Jean-Joseph Saroïhandy an Hugo Schuchardt (6-09947)

von Jean-Joseph Saroïhandy

an Hugo Schuchardt

Salies-de-Béarn

10. 08. 1925

language Französisch

Schlagwörter: Sprachverwandtschaft Revue internationale des études basques Bibliothèque Nationale de France Trombetti, Alfredo Vinson, Julien Bonaparte, Louis Lucien Urquijo Ybarra, Julio de Lacombe, Georges Schuchardt, Hugo (1925) Trombetti, Alfredo (1925) Harizmendi, Christobal de (1901)

Zitiervorschlag: Jean-Joseph Saroïhandy an Hugo Schuchardt (6-09947). Salies-de-Béarn, 10. 08. 1925. Hrsg. von Magdalena Rattey (2016). In: Bernhard Hurch (Hrsg.): Hugo Schuchardt Archiv. Online unter https://gams.uni-graz.at/o:hsa.letter.4752, abgerufen am 24. 03. 2023. Handle: hdl.handle.net/11471/518.10.1.4752.


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Salies de Béarn
Le 10 août 1925

Mon cher M. Schuchardt,

Je vous remercie de la peine que vous avez prise en m’envoyant votre article sur l’origine de la langue basque de Trombetti.1

Que ces questions sont donc embrouillées ! Vous nous avez habitués à tourner les yeux du côté des langues chamitiques, et voilà que Trombetti, avec quelques autres nous ramène au Caucase. Je ne devrai pas l’avouer, mais je ne me passionne pas pour ces |2| origines lointaines : Sans doute le génitif et le datif berbère rappellent ceux du basque, mais l’identité du suffixe marquant l’agent du passif en basque et dans une langue caucasique nous surprend également.

L’étude des emprunts faits par le basque est autrement intéressant : aphal et à val cause de la surprise et de la joie. Je ne crois pas encore vous avoir dit que je préférerais pour engoitic une explication autre que celle que vous avez proposée : il semble évident que nous avons là à faire heben goitic (de aquí en adelante).

Il y a quelques semaines, j'ai fait une constatation bien curieuse. Vous savez que Vinson|3| a réédité l'office de la Vierge2 de Harizmendi. On n'en connaissait alors qu'un seul exemplaire, celui du Prince Bonaparte, qui était en très mauvais état. Il y manquait notamment quatre ou cinq feuilles, dans le corps du volume. Dans son édition Vinson a remplacé ces pages manquantes par le texte d'une copie que le hasard aurait fait tomber entre ses mains. M. de Urquijo a rappelé dans la Revue des Études Basques qu'un second exemplaire de l'office de la Vierge existait à la Bodleyenne et il en a reproduit le frontispice. Mais j'en ai trouvé un |4| troisième Exemplaire à la Bibl. Nat. de Paris. En comparant les pages de l'édition originale avec celles de la prétendue copie dont Vinson se serait servi, je constate qu'elles n'ont rien de commun, que ce sont deux Versions suffisantes faites par deux auteurs indépendants d'après le texte latin ou français, et je ne serai pas éloigné de croire que Vinson lui même a traduit ou fait traduire les quelques pages qui lui manquaient pour son édition.

G. Lacombe est furieux de ce que j'aie osé dire qu'il avait été dupe des apparences en supposant que ira était le primitif de iratce et il me menace de toutes ses foudres.

Bien cordialement à vous.
J. Saroïhandy


1 Vgl. Schuchardt (1925), worin Schuchardt Trombetti (1925) bespricht.

2 L'office de la Vierge Marie en basque labourdin par C. Harizmendi. Nouvelle édition conforme à la première de 1658 wurde von Julien Vinson 1901 neu herausgegeben.

Faksimiles: Universitätsbibliothek Graz Abteilung für Sondersammlungen, Creative commons CC BY-NC https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ (Sig. 09947)