 .

6 Couturat, Eine Weltsprache oder drei?, Stuttgart u. Leipzig: Deutsche Verlagsanstalt, o. J. (aus: Deutsche Revue).

7 Die Briefe von Diels an Schuchardt stammen aus den Jahren 1912-17 (HSA 02299-02304) und berühren das Problem der Plansprachen nicht.

8 Vgl. Listo de Universalaj Kongresoj der Universala-Esperanto Asocio.

9 Diels, Internationale Aufgaben der Universität, 1906, 86: „Es gibt vom deutschen Standpunkt zurzeit nur eine befriedigende Lösung, die gleichberechtigte Anerkennung der drei Hauptkultursprachen, des Deutschen, Englischen und Französischen, wie sie sich von selbst auf dem Gebiete der Wissenschaft seit geraumer Zeit durchgesetzt hat. Auf den internationalen Kongressen stehen diese drei Sprachen im Vordergrunde, und die internationale Assoziation der Akademien läßt in ihren Protokollen nur diese drei zu. Es ist üblich geworden, daß die akademischen Publikationen der übrigen kleineren Nationen, die natürlich Wert darauf legen, auch bei der Abfassung wissenschaftlicher Werke ihre Muttersprache zu Worte kommen zu lassen, doch in einer jener drei Hauptsprachen Inhaltsübersichten zufügen. Deutschland muß durchaus fordern, daß dieser linguistische Dreibund, wie er sich von selbst herausgebildet und bewährt hat, weiter bestehe und weitere Ausdehnung auch auf andere Sphären der Kultur erlange“.

10 Auf Deutsch etwa „Gleichgesinnter“

11 Samideano, „Pour l’Esperanto“, L’Humananité, Deuxième année, n°s 489-492, le 20, 21 et 22 août 1905, 1-2.

12 Wilhelm Ostwald hatte 1904 einer Einladung zum Kongress für Wissenschaft und Kunst in St. Louis (USA) Folge geleistet.

13 William James (1842-1910), von 1876 bis 1907 Professor der Psychologie in Harvard.

14 Vgl. Brief 01976.

15 Paul Mansion (1844-1919), belgischer Mathematiker an der Universität Gent (Gand).

16 Michel Félix Mourlon (1845-1915), belgischer Geologe und Paläontologe im Belgischen Geologischen Dienst.

17 Organ der ISAE ( Internacia Scienca Asocio Esperanta), das von 1904-23 in Paris, später in Genf, Kötzschenbroda und Horrem erschien.

18 Diels, Internationale Aufgaben der Universität, 1906 , 34: „Aber selbst wenn es dazu käme, einen Aeropag von Autoritäten aus den Hauptkulturländern der Welt zu berufen, um die Einführung einer neuen Weltsprache vorzubereiten oder eine vorhandene zur Einführung zu empfehlen, so würde dies der sicherste Weg sein, den Frieden der Welt zu gefährden. Solange das empfindliche Gefühl für nationale Eigenart, das Europas und Amerikas Völker jetzt beseelt, und das bereits auch die dumpfen Massen Afrikas und Asiens ergreift, nicht ganz ausgeschaltet werden kann, bleibt schon aus diesem Grund die Spracheinigung eine Chimäre“.

19 Vgl. die auch Großbritannien berücksichtigende Sammlung von Presseberichten von Ulrich Becker, Esperanto in the New York Times (1887-1922), Novjorko: Mondial, 2010.

20 Bilaterales Abkommen, das am 8. April 1904 zwischen dem Vereinigten Königreich und der Republik Frankreich geschlossen wurde, um koloniale Interessenkonflikte zu bereinigen.

21 Eine Übersetzung des bekannten Tolstoj-Freundes Pavel Ivanovič Birjukov (1860-1931) konnte nicht nachgewiesen werden; vgl. Andreas Künzli, „Eine neue Sprache für Russland und die ganze Welt. Der zähe Kampf der Esperantisten gegen Unterdrückung, Verbote, Zensur und politische Reaktion in einer dem Untergang geweihten Zivilisation. Grundlagen der Verbreitung des Esperanto im Zarenreich 1887-1917“ ( Interslavica/Andreas Künzli. Bern. Unabhängige Schweizer Interlinguistische Studien, Nr. 3/2015); Ders., „Das Jahrhundert des Esperanto. Internationale Sprache Esperanto im 20.Jahrhundert im Spannungsfeld von Politik, Gesellschaft und Wissenschaft. Die wahre Geschichte der Esperanto-Bewegung – eine Demythologisierung. Eine unabhängige, kritische Fallstudie zu ausgewählten Ländern mit einem Ausblick ins 21. Jahrhundert“ ( Interslavica/Andreas Künzli. Bern. Unabhängige Schweizer Interlinguistische Studien, Nr. 8/2018); Александр Пиперски, Конструирование языков: от эсперанто до дотракийского, Moskau: AHΦ, 2017.

22 Ludwig Emil Meier (1847-1919), deutscher Esperantist.

23 Vgl. HSA Brief 01981.

Faksimiles: Universitätsbibliothek Graz Abteilung für Sondersammlungen, Creative commons CC BY-NC https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ (Sig. 01995)