Georges Lacombe an Hugo Schuchardt (208-05965) Georges Lacombe Katrin Purgay Institut für Sprachwissenschaft, Karl-Franzens-Universität Graz Zentrum für Informationsmodellierung - Austrian Centre for Digital Humanities, Karl-Franzens-Universität Graz GAMS - Geisteswissenschaftliches Asset Management System Creative Commons BY-NC 4.0 2022 Graz o:hsa.letter.5373 208-05965 Hugo Schuchardt Archiv Herausgeber Bernhard Hurch Karl-Franzens-Universität Graz Österreich Steiermark Graz Karl-Franzens-Universität Graz Universitätsbibliothek Graz Abteilung für Sondersammlungen 05965 Georges Lacombe Papier Brief 7 Seiten Paris 1912-02-10 Hugo Schuchardts wissenschaftlicher Nachlass (Bibliothek, Werkmanuskripte und wissenschaftliche Korrespondenz) kam nach seinem Tod 1927 laut Verfügung in seinem Testament als Geschenk an die UB Graz. Katrin Purgay 2017 Die Korrespondenz zwischen Georges Lacombe und Hugo Schuchardt Hugo Schuchardt Archiv Bernhard Hurch

Die Datenmodellierung orientiert sich am DTA-Basisformat, ediarum und der CorrespDesc-SIG.

Das auf DTABf-Modellierungsschema wurde für die Zwecke des Projektes angepasst und befindet sich unter

Hugo Schuchardt Archiv

Das Hugo Schuchardt Archiv widmet sich der Aufarbeitung des Gesamtwerks und des Nachlasses von Hugo Schuchardt (1842-1927). Die Onlinepräsentation stellt alle Schriften sowie eine umfangreiche Sekundärbibliografie zur Verfügung. Die Bearbeitung des Nachlasses legt besonderes Augenmerk auf die Erschließung der Korrespondenz, die zu großen Teilen bereits ediert vorliegt, und der Werkmanuskripte.

Rollen-Taxonomie

Datumstaxonomie

Thesaurustaxonomie

Georges Lacombe Paris 1912-02-10 Hugo Schuchardt France Paris Paris 2.3488,48.85341 Korrespondenz Georges Lacombe - Hugo Schuchardt Korrespondenz Collège de France Wissenschaft Sprachwissenschaft Brief Französisch
Universitätsbibliothek Graz Abteilung für Sondersammlungen, Creative commons CC BY-NC https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ Universitätsbibliothek Graz Abteilung für Sondersammlungen, Creative commons CC BY-NC https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ Universitätsbibliothek Graz Abteilung für Sondersammlungen, Creative commons CC BY-NC https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ Universitätsbibliothek Graz Abteilung für Sondersammlungen, Creative commons CC BY-NC https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ Universitätsbibliothek Graz Abteilung für Sondersammlungen, Creative commons CC BY-NC https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ Universitätsbibliothek Graz Abteilung für Sondersammlungen, Creative commons CC BY-NC https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ Universitätsbibliothek Graz Abteilung für Sondersammlungen, Creative commons CC BY-NC https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/
Paris, le 10 février 1912 Monsieur et cher Maître,

Laissez-moi d’abord associer mes tres humbles, mais très sincères hommages, à ceux qui vous ont été adressés de tous côtés. J’ai lu avec le plus grand plaisir les articles des journaux que vous avez eu l’amabilité de m’adresser et c’est avec le plus grand plaisir que je les ferai lire. Eta eskuaraz erraiten dauzut: Ehun urthez jakinde eta eskuararen ohorian! Par un hasard curieux, c’est cette année aussi que tombe le 25e anniversaire de votre 1re œuvre bascologique Romano-baskisches I. Lorsque vous êtes venu à Sare en 1887 j’habitais Bayonne, où mon père était fonctionnaire, et je n’avais que 8 ans. Il n’est pas impossible que nous nous soyions croisés un jour dans quelque rue de l’antique Lapurdum: mais à cette époque je ne savais que huit ou dix mots de basque, le juron debrien bisaya "Teufelsgesicht". p.ex, mais je commençais déjà à pousser l’éteuf euskarien contre les murs du lycée. Depuis cette époque, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts!....

Je vous remercie de tout cœur pour votre nouvel envoi. Il ne m’a pas encore été possible d’étudier à loisir votre travail sur la belette dont je vous suis particulièrement reconnaissant, mais je m’y mettrai dès le premier instant de loisir (Permettez-moi à ce propos, au cas où par extraordinaire vous ne l’auriez pas aperçu, de vous signaler un petit erratum dans la citation dodgsonique (moisette pour noisette).

