Georges Lacombe an Hugo Schuchardt (490-06107)

von Georges Lacombe

an Hugo Schuchardt

Paris

08. 04. 1924

language Französisch

Schlagwörter: Euskaltzaindia - Real Academia de la Lengua Vasca - Académie de la Langue Basque Nationalismuslanguage Baskischlanguage Ägyptisch Campión y Jaymebon, Arturo Giacomino, Claudio Azkue y Aberasturi, Resurrección María de San Sebastian Schuchardt, Hugo (1923)

Zitiervorschlag: Georges Lacombe an Hugo Schuchardt (490-06107). Paris, 08. 04. 1924. Hrsg. von Katrin Purgay (2017). In: Bernhard Hurch (Hrsg.): Hugo Schuchardt Archiv. Online unter https://gams.uni-graz.at/o:hsa.letter.6183, abgerufen am 29. 03. 2024. Handle: hdl.handle.net/11471/518.10.1.6183.


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Paris, le 8 avril 1924

Mon cher Maître,

Voici mes réponses à vos questions:

1° Si la situation financière de l’Ac. basque est moins bonne que les années précédents, cela tient uniquement à ce que la Députation de Biscaye, qui donnait 15.000 pesetas par an, ne nous en octroie plus que 5.000’ – il y a évidemment de la politique dans cette affaire. Nous pourrons néanmoins en 1924 faire 8 sessions (de 2 séances chacune) (au lieu de 10), car les autres donateurs nous sont restés fidèles.

2° Le mémoire que |2|Campion nous a lu sur le basque et l’égyptien ne sera pas encore imprimé, car son auteur désire encore se renseigner sur l’état actuel de l’égyptologie: c’est en effet, comme vous le pensez, sur les travaux de Giacomino que M. Campión s’est basé.

3° Le fascisme de Primo de Ribera1 est tout-à-fait défavorable aux Basques. C’est surtout en Biscaye, où le nationalisme euskarien a le plus de partisans, que les vexations s’exercent. Le journal Euzkadi,2 qui, quotidiennement, publiait quelques articles en basque, ne peut plus imprimer que de l’espagnol. Autre exemple: la dernière fois que l’Académie s’est réunie à Bilbao, un |3| agent du gouvernement est venu nous interdire de parler basque et a assisté à la séance pour s’assurer que l’ordre serait exécuté. Moi qui suis partisan des droits de l’homme et du citoyen proclamés par la Révolution française, je ne puis m’empêcher de trouver odieux ces attentats à la liberté. La déportation de Miguel de Unamuno est également une décision inique et qui soulève, avec raison, des protestations nombreuses dans tous les pays.

4° – Personne encore n’a pu me donner le nom complet du préhistorien dont vous parlez, mais vers la fin du mois il y aura une réunion de l’Institut d’Anthropologie et j’espère y trouver quelqu’un de renseigné.

|4| L’autre jour, à Saint-Sébastien, Azkue nous a lu les dernières pages de sa Morphologie. Vous avez entre les mains les 5 fascicules déjà parus: ce qui reste à publier tiendra sans doute dans deux autres. Ensuite Azkue rééditera, en y faisant quelques additions et changements, ses conférences de phonétique du congrès d’Oñate; enfin il publiera une syntaxe.

Je viens de terminer en deuxième lecture l’étude de vos Primitiae: j’y ai appris beaucoup de choses et vous suis personnellement très reconnaissant d’avoir publié ce travail. Permettez-moi de vous signaler deux errata que je viens d’y découvrir: page 8 ligne 10, au lieu de tues, lire tuees, et au lieu de ian eza, lire ian ezak. –

Votre très respectueusement dévoué

G. Lacombe


1 Miguel Primo de Rivera y Orbaneja (Jerez de la Frontera, 8 de enero de 1870 – París, 16 de marzo de 1930) fue un militar, político y dictador español, que gobernó en España entre 1923 y 1930. [wikipedia]

2 Euzkadi. Diario nacionalista . Bilbao, 1913-1937.

Faksimiles: Universitätsbibliothek Graz Abteilung für Sondersammlungen, Creative commons CC BY-NC https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ (Sig. 06107)