Henri Gaidoz an Hugo Schuchardt (087-03278)

von Henri Gaidoz

an Hugo Schuchardt

Paris

26. 05. 1898

language Französisch

Schlagwörter: Mythologielanguage Baskischlanguage Bretonischlanguage Keltische Sprachen Charencey et al. (1903) Weiss, Brigitta (1986)

Zitiervorschlag: Henri Gaidoz an Hugo Schuchardt (087-03278). Paris, 26. 05. 1898. Hrsg. von Magdalena Rattey (2017). In: Bernhard Hurch (Hrsg.): Hugo Schuchardt Archiv. Online unter https://gams.uni-graz.at/o:hsa.letter.5243, abgerufen am 02. 12. 2024. Handle: hdl.handle.net/11471/518.10.1.5243.


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22 Rue Servandoni
Paris, 26 Mai 98.

Cher Monsieur,

Il doit d’abord être entendu que je n’ai en aucune façon voulu vous blesser en parlant de deux poids et de deux mesures. Cela ne s’appliquait pas à vos intentions que je sais parfaitement sincères, mais à votre façon de raisonner et de juger les choses.

Je ne faisais pas allusion à d’autres publications de vous sur les questions de ce genre dans l’Empire d’Allemagne (car je n’en connais pas), mais je me souvenais de notre correspondance alsacienne et je croyais me rappeler que vous ne condamniez pas la germanisation officielle des prénoms dans |2| l’état civil, alors que vous blâmiez la magyarisation dans de semblables circonstances. En tout cas, dans vos écrits vous ne parlez de cette mesure de nationalisation officielle qu’en Hongrie.1 Je trouve aussi qu’il y a des cas où la prétérition et le silence sont une approbation. Vous n’êtes ni député ni homme politique ni Allemand de Bohème: or, intervenir contre les Tchèques pour leur reprocher de vouloir faire en Bohème – ce que les Allemands font dans les Provinces non-Allemandes de l’Empire, vous étant un Reichsdeutscher, je trouvais que c’est avoir deux poids et deux mesures, par prétérition. [1] Pour moi, je blâme les tendances des Tchèques comme |3| les pratiques des Allemands, non pas dans mes écrits, puisque je ne puis pas écrire sur ces questions (pour beaucoup de raisons) mais dans mon cours de l’Ecole des Sciences Politiques, que je ferai encore sur les mêmes questions l’hiver prochain, mais en donnant la place principale à l’Autriche-Hongrie. Et cela quoiqu’il y ait toujours à ce cours beaucoup des Slaves et pas d’Allemands, et quoique l’opinion française soit en général pour les Tchèques parce qu’ils sont anti-allemands.

Pour ce qui est de l’état des langues en France, je décline toute responsabilité dans la situation présente; au commencement de 1870, j’avais avec mes amis de Charencey2 et de Charles de Gaulle 3 entrepris une |4| propagande pour une pétition au Corps législatif en faveur des langues provinciales. La guerre et plus tard la perte de l’Alsace-Lorraine arrêta tout cela.4 J’ai gardé tous les documents relatifs à notre correspondance de l’été de 1870 (p.ex. des lettres d’Alsaciens signant notre pétition). Si cela vous intéressait, je pourrai rechercher un jour ce dossier pour vous le communiquer, à condition que vous me le rendiez. En tout cas, dans l’état présent, les langues autres que le français sont en France considérées comme des patois par ceux qui les parlent: ils ne demandent aucun droit pour elles et s’ils en demandaient je serais pour leur demande. Tout se borne à une renaissance de dilettantisme littéraire, le plus souvent par des manifestations qui se font à Paris même!

Bien à vous

HGaidoz

|5| P.S. Je vous envoie par cette poste un exemplaire de notre pétition avortée de 1870.5 S’il vous intéresse, vous pouvez le garder, mais c’est une rareté, et vous feriez bien de le découper en pages pour en faire une brochure. C’est ce que j’ai fait avec mon propre exemplaire auquel j’ai joint les lettres reçues par moi et celles que mes amis de Charencey et de Gaulle avaient conservées. Mais je dois avouer que je me rappelle pas en ce moment ce que j’ai fait de cet exemplaire que j’ai trop bien caché dans mes papiers ou dans ma bibliothèque.

