Louis Couturat an Hugo Schuchardt (16-01974)

von Louis Couturat

an Hugo Schuchardt

Paris

16. 11. 1903

language Französisch

Schlagwörter: Internationale Verständigungssprache Collège de France Royal Society (London) Association Internationale des Académies Koninklijke Akademie van Wetenschappen (Amsterdam) Österreichische Akademie der Wissenschaften (Wien)language Französischlanguage Englischlanguage Deutschlanguage Esperanto Ostwald, Wilhelm Schuchardt, Hugo (1904) Schuchardt, Hugo (1901) Schuchardt, Hugo (1907)

Zitiervorschlag: Louis Couturat an Hugo Schuchardt (16-01974). Paris, 16. 11. 1903. Hrsg. von Frank-Rutger Hausmann (2018). In: Bernhard Hurch (Hrsg.): Hugo Schuchardt Archiv. Online unter https://gams.uni-graz.at/o:hsa.letter.6984, abgerufen am 08. 10. 2024. Handle: hdl.handle.net/11471/518.10.1.6984.


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DÉLÉGATION POUR L’ADOPTION D’UNE LANGUE AUXILIAIRE INTERNATIONALE  
SECRÉTAIRE : M. L. LEAU                                                TÉSORIER : M. L.COUTURAT
6, Rue Vavin                                                                         7, Rue Nicole
PARIS (6 e)                                                                            PARIS (5e)
    ----                                                                                       ---  
                                                                                                        Paris, le 16 novembre 1903.

Monsieur et honoré Collègue,

Nous sommes très heureux et flattés du jugement favorable que vous portez sur notre livre, et en général sur notre œuvre de propagande. Votre approbation1 est pour nous le plus précieux des encouragements; et elle le serait encore, lors même qu’elle serait tempérée de quelques réserves ou critiques. Nous ne prétendons pas en effet, dans ce sujet délicat, à d’autre compétence que celle que peuvent acquérir des gens de bon sens et de bonne foi, nonphilologues, en étudiant consciencieusement les divers projets présentés, et en les comparant |2| au point de vue de leur application pratique. Car pous nous tout revient à une question pratique; la meileure L. I. sera celle qui pourra être adoptée le plus vite et le plus aisément possible par le plus grand nombre de personnes et de nations.

Je suis étonné, moi aussi, que nous n’ayons pas eu l’occasion de citer votre article de la Allgemeine Zeitung.2 Je l’ai recherché dans nos papiers, et ne l’ai pas retrouvé. Ce fait suffit à expliquer notre silence: car nous n’avons cité que des documents que nous possédions ou avions sous les yeux, de peur de nous tromper. On nous aura sans doute prêté votre article, et nous aurons oublié d’en prendre note (à une époque où nous ne pensions pas encore à faire notre livre). Si vous pouviez nous le procurer (car rien n’est difficile à retrouver comme un article de journal), nous le conserverions avec soin et en profiterions à l’occasion.

Je ne sais rien de l’opinion de Gaston Paris sur la question,3 ne l’ayant jamais vu. J’ai demandé des renseignements sur ce point à M. Joseph Bédier,4 mon camarade d’Ecole |3| Normale qui est depuis 8 jours le successeur de G. Paris au Collège de France. Je vous communiquerai sa réponse.

Vous n’avez pas à vous excuser, ni du retard, ni de la brièveté de vos lettres. C’est surtout à nous de vous écrire pour vous tenir au courant des progrès de notre œuvre. Elle en a fait d’assez sensibles ces temps derniers dans le monde académique. Depuis ma dernière lettre, M le Prof Ostwald nous a mis en relation avec Sir William Ramsay, F. R. S.,5 le célèbre chimiste de l’University College de Londres,6 et celui-ci nous a répondu qu’il étati tout à fait favorable à notre idée, et qu’il espérait que ses collègues de la Royal Society le seraient également, en majorité. Il m’a conseillé d’écrire à Lord Reay, président de la British Academy nouvellement fondée,7 en me faisant espérer qu’il serait sympathique à notre cause. Je n’ai pas encore reçu de réponse de Lord Reay; nous avons à Londres des amis qui font des démarches auprès des membres de la British Academy.

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A l’Académie royale de Bruxelles, M De Tilly,8 délégué de cette Académie au Comité permanent de l’Association des Académies a terminé son rapport officiel sur un passage dont je vous envoie copie. Il nous a en outre fait savoir qu’il espérait pouvoir présenter bientôt à l’Académie les deux propositions suivantes (que je copie dans sa lettre):

„1° L’Académie propose à l’Association de mettre à l’étude le principe d’une langue auxilière internationale;

„2° L’Académie autorise ses délégués à l’Assemblée générale à voter en faveur de ce principe.“

Comme il me le fait remarquer, ces deux points sont indépendants: l’Académie peut voter le 2e, et non le 1er. C’est d’ailleurs l’attitude prise, jusqu’à nouvel ordre, par l’Académie d’Amsterdam; je vous envoie la copie de la lettre que M Van der Waals m’a écrit à ce sujet, pour vous documenter en vue de votre rapport, et vous montrer où en sont exactement nos affaires auprès des Académies. Nous souhaitons que l’Académie de Vienne prenne une décision au moins équivalente à celle-là.