C’est avec le plus grand plaisir que je voudrais rester à la revue, non pas, comme vous le dites trop aimablement, que mon départ porterait tort aux études basques, mais parce que j’ai une très sincère amitié pour Urquijo et parce que, en dépit de difficultés de toute sorte provenant de ce que mon ami est très distrait dans tout ce qui concerne, si vous me passez l’expression, la cuisine de la rédaction, je me suis très fortement attaché à cette œuvre qui me paraît utile. Mais c’est Urquijo qui a l’air de ne plus vouloir de moi! Que faire? Je lui écris par ce même courrier, et j’espère, grâce surtout à votre sympathique intervention, dont je sens tout le prix et dont je vous sais un gré infini, que tout s’arrangera. (Je ne m’explique pas pourquoi des épreuves vous ont été envoyées dans les conditions que vous m’indiquez).

Merci aussi pour le renseignement que vous avez l’obligeance de me donner concernant abarca. Puisqu’il n’est question de ce mot basque que durant une seule page, il me sera facile de jeter un coup d’œil sur cette partie de votre travail à la Bibliothèque.

Si j’ose me permettre de formuler une opinion, je regrette votre premier titre: Bask. Stud. II: ne pourrait-on pas tout concilier en mettant, comme dans les Bask. Stud. I un sous-titre? Je dis cela parce que, autant que j’en puis juger, la part d’ Etcheverry est beaucoup moins considérable que la vôtre dans ce travail. Excusez-moi, je vous prie, et veuillez faire de ma remarque le cas que vous voudrez.

L’hypothèse finnoso-étrusque me passionne. Si l’étrusque est de l’ougro-finnois et si les Ibères ont bien vécu en Corse, (pourquoi) l’étrusque ne serait-il pas par hasard le chaînon entre le magyar et l’eskuara, le berbère etc. Si bien que nous aurions une sorte d’ellipse de peuples parlant originairement une langue méditerranéenne?

Pardonnez, je vous prie, cette petite incursion ins blaue hinein.

Dans ses Notes Eskuariennes d’aujourd’hui, Hiriart-Urruty pour qui je n’ai qu’une estime médiocre, parle «des nombreux basquisants étrangers qui, dés qu’ils ont collectionné quelques expressions de chez nous, sens-dessus-dessous (sic), ne doutent de rien (sic).» Eh oui, mon pauvre H.-U.: il y a décidement trop de choses dont tu ne te doutes pas! Les chiens aboient, la caravane passe.

>Excusez-moi, Monsieur et cher Maître, de vous avoir retenu si longtemps, et veuillez agréer, avec mes vives et chaleureuses félicitations, l’expression de mes sentiments très respectueux et inaltérablement dévoués. G. Lacombe

[gedruckte Beilage:]Im Nachlass unter der Nr. 05979 verzeichnet.

Feuilleton du Journal des Débats du 4 février 1912

A l’institut

Académie des Inscriptions et Belles-Lettres

Séance du 2 février

PRESIDENCE DE M. LEGER, PRESIDENT

Dans la correspondance, M. le secrétaire perpétuel trouve une lettre de M. le comte Alexandre de Laborde qui pose sa candidature au siège de membre libre, vacant par suite du décès de M. Saglio.

M. Loth, professeur au Collège de France, achève la lecture de son mémoire destiné à préciser les localités de Cornouailles près desquelles, à l’époque anglo-normande, a été composé le roman de Tristan et Yseult.

M. Paul Meyer rappelle qu’on avait, plus ou moins vainement, cherché l’origine de ce roman, soit au nord de l’Ecosse, soit dans le pays de Galles, soit en Armorique. Les identifications faites par M. Loth sont précieuses et elles lui paraissent définitives.

