Henri Gaidoz an Hugo Schuchardt (114-03293)

von Henri Gaidoz

an Hugo Schuchardt

Paris

05. 04. 1899

language Französisch

Schlagwörter: figaro Gaidoz, Henri (1899)

Zitiervorschlag: Henri Gaidoz an Hugo Schuchardt (114-03293). Paris, 05. 04. 1899. Hrsg. von Magdalena Rattey (2017). In: Bernhard Hurch (Hrsg.): Hugo Schuchardt Archiv. Online unter https://gams.uni-graz.at/o:hsa.letter.5769, abgerufen am 28. 03. 2024. Handle: hdl.handle.net/11471/518.10.1.5769.


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Paris, 5 Avril 1899.

Cher Monsieur,

Vous ne m’aviez point parlé précédemment de cette question philologique ; il m’a fallu chercher dans un dictionnaire ces mots bouille et Thie que je ne connaissais point, car j’ignore la pêche autant et plus encore que les dialectes français.1 Je ne connais personne au bord de la mer. Si vous voulez me rédiger une question – en français, car il s’agit de choses techniques que je ne saurais traduire – je la ferai paraitre dans l’Intermédiaire2 (sous le pseudonyme que j’y prends) et nous verrons s’il y a des réponses.

Né et élevé à Paris, je ne connais la vie du peuple en France que par les livres et les voyages.3 Mon impression est qu’à l’époque de la Révol. Franç. le paysan, au moins dans les provinces les plus isolées, comme le Massif central et la Bretagne, ne différait que peu de ce qu’il était au Moyen-Age; et qu’au moyen-âge il ne différait pas extrêmement de ce qu’il était à l’époque gallo-romaine. Vous connaissez sans doute le mot de Labruyère4 sur notre paysan: le tableau est exagéré dans une intention littéraire, mais je pense qu’il y a pourtant quelque chose de vrai. En tout cas, de notre temps, le paysan disparait en France – et, je pense, aussi en Allemagne. |2|

Je n’ai rien lu de Gobineau – votre recommandation me le fera rechercher – et je crois que mes contemporains sont logés à la même enseigne et n’ont pas en plus de curiosité. Le nom de Gobineau me donnait l’impression d’un dilettante d’une génération éteinte, d’autant plus que ce n’était pas un érudit de profession, mais un homme du monde et un diplomate. Ajoutez à cela qu’il n’était pas membre de l’Institut; et si même quelques médiocrités arrivent dans le nombre à être de l’Institut (au titre indigène, s’entend!) on peut penser que celui qui n’en a pas fait partie n’était même pas une médiocrité. – J’avais lu récemment que l’Inégalité5 de Gobineau avait été traduite et louée en Allemagne; mais je me défie des éloges en ces matières d’anthropologie et d’ethnographie venant d’un pays où l’on admire Bastian6!

J’ignore si Dinko Politeo est un nom ou un pseudonyme: ma correspondance personnelle s’est passée avec Jakić, le directeur du journal. Dans une lettre privée où je me déclarais partisan du fédéralisme pour l’Austro-Hongrie, je lui ai dit que je |3| ne partageais pas l’opinion de son journal sur les choses russes et que je n’étais pas partisan du tsarisme. Mais j’en suis resté là, et je n’ai pas lieu d’entreprendre une polémique avec la Pensée Slave sur les questions russes ou relatives à la Russie. Et, à moins que la réponse de D. P. à ma lettre publiée dans le n° 13 me force à répliquer, je crois que je ferai mieux d’en rester là. Mais, peut-être réimprimerai-je dans les Annales des Sciences Politiques ma lettre à la Pensée Slave, avec les phrases arrivées trop tard, et, éventuellement, des observations sur la réponse (à venir) de D. P.7

Je ne réponds pas à ce que vous me dites de la question générale des langues parce que j’y ai répondu par avance dans ma lettre du n° 13 de la Pensée Slave.8

Finlande.

Le Temps a eu un article que je ne vous ai pas adressé parce que je le gardais pour mes dossiers, très modéré de forme comme il convient |4| à un journal aussi grave, mais attristé et sévère par le fond. Je ne lis que les journaux que j’achète et ne puis savoir ce qu’ont dit des journaux comme le Figaro ou le Gaulois: (je le demanderai à l’occasion): mais mon impression est que les journaux français qui n’ont pas formellement condamné ce coup d’Etat ont gardé le silence.9 La Revue de Paris du 1er Avril a un article sur cette question, et probablement dans le sens finlandais.10 Le Monde illustré11 a, m’a-t-on dit, donné une gravure représentant la manifestation d’Helsingfors devant la statue d’Alexandre II. Comme je ne vais ni au café ni au cercle, je ne lis que je ce que l’achète [sic] – sans parler bien entendu des revues et journaux que je puis prendre à l’Ecole des Sciences Politiques quand ils sont retirés des tables du salon de lecture.

Quelle peut-être l’étymologie ou, au moins, l’origine du mot Schmock “Juif”?12

J’ai envoyé le n° 13 de la Pensée Slave à la Liga Româna, de sorte que ma lettre va probablement y paraitre en traduction roumaine.13 – De mes journaux à vous envoyés, c’est le Soleil qui parlait de la Finlande. Je vous ai envoyé l’Univers pour la Pologne: L’Univers n’a encore rien dit de la Finlande, c’est du reste une feuille sans influence, étant catholique pure.

