Louis Couturat an Hugo Schuchardt (24-01982)

von Louis Couturat

an Hugo Schuchardt

Paris

03. 02. 1904

language Französisch

Schlagwörter: Beilage zur Allgemeinen Zeitung Österreichische Nationalbibliothek Revue internationale de l'enseignement Institut de France Österreichische Akademie der Wissenschaften (Wien) Académie des Sciences (Paris) Association Internationale des Académies

Zitiervorschlag: Louis Couturat an Hugo Schuchardt (24-01982). Paris, 03. 02. 1904. Hrsg. von Frank-Rutger Hausmann (2018). In: Bernhard Hurch (Hrsg.): Hugo Schuchardt Archiv. Online unter https://gams.uni-graz.at/o:hsa.letter.7021, abgerufen am 29. 03. 2024. Handle: hdl.handle.net/11471/518.10.1.7021.


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DÉLÉGATION POUR L’ADOPTION D’UNE LANGUE AUXILIAIRE INTERNATIONALE  
SECRÉTAIRE : M. L. LEAU                                                TÉSORIER : M. L.COUTURAT
6, Rue Vavin                                                                         7, Rue Nicole
PARIS (6 e)                                                                            PARIS (5e)
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                                                                                                                 Paris, le 3 février 1904.

Monsieur,1

Je m’empresse de vous déclarer que nous nous inclinons devant les raisons de convenance que vous m’exposez, et que nous ne ferons rien sans votre autorisation. Ce qui m’avait suggéré ma demande, c’est, d’une part, ce que nous avions fait pour le mémoire du Général Sebert (je pourrais vous montrer la facture du tirage à part fourni par l’éditeur de l’Académie des Sciences, Gauthier-Villars);2 d’autre part, les mentions portées sur la couverture de votre mémoire (Sonderabdruck aus dem Almanach 1904, etc. |2| In Kommission bei Karl Gerold‘s Sohn) qui m’ont fait croire que votre œuvre était dans le commerce et dans le domaine public. Cela soit dit uniquement pour expliquer ma demande indiscrète, qu’excuse du reste, je l’espère, mon zèle pour la cause. Je tiens à ajouter un mot; ce n’est pas, à proprement parler, pour la propagande que nous aurions distribué votre mémoire, (on ne fait pas de propagande avec 100 exemplaires!) mais simplement à titre de document, destiné à des personnes choisies du monde académique, notamment à celles qui nous ont donné leur signature.

– Vous m’excusez si je crois devoir vous poser une question (je n’ose dire vous adresser une prière) au sujet de votre rapport. Nous serait-il permis de le traduire en français et de le publier dans la Revue internationale de l’Enseignement3 ou dans quelque autre revue scientifique ou universitaire sérieuse et d’un public limité de professionnels? Si vous y voyez le moindre inconvénient, vous |3| n’avez qu’un mot à dire, même sans explications, et nous nous conformerons scrupuleusement à vos instructions.

Dans tous les cas, nous ne croyons pas dépasser notre droit en parlant de votre rapport aux membres de l’ Institut de France4 et en leur en communiquant des extraits. Il importe qu’ils sachent ce qui s’est fait et dit à l’Académie de Vienne et cela importe d’autant plus, que nous allons tenter une nouvelle démarche auprès de l’Acdémie des Sciences de Paris, avec beaucoup de chances de succès. Il est clair, en effet, qu’aucune Académie ne prendra sur elle de poser la question officiellement à l’Association des Académies, tant qu’elle ne sera pas à peu près sûre que son initiative sera suivie par la majorité des autres. Chaque pas en avant fait par l’une d’elles est un exemple à suivre pour les autres. Nous espérons que les démarches de M. De Tilly à l’Académie de Bruxelles5 auront un bon résultat. Nous voudrions, en somme, que la question fût posée, sinon |5| officiellement du moins officieusement, à la prochaine Assemblée de l’Association  (Londres, 25 mai), qu’on en parle parmi les délégués, de façon que les Académies soient informées de l’état de la question.

Nous devinons, sans que vous ayez besoin d’entrer dans le détail, à quelles résistances votre initiative doit se heurter; nous pouvons en juger par notre propre expérience. Nous sommes d’autant plus impatients de savoir quelle décision l’Académie de Vienne prendra à la suite de votre rapport, si toutefois elle en prend une. Une seule chose nous paraît certaine; c’est qu’elle ne peut pas désavouer le rapporteur qu’elle a choisi et chargé d’étudier la question, et qu’elle ne peut pas contredire formellement vos conclusions, si catégoriques et favorables . Le pis qu’elle puisse faire est de ne pas les accepter, de les laisser tomber. Mais elles resteront, en tout cas, un monument dans l’histoire de notre idée, une étape décisive dans ses progrès.

Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments respectueusement dévouées.
Louis Couturat


1 Am linken oberen Rand ein „P. S. Je suis heureux de vous dire que j’ai reçu de l’Allgemeine Zeitung le n° de Beilage contentant votre article de 1901“.

2 Hippolyte Sebert, Note au sujet de la question du choix d'une langue internationale, Paris: Gauthier-Villars, s. d. [ Georg Davidov-Saratov, Katalogo de la biblioteko (1888-1911), Wolfenbüttel: Heckner, 1911, 57 nennt eine undatierte Ausg. Die ÖNB gibt in ihrer Titelaufnahme 1920 an; der vorliegende Brief legt jedoch ein früheres Datum nahe].

3 Vgl. die Angabe Brief HSA 01981.

4 Schuchardt war seit 1890 dessen Correspondant étranger.

5 Vgl. Brief 01974.

Faksimiles: Universitätsbibliothek Graz Abteilung für Sondersammlungen, Creative commons CC BY-NC https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ (Sig. 01982)