Georges Lacombe an Hugo Schuchardt (257-05993)
von Georges Lacombe
an Hugo Schuchardt
12. 06. 1912
Französisch
Schlagwörter: Cercle d'Études Euskariennes Atlas linguistique de la France Eskualduna Revue internationale des études basques Bibliothèque Nationale de France Baskisch Urquijo Ybarra, Julio de Winkler, Heinrich Uhlenbeck, Christian Cornelius Couturat, Louis Saroïhandy, Jean-Joseph Finck, Franz Nikolaus Vinson, Julien Paris
Zitiervorschlag: Georges Lacombe an Hugo Schuchardt (257-05993). Paris, 12. 06. 1912. Hrsg. von Katrin Purgay (2017). In: Bernhard Hurch (Hrsg.): Hugo Schuchardt Archiv. Online unter https://gams.uni-graz.at/o:hsa.letter.5423, abgerufen am 01. 10. 2023. Handle: hdl.handle.net/11471/518.10.1.5423.
Paris, 12-6-12
Monsieur et cher Maître,
Grand merci pour votre aimable lettre et votre aimable envoi. Ce dernier, quoi qu’il ne contienne qu’un mot basque, m’intéresse vivement à cause de la méthode qui me préoccupe toujours beaucoup, car j’ai eu le tort de n’arriver à la linguistique qu’assez tard. Je vous suis très reconnaissant d’avoir une fois de plus si bienveillamment songé à moi et j’envie fort votre activité intellectuelle.
L’Atlas linguistique est en bonne voie. Don Julio est littéralement enthousiasmé. Il fait part au Cercle d’Et. eusk. de Bayonne, demain, du projet, qui sera certainement très bien accueilli. En suivant le bon conseil que vous voulez bien nous donner, cela fera environ 200 villages et hameaux à explorer: l’automobile sera de mise ici. Le difficile sera de trouver dans chaque |2| localité des sujets vraiment représentatifs. Nous pourrions peut-être suivre, n’est–ce pas, point par point Gilliéron et Edmond1, sauf dans de très rares cas, p.ex. pour abeille qui ne donnerait rien en basque, ou peu de chose.
Pour ce qui est des phonogrammes, vous faites sans doute allusion aux Archives de la parole de la Sorbonne. Il sera facile d’y accéder et d’y faire défiler des Basques (il y en a 2.000 à Paris!). A ce propos, je vous prie de vouloir bien excuser l’obscurité du passage de ma lettre précédente. Je voulais simplement dire que la Soc. Basco-béarnaise publie régulièrement un Annuaire, l’Union pyrénéenne un petit bulletin, et la Soc. amicale l’Eskualduna envoie ses statuts, la liste des membres etc. à qui le demande, ainsi que des comptes-rendus aux journaux quand elle banquete. |3| Ces documents sont très précieux pour se procurer en grand nombre des adresses de Basques. Les basques espagnols et les basques argentins sont moins nombreux que les basques-français à Paris, ainsi qu’il est naturel, mais on en trouve tout de même beaucoup. J’ai personnellement appris un peu de bizcayen et de guipuzcoan pratiques avec des joueurs de pelote professionnels venus illustrer les frontons parisiens, et en assistant aux parties, j’ai pu constater qu’il y avait parmi les spectateurs beaucoup de Basques trans-pyrénéens.
C’est à vous que je dois la connaissance de la réplique de Winkler. Par ce courrier, j’ai le plaisir de vous communiquer l’article de M. Uhlenbeck. J’y joins un n° du Bull. de la Soc. de philosophie, pour le cas où M. Couturat ne vous l’aurait |4| pas adressé. Vous pouvez garder cela aussi longtemps qu’il vous plaîra: je n’en ai nul besoin. Il est regrettable que cette polémique se poursuive. Il y a quelque temps, M. Uhl. m’avait gentiment demandé si je traduirais pour la R.B. son article. J’ai cru devoir décliner, pour que la querelle ne s’envenime pas: il suffira de rendre compte, impartialement, de l’état de la question. C’est ce que j’aurai de mieux à faire, M. M. U. et W. m’ayant tous les deux honoré]s[ plusieurs fois de leur bienveillance. – Toutes ces questions d’affinités du basque avec d’autres groupes me passionnent, car il est impossible, n’est-ce-pas, que le basque soit absolument isolé et je pense toujours à cette phrase de Leibnitz: «Vascorum lingua me maxime perplexum habet, usque ideo cæteris omnibus dissidet Europæis. An ab Africā olim in Hispaniam venit.»2 Et d’autre part, si le géorgien est vraiment parent de l’égyptien...
|5|3 Lorsque Thomsen 4fut élu à l’Institut, je me souviens que l’on écrivit qu’il avait fait une étude sur les noms de nombre basques. Mais je ne puis arriver à retrouver la piste de ce travail.
M. Saroïhandy m’écrit qu’on a retrouvé dans la bibliothèque de G. de Humboldt le «Voyage au Pays basque» que l’on croyait perdu. Auriez-vous par hasard eu vent de cette affaire?
Moi pas. Il me demande si je vais le traduire. Ça a donc été publié?
Il paraît aussi que Finck parle du basque dans une foule d’articles. Je vais dépouiller à la Bibl. nationale diverses revues allemandes ces temps-ci pour voir un peu tout cela. Mais souvent ces collections ne sont pas, malheureusement, completes: bibliophile > bibilo-filou.
Excusez, je vous prie, Monsieur |6| et très honoré maître, ma prolixité, et veuillez me croire votre très respectueusement dévoué.
G. Lacombe
J’attends d’un moment à l’autre les épreuves de l’article de la Rev. de ling. où je reproduis les textes que vous m’aviez si aimablement envoyés dans le temps sur les Basques en 1526. M. Vinson compte reproduire ce travail dans sa Collection de curiosités basques I, qui sera un recueil de fragments divers du XVIe et du XVIIe et qui paraîtra avant le tome IV et dernier consacré à Materre.5
1 Jules Gilliéron et Edmond Edmont waren Herausgeber des Atlas Linguistique de la France (ALF).
2 Lat. evt. Übs.: ˝Die baskische Sprache hat mich am meisten verwickelt, so sehr ist sie getrennt von allen übrigen europäischen. Oder ist sie einst aus Afrika nach Spanien gekommen.˝] [Zitat aus ˝Gothofredi Guillelmi Leibnitii Opera Omina. Nun primum collecta [...]˝ Bnd. 6 1768; im Orginal endet der Satz jedoch mit einem Fragezeichen.
3 Die folgenden Seiten sind unter der Nr. 05992 im Nachlass eingeordnet.
4 Vilhelm Thomsen; dänischer Linguist.
5 Vermutlich Etienne Materre; Verfasser der ˝ Doctrina christiana ˝ (1617).