Georges Lacombe an Hugo Schuchardt (349-06044)
von Georges Lacombe
an Hugo Schuchardt
13. 07. 1914
Französisch
Schlagwörter: Thomas, Antoine Henry, Victor Vinson, Julien Meillet, Antoine Trebitsch, Rudolf Saroïhandy, Jean-Joseph Larrieu, Jean-Félix Leizarraga, Joanes Humboldt, Wilhelm von Urquijo Ybarra, Julio de Saint-Jean-de-Luz Graz Schuchardt, Hugo (1893) Schuchardt, Hugo (1866)
Zitiervorschlag: Georges Lacombe an Hugo Schuchardt (349-06044). Paris, 13. 07. 1914. Hrsg. von Katrin Purgay (2017). In: Bernhard Hurch (Hrsg.): Hugo Schuchardt Archiv. Online unter https://gams.uni-graz.at/o:hsa.letter.6027, abgerufen am 11. 12. 2023. Handle: hdl.handle.net/11471/518.10.1.6027.
Paris, le 13 juillet 1914
Mon cher Maître,
Je vous remercie de votre aimable lettre et de l’article, qui file sur S t-Jean-de-Luz. La lecture de ce dernier m’a particulièrement intéressé: j’ai retrouvé avec plaisir le brio (soit dit sans flatterie) que j’appréciai tant quand je lus vos controverses avec Ant. Thomas, V. Henry, Vinson et consorts.
M. Meillet est à la campagne depuis une dizaine de jours. Je l’ai vu l’avant-veille de son départ. Nous avons causé de diverses questions de linguistique générale agitées dans ses cours et ses écrits. Il m’a dit, entre autres choses, qu’il comptait composer ces jours-ci un article sur les phénomènes d’hybridité linguistique : il paraîtra dans la Revue du Mois vers la fin de l’année. Il m’a dit aussi que dans le livre de linguistique générale que prépare M. Vendryes (et |2| dont les 4/5 environ sont rédigés, il était soutenu sur la question de la parenté une opinion tout-à-fait voisine de la vôtre.
Au sujet du trebitschiqueoschtalersch je plaide coupable: chose bizarre, j’ai des yeux de lynx pour découvrir les fautes d’impression des autres et quand je corrige moi-même quelque chose, je laisse toujours passer des fautes.
Je vous enverrai en épreuves à titre documentaire l’article Vinson > Saroï. Ce dernier, infiniment peu guerrier, ne veut pas, paraît-il, répliquer. Pourtant il aurait la partie belle!
Teneo lupum auribus: Madame Van Eys a eu l’extrême amabilité, ce dont je lui sais beaucoup de gré, de m’offrir les principales œuvres de son mari annotées (très copieusement) par lui-même. Elle y a joint les Baskische Studien, également annotées. Je compte étudier de près à Bayonne (je suis ici pour un mois encore) avec cet excellent Léon les objections |3| que vous adresse le regretté bascologue. Peut-être vaudrait-il la peine des les publier, du moins les plus importantes d’entre elles. Je serais heureux, mon cher maître, d’avoir là-dessus votre sentiment.
Larrieu vient de me faire part de la mort de sa mère. Cela me remet en mémoire l’affaire des almanachs. Ce bon ami est charmant, mais il remet toujours tout au lendemain. La dernière fois que je le vis il me promit de vous adresser ces fameux almanachs, mais comme il y a des chances pour qu’il ait oublié, je prends la liberté de vous faire hommage, en attendant, de ceux qui manquent à votre collection et que j’ai en double: c’est toujours un acheminement vers la complétude. Ne me remerciez pas: je suis trop heureux de désencombrer un peu ma bibliothèque.
En relisant, récemment, la polémique Liçarrague ou plutôt le duel entre Liçarrague et Leizarraga, une idée m’est venue: puisque nous disons en françaisGuillaume de Humboldt, pour être logique ne faudrait-il pas |4| dire Jules d’Urquijo? Embarrassante question.
Merci beaucoup de vos bons encouragements. Je compte (en septembre ou octobre) aller encore noter sur place des propos aldudiens et peut-être en 1915 mon manuscrit pourra-t-il être remis à la Sorbonne. Comme dit Bergson (que l’Index vient de condamner!) on ne finirait jamais un livre s’il n’y en avait un autre à écrire: or il y a ma seconde thèse qui attend et pour laquelle j’ai beaucoup moins de notes que pour l’aldudien.
Rien de nouveau par ailleurs, mon cher maître. Je vous réitère une fois de plus le plaisir que m’a causé la lecture de votre intéressante dissertation.
Votre très respectueusement dévoué
G. Lacombe
Mon exemplaire du Vokalismus dont je vous parlais naguère à Graz, a ses trois vol. reliés en un seul et les couvertures sont conservées: il porte l’ex-libris suivant: mea anchora christus J.E.B. Mayor. Habent sua fata libelli.