M. Martha, professeur à la Faculté des Lettres de Paris, provoque l’attention à peu près unanime de l’Académie et l’intérêt le plus vif en lui présentant le résultat de ses longues recherches sur la lecture et la traduction de la langue étrusque demeurée, on le sait, jusqu’à présent, inintelligible. Il affirme résolument que l’étrusque est une langue de la famille ouralo-altaïque et, plus particulièrement, du groupe ougro-finnien, comme le sont le finnois et le lapon. Cette affirmation se base sur plusieurs milliers d’observations qui permettent de constater la parenté du vocabulaire et de la grammaire, l’identité des racines, le même jeu de suffixes, le même pronom personnel, le même radical de quelques noms numéraux. Dans la composition des mots, l’étrusque n’admet pas de préfixes: la racine forme toujours la syllabe initiale et les suffixes, plus ou moins nombreux, qui viennent s’y ajouter, en modifient plus ou moins le sens. L’étrusque n’a pas de rapport avec les langues à flexions; il ne comporte pas de déclinaisons, mais l’emploi de ses suffixes enclitiques et postpositifs y supplée. Ces suffixes établissent même les modes des verbes qui, d’ailleurs, se réduisent à trois: l’infinitif, l’impératif et l’indicatif.

Voici la traduction de quelques suffixes essentiels: -al, venant de; -ce, dans, à; -eth, sans; -l, près de; -n, à cause de, au moyen de; -ne, avec; -ri, pour; -s, de; -si, à, pour, vers; -ti, le long de; -th, à partir de.

Partant des racines en, voix; mun, dire; al, en bas; tu, plein, M. Martha montre ce qu’elles deviennent en y joignant un, deux ou trois suffixes divers, qui les transforment en verbe, en substantif, en adjectif ou en fréquentatif (en, ena, enas, ench, enesci; mun, munth, municle, munsle; al, ala, ale, alc, alp, alpt, alpa, alpan, alpanu, etc.)

Enfin, M. Martha présente à l’Académie quinze inscriptions dont la plus courte comprend deux mots tracés sur un casque votif ( mi spural, moi venant du combat) et, les plus longues, cinq ou six douzaines de mots. Il en traduit cinq et, les plus considérables, avec autant d’aisance que les plus courtes, résultat vraiment très remarquable. Voici une inscription bachique: fuflunsul pachies vel clthi « le vin est le meilleur moyen d’user la douleur ». Un texte de quatre lignes nous conserve une sentence arbitrale prononcée, au sujet d’un partage, par la femme affranchie Titi Selnia. Une lame de plomb nous présente une consultation médicale sollicitée d’un dieu guérisseur par un vieillard âgé de quatre-vingts ans qui, hélas ! ne se nourrissait plus qu’avec difficulté. Le dieu, dans sa réponse, l’engage à absorber une bouillie de grains et, pour la faire mieux passer dans son gosier, quelques cuillerées d’eau fraîche.

Voici le mot à mot de ce texte dont la traduction est assurément concluante : « Le père, âgé de quatre vingts ans, se nourrit d’une manière misérable, hélas ! A cause de la faiblesse qui est venue à la suite de la saison (ou de la maladie ?), la gêne est chronique ; la nourriture est coupée en morceaux suffisamment petits. O Majesté suprême ! par le fait que n’existe pas le mouvement de la mâchoire, la nourriture reste dans le gosier obstrué. Hélas ! par suite de la faiblesse du malade, le grand-père est gauche de marche grandement ; à la suite de deux chutes, hélas ! récentes, voici que l’épaule se gonfle beaucoup, sa peau est tachée ; de bonne, son humeur devient mauvaise ; désormais, le repos complet disparaît. » Et voici la réponse de la divinité secourable: « Sois bien tranquille ! Si la paresse de mâchoire se prolonge : une bouillie de grain, suffisante de mesure. A partir de ce moment, le fait de se nourrir sera bien. Un petit grumeau venant à l’étouffer accidentellement, une cuillère d’ingestion d’eau froide est versée goutte à goutte et le passage est bien. Si l’épaule est gonflée et le sang extravasé, par le fait que cette tache est frottée de graisse, le gonflement du sang disparaîtra et le petit père sera grandement aimable. »

M. Havet demande comment il se fait que le suffixe inpa fait exception au principe en vertu duquel tous les suffixes déterminants sont placés en sens inverse.

M. Martha précise sa pensée : ce suffixe, formant un auxiliaire négatif, revient à formuler que l’affirmation subséquente n’existe pas. Ce fait s’observe, d’ailleurs, dans les autres langues actuelles qui appartiennent au même groupe que l’étrusque.

M. le président remercie M. Martha de cette communication qui s’achèvera à la prochaine séance. Elle ne peut manquer, ajoutons-le, d’avoir tout le retentissement qu’elle mérite.

MM. Perrot, Havet, Cagnat présentent quelques publications récentes.

M. Cagnat fait la seconde lecture de son mémoire relatif à la frontière romaine fortifiée de la Tripo[litai]ne.

[La séance] est levée.