Veuillez agréer, Monsieur, avec mes vœux pour votre santé, l’expression de mes sentiments respectueux et reconnaissants.
Louis Couturat

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DÉLÉGATION POUR L’ADOPTION D’UNE LANGUE AUXILIAIRE INTERNATIONALE  
SECRÉTAIRE : M. L. LEAU                                                TÉSORIER : M. L.COUTURAT
6, Rue Vavin                                                                         7, Rue Nicole
PARIS (6 e)                                                                            PARIS (5e)
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Académie Royale de Belgique (Extrait du Bulletin, n° 8 [août] 1903)
Classe des Sciences.  
Association internationale des Académies.
Réunion du Comité.
Communication faite à la Classe des Sciences, le 4 juillet 1903, par M. De Tilly, membre de l’Académie.

M. De Tilly rend compte de la mission qu’il a rempli à Londres, du 3 au 6 juin, comme délégué de l’Académie au Comité de l’Association internationale ………………………

………………………………………………………………………………………………......

M. De Tilly termine sa communication par les réflexions suivantes sur l’emploi des langues:

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„En 1900 et en 1901, à Paris, la langue principale, dans les réunions de l’Association, était naturellement le français. A Londres, en 1903, l’anglais et l’allemand ont prédominé de beaucoup. Quoique ces idiomes ne me soient pas complètement étrangers, j’ai éprouvé une grande difficulté à suivre les débats, et j’ai pu constater que je n’étais pas le seul dans ce cas. La difficulté augmentera le jour où le français, l’anglais et l’allemand ne pourront plus être considérés, d’un commun accord, comme les seules langues à employer. Il est donc à désirer que les savants s’occupent de l’adoption d’une langue auxiliaire internationale, construite scientifiquement, logiquement et simplement, sans irrégularités, exceptions, cas douteux (synonymes, homonymes, etc.) ou difficultés d’aucune espèce, notamment dans la conjugaison des verbes, et d’une prononciation uniforme et facile pour toutes les nations. Il existe déjà des |7| langues artificielles répondant à ces conditions d’une manière plus ou moins parfaite, mais je ne veux en ce moment en préconiser aucune à l’exclusion des autres.

Il est évidemment trop tard pour donner suite au projet avant la réunion de 1904;9 mais si on le voulait sérieusement, il serait facile d’introduire l’usage de l’idiome international à l’assemblée générale de 1907, et même à la réunion préparatoire du Comité en 1906“.

Pour copie conforme:
Louis Couturat


1 Vermutlich hatte Schuchardt Leau und Couturat vorab seinen „Bericht über die auf Schaffung einer künstlichen internationalen Hilfssprache gerichtete Bewegung“ (Almanach der Kaiserlichen Akademie der Wissenschaften 54, 1904, 281-296) zukommen lassen, wo es über deren Werk heißt (S. 291), darin sei „der Gegenstand so gründlich, leidenschaftslos und lichtvoll wie nur möglich untersucht und dargestellt“ worden.

2 Schuchardt, „Die Wahl einer Gemeinsprache“, Beilage zur Allgemeinen Zeitung (Augsburg, München), 230 (7. Oktober 1901), 1-5.

3 Für Gaston Paris dürfte das Französische eine „langue internationale“ gewesen sein, so dass es keiner weiteren Bemühungen zu seiner Propagierung bedurfte; vgl. PK 01978.

4 Joseph Bédier (1864-1938), Schüler von Gaston Paris, der aber auch ein Jahr in Halle a. S. bei Hermann Suchier studiert hatte.

5 Fellow of the Royal Society.

6 William Ramsay (1852-1916), schottischer Chemiker, seit 1887 Professor am Londoner University College; Nobelpreisträger für Chemie 1904.

7 Donald Mackay, 11th Lord Reay (1839-1921), Inhaber zahlreicher wissenschaftsadministrativer Ämter, von 1901-07 Erster Präsident der British Academy.

8 Joseph Marie de Tilly (1837-1906), ursprünglich belgischer Berufsoffizier und Ballistiker, Mitglied zahlreicher wissenschaftlicher Gesellschaften.

9 Schuchardts „Bericht über die auf Schaffung einer künstlichen internationalen Hilfssprache gerichtete Bewegung“ erschien 1904 im: Almanach der Kaiserlichen Akademie der Wissenschaften 54, 281-296. Den Stand der Diskussion referiert Schuchardt in „Zur Frage der künstlichen Gemeinsprache“, Beilage zur Allgemeinen Zeitung (Augsburg, München) 107, 1907, 259-261. Dieser Artikel ist zwar „ Esperanto-freundlich“, vermeidet aber eine eindeutige Festlegung.

Faksimiles: Universitätsbibliothek Graz Abteilung für Sondersammlungen, Creative commons CC BY-NC https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ (Sig. 01974)