Georges Lacombe an Hugo Schuchardt (268-05998)

von Georges Lacombe

an Hugo Schuchardt

Paris

26. 07. 1912

language Französisch

Schlagwörter: Euskara (Organ für die Interessen der "Baskischen Gesellschaft") Cercle d'Études Euskarienneslanguage Baskischlanguage Spanischlanguage Latein Vinson, Julien Winkler, Heinrich Gavel, Henri Azkue y Aberasturi, Resurrección María de Darricarrère, Jean Baptiste Urquijo Ybarra, Julio de Baskenland

Zitiervorschlag: Georges Lacombe an Hugo Schuchardt (268-05998). Paris, 26. 07. 1912. Hrsg. von Katrin Purgay (2017). In: Bernhard Hurch (Hrsg.): Hugo Schuchardt Archiv. Online unter https://gams.uni-graz.at/o:hsa.letter.5434, abgerufen am 09. 10. 2024. Handle: hdl.handle.net/11471/518.10.1.5434.


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Paris, le 26. 7. ‘12

Monsieur et cher Maître,

C’est avec le plus vif plaisir que j’ai appris que malgré votre état de santé vous aviez toujours l’œil sur le basque. Nul plus que moi ne se réjouit de lire vos travaux, et si pour une raison ou pour une autre vous détourniez, pour quelque temps, vos regards de l’euskara, ce serait à tous les points de vue très regrettable, car malheureusement les linguistes ne paraissent pas s’intéresser beaucoup à une langue dont l’étude ne rapporte pas grand chose à celui qui s’y adonne, même très activement.

Je n’ai pas de nouvelles de M. Vinson depuis quelques jours, mais j’ai |2| entendu dire que M. Winkler compte aller au pays basque en octobre, et, s’il  ne peut réaliser ce projet, l’année prochaine. Au fond, l’échec de son livre n’a fait que l’exciter davantage, et peut-être cela sera-t-il un bien pour nos études. L’avenir seul nous renseignera à ce sujet.

Gavel est ici en ce moment, comme membre du jury de l’agrégation d’espagnol. Il m’a dit que dorénavant il s’y prendrait à temps pour envoyer les convocations. J’ai demandé aussi que l’ordre du jour fût plus précis: Suffixes basques est un peu vague. Il paraît que le Cercle examine les suffixes nominaux dans l’ordre alphabétique : on en est à la lettre b à ce qu’il semble. |3| Broussain m’écrit que pour lui -aga signifie «l’endroit où» et -eta «l’amas de, la quantité de». Je me rappelle un de vos articles où vous pensez à une origine celtique de -aga et ailleurs vous considérez -eta comme latin. – Broussain en tient pour les suffixes -are et -ore, mais ils ne sont pas basques. Il admet aussi un -zarre ou -karre (batzarre, biltzarre).

Autre chose. En parcourant mes vocabulaires manuscrits, j’ai trouvé quelque chose qui m’a fait songer à votre article sur gilet (association d’idées mécanique sans doute). C’est l’aezcoan chaleko «gilet» (omis par Azkue). Ce dernier va faire paraître (en septembre) son recueil de chansons basques. Mais |4| nous nous proposons de l’exciter le plus possible pour qu’il en finisse avec son dictionnaire. Quant à Darricarrère, Gavel m’affirme qu’il n’est pas question dans les imprimeries bayonnaises ou biarrotes de mettre au jour son travail. J. de Urquijo voulait éditer dans la Revue les mots darricarrèriens ne se trouvant pas chez Azkue, mais malgré ses promesses, Dar. n’a jamais rien envoyé.

Veuillez agréer, Monsieur et cher Maître, l’assurance de mes sentiments très respectueux et dévoués

G. Lacombe

Faksimiles: Universitätsbibliothek Graz Abteilung für Sondersammlungen, Creative commons CC BY-NC https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ (Sig. 05998)