Henri Gaidoz an Hugo Schuchardt (066-03267)

von Henri Gaidoz

an Hugo Schuchardt

Paris

14. 08. 1894

language Französisch

Zitiervorschlag: Henri Gaidoz an Hugo Schuchardt (066-03267). Paris, 14. 08. 1894. Hrsg. von Magdalena Rattey (2017). In: Bernhard Hurch (Hrsg.): Hugo Schuchardt Archiv. Online unter https://gams.uni-graz.at/o:hsa.letter.5220, abgerufen am 28. 03. 2024. Handle: hdl.handle.net/11471/518.10.1.5220.


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22 Rue Servandoni
Paris 14 Août 1894.

Cher Monsieur Schuchardt,

Je vous remercie pour votre lettre. J’ai écrit sur un sujet1 que vous connaissez mieux que moi, car vous savez le magyar et le roumain, et vous avez visité la Hongrie. Je me suis efforcé d’être impartial, mais je n’admets pas que la Hongrie puisse se prétendre un état unitaire sans opprimer les nationalités. J’estime que des hommes vivant en groupes nationaux ont le droit d’être administrés et jugés dans leur langue maternelle et traditionnelle.

Votre comparaison avec la France ne porte pas. Depuis des siècles la France est un état unitaire et les langues provinciales ont été atrophiées par l’influence du français. Pour ne parler que du Breton que je connais, il n’y a plus que des patois locaux et influencés par le français, de véritables Mischsprachen: pour refaire du breton une langue politique, il faudrait d’abord créer une κoιvή, et puis forcer la classe moyenne à apprendre cette κoιvή. – |2| Je suis du reste, personnellement - partisan du maintien et de la culture des langues provinciales de France, et j’ai écrit dans ce sens en 1869, vox clamans in deserto.2

Bonne chance à Mehadia !3 Pour moi je vais partir dans quelques jours pour une station d’eaux en Auvergne. J’irais volontiers un jour dans une station d’eaux Hongroises, mais il me faut des eaux analogues à Hombourg ou Kissingen, c.à.d. 9 à 10 grammes de chlorure de sodium par litre. Informez-vous s’il y en a en Hongrie, à l’occasion.

Ce que j’ai reçu de vous cet hiver ou l’an dernier, c’est un Abdruck du Lit. Bl. f. Rom. u. Germ. Philol., et je crois sur le Basque ou sur une question de Linguistique. 4 Ayant mis cela dans mes dossiers, je ne me rappelle plus le titre maintenant.

Bien à vous

HGaidoz


1 Gaidoz, Henri. 1894. ' Les Roumains de Hongrie: leur origine, leur histoire, leur état présent '. In Revue de Paris, 15 mai 1894, 30 p.

2 Gaidoz spielt vermutlich auf die Pétition pour les langues provinciales au Corps législatif de 1870 an (vgl. FN zum Brief vom 26. Mai 1898 (087-03278)). Zu vox clamans in deserto vgl. Nelly Blanchard et Fañch Postic, " Almanak Breiz-Izel (1872): l’essai manqué d’un almanach républicain en breton ", in BÉROSE, encyclopédie en ligne sur l’histoire des savoirs ethnographiques, Paris, IIAC-LAHIC, 2015; vgl. insbesondere in diesem Artikel ein von Marcel Guieysse wiedergegebenes Zitat Gaidoz’ (in La Langue Bretonne , 1936, 151), in dem Gaidoz dieselbe Wortwahl traf (zitiert nach Blanchard & Postic): „le but des deux promoteurs était de lancer un almanach républicain, mais ils ne furent pas suivis, ‚vox clamans in deserto’ me disait un jour M. Gaidoz, et l’édition leur resta pour compte.“

3 Laut Wolf (1993: 632) reiste Schuchardt im August 1895 nach Herkulesbad (rum. Băile Herculane) und Ungarn. Wie aber aus diesem Brief und auch aus dem Poststempel des nachfolgenden ( 067-SG10) Briefes an Gaidoz zu schließen ist, war Schuchardt im August 1894 in Mehádia und Herkulesbad.

4 Ob es sich hier um Schuchardt, Hugo. 1893. '[Rez. von:] G. von der Gabelentz, Baskisch und Berberisch'. In Literaturblatt für germanische und romanische Philologie 14: 334-338 [Archiv-/Breviernummer: 270] handeln könnte?

Faksimiles: Universitätsbibliothek Graz Abteilung für Sondersammlungen, Creative commons CC BY-NC https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ (Sig. 03267)