Jean-Joseph Saroïhandy an Hugo Schuchardt (4-09945)

von Jean-Joseph Saroïhandy

an Hugo Schuchardt

Paris

01. 06. 1924

language Französisch

Schlagwörter: Collège de France Félibres Revue internationale des études basques Universitätsbibliothek Grazlanguage Baskisch Vinson, Julien Lacombe, Georges Meillet, Antoine Urquijo Ybarra, Julio de Gavel, Henri Urtel, Hermann Seemüller, Josef Saint-Jean-de-Luz Saroïhandy, Jean-Joseph (1924) Jaurgain, Jean de (1912) Vinson, Julien (1909) Pouvreau, Silvain (1892) Saroïhandy, Jean-Joseph (1925) Schuchardt, Hugo (1922) Hurch, Bernhard/Kerejeta, Maria Jose (1997) Urquijo, Julio de (1923) Gavel, Henri (1920) Gavel, Henri (1929) Fabre, Louis Marie Hyacinthe (1870) Vinson, Julien (1908) Seemüller, Josef (1908–1918) Schuchardt, Hugo (1923) Linschmann, Theodor/Schuchardt, Hugo (1900)

Zitiervorschlag: Jean-Joseph Saroïhandy an Hugo Schuchardt (4-09945). Paris, 01. 06. 1924. Hrsg. von Magdalena Rattey (2016). In: Bernhard Hurch (Hrsg.): Hugo Schuchardt Archiv. Online unter https://gams.uni-graz.at/o:hsa.letter.4750, abgerufen am 29. 03. 2024. Handle: hdl.handle.net/11471/518.10.1.4750.


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102 Avenue des Ternes
Paris XVIIe
Le 1er juin 1924

Mon cher M. Schuchardt.

Je puis enfin vous envoyer un exemplaire du dernier annuaire du Collège de France,1 où vous trouverez à la page 90 une note sur le Pays de Cize2 qui n’aura pas pour vous grand intérêt. Le Rapport que je ferai sur les cours de la présente année scolaire vous sera entièrement consacré. Nous nous y sommes longuement occupés de votre basque de Sare.

A propos des formes du type Uhaldenia remontant à Uhaldena j’écarte la traduction qu’en avaient donnée Vinson et de Jaurgain3; |2| la (maison) des Uhalt ; me basant sur la forme donnée par Silvain Pouvreau4 (apheçarena) et celles que je trouve dans Azkue : Cristinaena, Emiliaena, je crois que l’on peut voir également dans Uhaldena un genitif singulier : Uhalderena.

2. 5 J’accepte l’identification que vous proposez : en citant à l’appui des exemples tout à fait probants, entre behatu et beguiratu.  Il n’est pas impossible que beguiratu ait été formé sur begui (œil), mais en présence des mots tels que veguirac (viguirac) espagnol vigilias.|3|veguirale (gardien) veguirari (défenseur) je ne sais si le latin vigilare ne conviendrait pas aussi bien.

3. J’ai défendu contre G. Lacombe votre étymologie iratce remontant au latin felice.6 Dans une séance de la Société de linguistique (22 juin 1922), Lacombe avait affirmé que iratce ne pouvait être que le dérivé du mot primitif ira conservé en Biscaïe. Dans votre note 38, vous l’avez réfuté en observant que ira a été au contraire refait de iratce. J’ai rappelé que dans le Pays Basque la fougère et l’ajonc épineux (othe) étaient tous deux récoltés |4| pour servir de litière au bétail et qu’en Biscaïe otatça (lieu planté d’ajoncs) a contribué à faire donner à iratça la signification de fougeraie qui est sa signification actuelle. iratça faisant dès lors figure de dérivé, devait forcément appeler à l’existence ira que dorénavant on allait considérer comme un mot primitif. Meillet7 avait approuvé Lacombe car disait-il, les noms de plante sont ceux qui sont le moins exposés à être remplacés.

