Henri Gaidoz an Hugo Schuchardt (104-03287)
von Henri Gaidoz
an Hugo Schuchardt
21. 01. 1899
Französisch
Schlagwörter: Politik- und Zeitgeschichte Nationalismus
Zitiervorschlag: Henri Gaidoz an Hugo Schuchardt (104-03287). Paris, 21. 01. 1899. Hrsg. von Magdalena Rattey (2017). In: Bernhard Hurch (Hrsg.): Hugo Schuchardt Archiv. Online unter https://gams.uni-graz.at/o:hsa.letter.5264, abgerufen am 17. 09. 2024. Handle: hdl.handle.net/11471/518.10.1.5264.
Paris 21 Janvier 99
Cher Monsieur,
Connaissant l’Autriche comme vous le faites, je ne puis vous contredire quand vous jugez que le triomphe du programme tchèque n’est pas prochain – ni peut-être réalisable. Je juge les choses de loin, d’après ce que je m’imagine vraisemblable, parce que je crois que l’Autriche roule vers le fédéralisme d’une façon fatale. C’était aussi l’opinion exprimée il y a une quinzaine d’années par un juge impartial et bien plus compétent que moi, d’autant plus qu’il avait visité l’Autriche et l’Orient, le Belge Laveleye dans son livre La Péninsule des Balkans (ou un titre approchant) deux vol. in-12. 1 L’avez-vous lu? – Pour moi le principal obstacle à ce fédéralisme nécessaire vient des Slaves eux-mêmes: c’est leur fanatisme (et aussi celui des Magyars) à ne pas vouloir admettre la langue allemande |2| comme langue internationale de cette fédération autrichienne.
Vous voudriez former un congrès de sages qui règlerait toutes ces questions d’après des formules abstraites. Ce serait une nouvelle variété de “Société de la Paix”: mais les Sociétés de la Paix n’arrêtent pas, et n’arrêteront pas, les guerres. A mesure que je vieillis, je me borne – en politique intérieure comme en politique étrangère – à regarder les événements en spectateur attristé; je ne rêve plus au triomphe de ce que je considérerais comme la vérité et la justice, et je trouve que c’est très beau quand cette vérité et cette justice parviennent à se défendre et au moins à faire entendre leurs voix.
Vous me trouvez “tchèque”, mais il m’est revenu après mes leçons sur la Bohème, Moravie et Silésie (car j’ai |3| du en consacrer une et demie à ce sujet) mon auditoire m’avait trouvé “Allemand” et même “très Allemand”. Voilà ce que l’on gagne à être modéré. Je ne le regrette pas du reste, car io scrivo (et aussi io parlo) per ver dire2 … !
Je vous prie du reste de considérer mon article comme un article de journal rapidement écrit et imprimé aussitôt (vous le savez déjà), sans avoir le temps d’étudier la question autrichienne sous toutes ses faces dans ce très court article. Je voulais vous dédommager un peu du silence de la presse française à votre égard. Nous saurons par Welter si cela fait vendre quelques exemplaires de votre brochure. Mais le public français juge les questions étrangères comme les questions intérieures d’après l’esprit de parti et d’après des passions ignorantes: c’est le propre des démocraties: voyez plutôt les Etats-Unis. |4|
Merci pour la brochure3 de l’ex-ministre polonais : je la lirai au premier jour: vous êtes donc bien peu sur de votre poste que vous l’aviez fait recommander? – Si la brochure de Baudouin a paru en allemand, je voudrais bien la voir.4 Le Temps a annoncé que le gouvernement Autrichien n’avait pas renouvelé son contrat avec B. de C. à cause d’une brochure Fausses déclarations de revenus où il critiquait l’état des choses en Galicie.5
Vous m’avez dit qu’on parlait de vous dans le Figaro du 4 Janvier. J’ai été chercher le n°, mais je n’ai rien vu de semblable à cette date. 6 Quelle page donc et quelle colonne?
Vous n’avez donc pas écrit directement votre brochure en français?7
Merci pour les découpures dans votre lettre, mais elles touchent aux tristes affaires de France, non pas aux affaires de Galicie, comme semble le dire votre lettre. A propos de découpures de journaux, quand vous m’en envoyez, veuillez ajouter le nom et la date du journal: il peut arriver en effet que je fasse usage de l’une ou de l’autre.
Bien à vous
HGaidoz
1 Émile Louis Victor de Laveleye (1822-1892), belgischer Nationalökonom, der sich vor allem am Beginn seiner Karriere auch historischen Themen widmete. So übersetzte er beispielsweise das Nibelungenlied ins Französische. 1886 erschien La péninsule des Balkans. Vienne, Croatie, Bosnie, Serbie, Bulgarie, Roumélie, Turquie, Roumanie in Paris bei F. Alcan. Die deutsche Ausgabe erschien unter dem Titel Die Balkanländer.I, II. Übers. v. E. Jacobi. Leipzig: Reissner, 1888.
2 Es handelt sich um Vers 63 (endend in Vers 64) aus dem Lied Italia mia, benché ‘l parlar sia indarno (Lied CXXVIII von Petrarcas Canzoniere (1336-1374)): Io parlo per ver dire, non per odio d’altrui, né per disprezzo. Vgl. Petrarca, Francesco. 2005. Canzoniere. Rerum vulgarium fragmenta. Bd. 1, hrsg. von Rossana Bettarini. Torino: Einaudi. (= Nuova raccolta di classici italiani annotati, 20).
3 Poray-Madeyski, Stanislaw. 1899. Die Nationalitätenfrage in Österreich und ihre Lösung. Wien: Tempsky. Siehe Brief vom 18. Jänner 1899, Schuchardt an Gaidoz (102-SG26).
4 Wahrscheinlich kam es zu solch einer Übersetzung nicht mehr, da Baudouins Vertrag eben aufgrund der Broschüre nicht verlängert wurde, vgl. Brief (57-00603) und FN [6] darunter.
5 Vgl. die Le Temps-Ausgabe vom 13. Jänner 1899, insb. die Sparte "Nouvelles de l'Étranger/Autriche-Hongrie", in Gallica. Im Brief vom 18. Jänner 1899 (102-SG26) an Gaidoz nennt Schuchardt diese Broschüre als Grund für die Kündigung des Vertrags (für einen Posten an der Jagiellonen-Universität in Krakau) zwischen Baudouin de Courtenay und der Regierung.
6 Tatsächlich findet der Name „Hugo Schuchardt“ in der Ausgabe des Figaro von 4. Jänner 1899 keine Erwähnung (Vgl. Le Figaro, Sp. 5 in Gallica). Wie schon in FN [3] zum Brief vom 7. Jänner 1899 (097-SG23) erläutert, dürfte Schuchardt sich mit Brunetières Kritik identifiziert haben, auch ohne dass dieser ihn namentlich erwähnt hätte.
7 Diese Frage Gaidoz’ ist wohl eine Entgegnung auf die eher rhetorische Frage Schuchardts, die er im Brief vom 18. Jänner 1898 (102-SG26) stellte: „soll ich Ihnen zumuthen einen deutschen Brief von mir ins Französische zu übersetzen?“