Nous faisions circuler notre pétition sous cette forme d’épreuve pour recueillir des adhésions et signatures, |6| surtout parmi les lettrés de province. Nous aurions fait ensuite une brochure en ajoutant ces adhésions et signatures. Mais à peine faisions-nous notre propagande depuis quelques semaines que la guerre éclata !

Plusieurs des chaires provinciales dont nous demandions alors la création existent maintenant depuis quelques années.6

Sur Charles de Gaulle voyez Revue Celtique IV. 3137

[1] Je vois avec plaisir par votre lettre que vous n’approuvez pas la tyrannie linguistique en Allemagne, mais c’est dans votre “for intérieur”, car on en voit rien dans votre récente brochure.

|7|[1. Anhang mit Notiz von Gaidoz]:

Voici un livre qui doit être sérieux, étant donné le caractère de l’auteur. Il me l’a offert, mais j’ai les yeux en si mauvais état que je ne lirai peut-être que l’hiver prochain au moment de faire cours sur le même sujet.

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[2. Anhang : Inhaltsverzeichnis der Révue historique, die ebenfalls bei Félix Alcan verlegt wurde.]


1 Vgl. Schuchardt, Hugo. 1895. Sind unsere Personennamen übersetzbar? Graz: Selbstverlag des Verfassers. [Archiv-/Breviernummer: 290] und Schuchardt, Hugo. 1896. 'A keresztnevek 'fordítása''. In Magyar Nyelvőr 25: 97-107. [Archiv-/Breviernummer: 302].

2 Charles-Félix-Hyacinthe Gouhier, comte de Charencey (1832-1916). Seine sprachwissenschaftlichen Tätigkeiten galten vor allem der Beschäftigung mit dem Baskischen und den mesoamerikanischen Sprachen. Darüber hinaus interessierte er sich u.a. für Folklore und Mythologie. Er unterhielt eine Korrespondenz mit Schuchardt, allerdings begrenzt sich diese von Charenceys Seite auf zwei Briefe (Bibl. Nr. 01611-01612). (Vgl. Purgay, Katrin. 2014. 'Die Korrespondenz zwischen Hyacinthe de Charencey und Hugo Schuchardt'. In Bernhard Hurch (Hg.) (2007-). Hugo Schuchardt Archiv,siehe Webedition).

3 Charles Jules Joseph de Gaulle (1837-1880) setzte sich für die Anerkennung des Bretonischen in Frankreich ein und für eine Renaissance der keltischen Sprachen als Literatur- und Nationalsprachen. Als Schriftsteller schrieb er auch bretonische Poesie und wurde unter seine Poetenkollegen Barz Bro C’hall - le barde du pays de Gaule - genannt. De Gaulle war der Onkel von General Charles de Gaulle (1890-1970).

4 Diese Petiton wurde erst 1903 veröffentlicht: Gaidoz Henri, Charencey, Hyacinthe de, Gaulle, Charles de. 1903. Pétition pour les langues provinciales au Corps législatif de 1870. Paris: A. Picard et fils. (Vgl. für weitere Informationen: Fanch Postic, "La pétition pour les langues provinciales de 1870. Historique", in Bérose, Encyclopédie en ligne sur l’histoire des savoirs ethnographiques, Paris, Lahic-Iiac, UMR 8177, 2008).

5 In der „Schuchardt-Bibliothek“ ist ein Exemplar (I 221. 909) aus dem Jahr 1903 verzeichnet, vgl. Weiss (1986: 31), d.h. es kann sich bei diesem nicht um jenes Exemplar handeln, das Gaidoz Schuchardt 1898 zusandte.

6 Dies konstatiert Gaidoz auch in der Einleitung zur im Jahr 1903 nachträglich erschienenen Petition. Auch die Vorschläge zur Einrichtung von Lehrstühlen „dans chaque chef-lieu des Facultés“ sind in der Petition zu lesen.

7 Die Revue Celtique IV (1879-1880) enthält einen Nachruf auf Charles de Gaulle. (Vgl. 313-315, einzusehen in Gallica).

Faksimiles: Universitätsbibliothek Graz Abteilung für Sondersammlungen, Creative commons CC BY-NC https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ (Sig. 03278)