4. Si je comprends bien votre Note 45,8 dans laque ceçan, vous considériez laque comme un substantif, de la même façon que M. de Urquijo voyait le substantif guiçon dans guiçon cedin (il devint homme). 9  Comp. R.Et.basqu. 1923 p.339)10|5| Il me semble de toute évidence que laque et guiçon jouent grammaticalement le même rôle que gal et sar dans gat ceçan (il perdit), sarcedin (il entra). Ces dernières formes s’opposent à galdu du (il a perdu), sartu da (il est entré) comme les premières à laquetu du (Saran): il s'est plu à Sare, ou guiçondu da (il est devenu homme)

5. Les formes que vous donnez pour Sare noo (nago), cachcoota (cachcarota) montrent que la réduction du groupe secondaire ao à o est beaucoup plus étendue que ne le croyait M. Gavel11 (Phonet. basq. p. 15).12 Le groupe au aboutit au même résultat dans doocu (dauca) |6|doozquit (dauzquit), etc. doozquit peut se réduire à dozquit, comme guehioo à guehio13 comme çaa à ça.

6. Il n’y a pas beaucoup d’erreurs à relever dans votre traduction plaçaz plaça14 (de fronton en fronton) p.19, çumarica15 par osier p. 22 (malgré Fabre16) et enfin p. 26 ; hasteco besta iandian vezperac erratiaiquin hasi cien manesac aatseco bedeatci oinac arte,17 me semble signifier : Pour débuter, le dimanche de la fête, après les vêpres, les manèges de chevaux de bois commencèrent (à marcher) |7| jusqu’à neuf heures du soir. Il faut je crois rapprocher erratiaiquin, de l’espagnol en aprobando esto, se pasará a otra cosa.

7. En écrivant baδa, heßen M. Urtel veut sans doute noter le son fricatif du b et du d, mais le g est également fricatif dans egūn et dans bien d’autres cas, il faudrait noter la fricative puisque le son explosif est limité, comme en espagnol ou en béarnais, à un nombre des cas très restreint: pour b, après une nasale ; pour d, après n ou ; pour g, après un n (= ng germangio)

on entend aussi l’explosive à l’initiale ou après une pause. En écrivant |8|iruza, dezafio, deüze. pour irusa, desafio, deuse, M. Urtel confond le son de l’ s souletine intervocalique avec le son de Ž, il en est pourtant bien distinct pour les gens du pays. Son galde ioço (St. Jean de Luz) me semble représenter galdeio çu (demandez-le-lui). Comp. à Hendaye. Emaio çu (donnez le lui). Rev. Et. basq. 1908, p. 13218).

8. Dans les notations de l’accent faits par Seemüller19 et par M. Pfalz, 20 on est surpris de la divergence des résultats obtenus en entendant le même phonographe. Ce qui prouve qu’il y a dans toute notation de ce genre un élément subjectif |9| qui ne correspond pas toujours à la réalité.

9. Une jeune fille de Sare m’avait fourni autrefois la traduction de la Parabole de l’Enfant prodigue. Nous l’avons expliquée et nous avons utilisé quelques uns des Commentaires de vos Primitiae Linguae Vasconum mais je reviendrai un jour sur ce travail intéressant. Je regrette un peu que vous n’avez pas utilisé l’orthographe de Liçarrague qui est bien plus claire et plus belle que celle que vous avez adoptée.21

Il faut cependant que j’en finisse avec cette longue lettre qui va finir par vous |10| ennuyer. Ne vous croyez pas obligé d’y répondre longuement. Je serai seulement heureux d’apprendre que l’état de votre santé est toujours très satisfaisant.

Veuillez toujours me croire, cher Maître, votre ami reconnaissant et cordialement dévoué.
J. Saroïhandy


1 Bibliographische Angaben zu Saroïhandys Beitrag in dieser Ausgabe des Annuaire du Collège de France konnten leider nicht eruiert werden. In der Revista internacional de los Estudios Vascos ist jedenfalls ein Programm von 1924 abgedruckt (vgl. Saroïhandy 1924b, siehe nachfolgende Anm.).

2 Vgl. Saroïhandy (1924b), Erwähnungen auf 606-609. Er hebt hier die Bedeutung dieser Region für die Pilgerroute nach Santiago de Compostela hervor und spricht über das Baskische von Cize ( Cizain).

3 Jean de Jaurgain (1842-1920), Historiker und Literaturkritiker. Seinen Schwerpunkt legte er auf die baskische Geschichte und die Heraldik. Zu dieser Stelle vgl. De Jaurgain (1912: 161-162), worin De Jaurgain Vinsons (vgl. Vinson 1909) baskische Etymologien korrigiert.

