Victor Henry an Hugo Schuchardt (40-04601)

von Victor Henry

an Hugo Schuchardt

Sceaux (Seine)

19. 12. 1900

language Französisch

Zitiervorschlag: Victor Henry an Hugo Schuchardt (40-04601). Sceaux (Seine), 19. 12. 1900. Hrsg. von Frank-Rutger Hausmann (2019). In: Bernhard Hurch (Hrsg.): Hugo Schuchardt Archiv. Online unter https://gams.uni-graz.at/o:hsa.letter.6876, abgerufen am 28. 03. 2024. Handle: hdl.handle.net/11471/518.10.1.6876.


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Sceaux. 19.XII.00

Lieber Freund und Kollege,

Nein, über die Fischersprache kann ich Sie jedenfalls nicht belehren. Nie habe ich gejagt oder gefischt. Schon in meiner zarten Kindheit, – also da ich weder von Pythagoras noch von Indien irgendeine Ahnung hatte, – war ich von Haus aus ein elender Buddhist, und a fortiori bin ich es seither geblieben. Leid ist es mir Fleisch essen zu müssen. Leid ist es mir eine Fliege zu tödten, ja sogar eine Blume oder ein Blatt zu pflücken. Solch ein kränklicher |2| Neuropath ist Ihr Kolleg und Freund. Es wäre doch zum Weinen, wenn es nicht zum Lachen wäre, oder vice versa.

Mais je ne vous écris pas pour vous narrer mes petites infirmités. Je viens vous remercier de la confraternelle sympathie avec laquelle vous suivez tous mes travaux. Que c’est aimable à vous d’avoir recherché dans la R. de L. l’étude pour laquelle vous m’avez si obligeamment fourni vos renseignements!1 Bien entendu, je vous en enverrai un tirage à part; mais il faudra, pour cela, qu’elle ait fini de paraître, et cela prendra du temps, parce qu’elle est longue, et que la Revue n’est que trimestrielle. |3| Quant à mon Dialecte Colmarien, c’est l’œuvre de cinq années, sans compter la période d’incubation. Il aura, je pense, toute sa valeur dans un demi-siècle à un siècle d’ici, quand la langue aura évolué ou même disparu, et qu’on la retrouvera là toute entière, avec une notation phonétique aussi précise que possible. Je l’ai écrit, d’abord par pieux souvenir pour ma ville et mon pays natals, ensuite pour servir de modèle et, en quelque sorte, de canevas à des jeunes gens qui connaîtraient comme moi, d’enfance, un dialecte alsacien ou lorrain: ils n’auront qu’à suivre l’ordre de mes paragraphes et appliquer leurs données |4| phonétiques sur les miennes, pour produire une œuvre exacte et satisfaisante. Et maintenant je vais dételer (solve senescentem … 2; car aussi bien l’âge vient, et les vénérables académies, qui ne m’ont su aucun gré de ma production, ne s’enquerront pas de ma stérilité.

Je pense qu’il n’est point trop tôt, cher collegue et ami, pour vous envoyer mes meilleurs vœux pour l’année qui vient. Recevez-les avec la vive expression de mes sentiments confraternels et tout dévoués.

V. Henry


1 Vgl. Brief 04600 (Le langage martien).

2 Horaz, Solve senescentem mature sanus equum, ne peccet ad extremum ridendus et ilia ducat ( Ep. I, I, 8 ) [„Sei klug, und spann den alten Renner noch in Zeiten aus, bevor er auf der Bahn, wo einst der Sieg ihn krönte, lahm und keuchend die Lenden schleppt und zum Gelächter wird“ (Übers. Chr. Martin Wieland).

Faksimiles: Universitätsbibliothek Graz Abteilung für Sondersammlungen, Creative commons CC BY-NC https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ (Sig. 04601)