Bien à vous

HG.


1 Im Brief vom 2. April 1899 (111-SG30) bat Schuchardt um Informationen über bouille und thie.

2 Die monatliche Revue L’Intermédiaire des chercheurs et curieux erschien bei B. Duprat in Paris von 1864-1940. Nach einer Unterbrechung wurde die Revue 1951 wieder gedruckt. Im Brief vom 8. April 1899 ( 116-SG32), das ist die Antwort auf diesen Brief, verneint Schuchardt Gaidoz’ Angebot eine „question“ im Intermédiaire zu publizieren.

3 Henri Gaidoz wuchs in Paris auf und besuchte dort das Lycée Louis-le-Grand. Nach der Gymnasialausbildung unternahm er Reisen ins Ausland (Deutschland, England, Wales). Sein Studium absolvierte er in Deutschland (vgl. Claudine Gauthier, 'Henri Gaidoz (1842-1932). Biographie'. In Bérose, Encyclopédie en ligne sur l’histoire des savoirs ethnographiques, Paris, Lahic-iiac, UMR 8177, 2008).

4 Jean de La Bruyère (1645-1696) war ein französischer Schriftsteller. Er ist der Autor von Les Caractères de Théophraste, traduits du grec, avec les caractères ou les mœurs de ce siècle (1688). Vermutlich verweist Gaidoz auf die Beschreibung in Paragraph 128 aus dem Kapitel De l’Homme: „L’on voit certains animaux farouches, des mâles et des femelles, répandus par la campagne, noirs, livides et tout brûlés du soleil, attachés à la terre qu’ils fouillent et qu’ils remuent avec une opiniâtreté invincible ; ils ont comme une voix articulée, et quand ils se lèvent sur leurs pieds, ils montrent une face humaine, et en effet ils sont des hommes. Ils se retirent la nuit dans des tanières, où ils vivent de pain noir, d’eau et de racines ; ils épargnent aux autres hommes la peine de semer, de labourer et de recueillir pour vivre, et méritent ainsi de ne pas manquer de ce pain qu’ils ont semé.“ (Vgl. De La Bruyère, Jean. 1880. Les Caractères . Paris: Flammarion).

5 De Gobineau, Arthur. 1853-1855. Essai sur l’inégalité des races humaines , Paris: Didot. Schuchardt interessiert sich für die Rezeption dieses Werkes in Frankreich, vgl. Brief vom 26. März 1899.

6 Adolf Bastian (1826-1905), deutscher Ethnologe und Gründungsdirektor des Königlichen Museums für Völkerkunde in Berlin (eröffnet 1886), das heutige Ethnologische Museum.

7 Wie bereits in einer Fußnote zum Brief vom 30. März 1899, Gaidoz an Schuchardt, erwähnt, wurde der Brief als Artikel unter dem Titel "Langues d’État et langues nationales" in den Ann. des. Sc. Pol. 1899 (S. 478-486, [Gaidoz 1899b]) veröffentlicht. Am Ende dieses Artikels (S. 485) geht Gaidoz kurz auf Politeios „Gegenartikel“ ein, die in nachfolgenden Ausgaben der Pensée Slave erschienen.

8 Gaidoz plädiert hier für eine Verwendung der damaligen drei Weltsprachen (Franz., Engl., Dt.) in wissenschaftlichen Arbeiten (Sp. 2) und „conteste nullement le droit des langues nationales [...] en tout ce qui est littérature propre, pédagogie et politique locale.“ (Sp. 5). Er schließt seinen Brief mit folgenden Worten: „Mais pour moi, langue d’État comme religion d’État sont contraires à l’idéal que je me fais d’une société humaine."

9 Im Brief vom 2. April 1899 ( 111-SG30) stellte Schuchardt die Frage, ob denn der Figaro, Gaulois und andere Zeitungen von Finnland sprechen würden. Den historischen Kontext bildet das Februarmanifest von 1899, das einen Entzug der Sonderrechte, welche das Großfürstentum Finnland innerhalb des Russischen Reiches bis dahin genoss, vorsah.

10 Gaidoz spricht hier von folgendem Artikel: " Le Droit des Faibles. La Finlande." von L. Bernardini, erschienen in La Revue de Paris, Bd. II, März-April 1899, S. 654-672. (Online zur Verfügung gestellt von: Internet Archive).

11 Le Monde illustré , eine französische Tageszeitung, erschien von 1857-1940 und von 1945-1956 in Paris.

12 Schuchardt erklärt im Brief vom 2. April 1899 (111-SG30): „Schmock = Jude“. Dies dürfte Gaidoz‘ Interesse für die Herkunft des Wortes geweckt haben.

13 Laut Auskunft der BCU Cluj wurde Gaidoz‘ Brief an die Pensée Slave "Quelques mots sur la question des langues nationales" in der Liga Română nicht veröffentlicht. In der Nr. 14 der Liga Română vom 4. April 1899 findet die Veröffentlichung des Briefes in der Pensée Slave Erwähnung: „Mr. H. Gaidoz (...) vient de publier un très remarquable article dans ‚La Pensée Slave’.“ (S. 223). Die Nr. 35 vom 5. Sept. 1899 enthält eine kurze Rezension betitelt "Limbi de stat şi limbi naționale" zu dem in den Annales des Sciences Politiques veröffentlichten Artikel "Langues d’État et langues nationales".

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