4 Sylvain Pouvreau (????-167?), französischer Priester. Autor eher religiös angehauchter Werke (nahm z.B. Übersetzungen ins Baskische vor), gleichzeitig aber auch z.B. eines baskisch-französischen Wörterbuchs. In Les petites oeuvres basques (1892) sammelte Julien Vinson Pouvreaus Materialen seiner baskischen Grammatik und seines Wörterbuchs.

5 Die Reihenfolge und der Inhalt der besprochenen Punkte entsprechen exakt jener längeren Zusammenfassung in Saroïhandy (1925a).

6 Vgl. [ Archiv-/Breviernummer: 748], 36, Anm. 38.

7 Antoine Meillet und Schuchardt führten eine gemeinsame Korrespondenz, deren Briefe Meillets an Schuchardt in der UB Graz vorhanden sind (06908-06958).

8 Vgl. [ Archiv-/Breviernummer: 748], 37, Anm. 45.

9 Vgl. dazu die Korrespondenz zwischen Julio de Urquijo und Schuchardt, insbes. Lfd. Nr. 459-12222 und 484-12232, siehe auch Hurch / Kerejeta (1997).

10 Vgl. Urquijo (1923: 338-339).

11 Henri Gavel (1880-1959), frz. Linguist. Er hegte eine besonders Interesse für das Baskische und Okzitanische und Gaskognische. Einen bedeutungsvollen Beitrag zur Baskologie leistete er mit den Publikationen Éléments de phonétique basque (1920) und Grammaire basque (1929).

12 Gavel (1920).

13 Das "h" ist in den letzten beiden Sprachbeispielen durchgestrichen.

14 Vgl. Schuchardt (1922), 19: pláçaz pláça, das Schuchardt mit „von Ort zu Ort (ziehen)“ übersetzt.

15 Vgl. ibid. 22: zumárika übersetzt Schuchardt mit „Ginster“. Saroïhandy würde es hier mit „Weide/Weidenruten“ übersetzen.

16 Louis-Marie-Hyacinthe Fabre (1807-1875), Kollaborateur von Louis-Lucien Bonaparte, Autor des Dictionnaire basque-français (1870). Fabre (1870: 146) gibt für frz. genêt (s.m. arbuste légumineux), bask. Zûmarika an, das Schuchardt im Deutschen mit "Ginster" übersetzt hat.

17 Vgl. ibid. 26: Hasteko besta inandian bezperak erratiaikin hasi zien manesak aatseko bedeatzi oinak arte. Schuchardt übersetzt diese Phrase folglich: „Um zuerst von dem Vorabend des Festes am Sonntag zu sprechen, so begann der Zirkus gegen neun Uhr abends.“ Es ist auffällig, dass Saroïhandy stets die "romanische" Schreibweise des Baskischen verwendet. Die Wahl dieser Orthographie ist auf Saroïhandys Befürwortung unterschiedlicher Orthographien zurückzuführen. Schuchardt hingegen war ein Verfechter der einheitlichen baskischen Orthographie.

18 Vinson (1908).

19 Josef Seemüller (1855-1920), österr. Germanist, u.a. Autor von Deutsche Mundarten I-V (Wien 1908-18), eine Sammlung von Tonaufnahmen, die er selbst transkribiert hat. Er stand mit Schuchardt in Briefkontakt (10487-10496). Schuchardt (1922: 29) dankt J. Seemüller und A. Pfalz, die „ganz unabhängig voneinander und ohne mit dem Baskischen vertraut zu sein, die Betonung von 2177/78, wie sie sie hörten, auf [-zeichneten]. Das Ergebnis dieser Mühewaltung, für das ich den Herren sehr dankbar bin, ist recht lehrreich; die vielen Abweichungen neben den Übereinstimmungen, bekunden am besten den ‚schwebenden‘ Charakter der Betonung.“

20 Anton Pfalz (1885-1958), österr. Sprachforscher, Schüler von Josef Seemüller.

21 Vgl. hierzu Linschmann / Schuchardt (1900). Kommentiert ist Leiçarragas Parabel in Schuchardt (1923), welches ein Referenzwerk zu Saroïhandys Unterrichteinheit darstellte (vgl. Saroïhandy 1925a: 528).

Faksimiles: Universitätsbibliothek Graz Abteilung für Sondersammlungen, Creative commons CC BY-NC https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ (Sig. 09945)