Bogdan Petriceicu Hasdeu an Hugo Schuchardt (25-04440)
an Hugo Schuchardt
Unbekannt
01. 03. 1878
Französisch
Schlagwörter: Etymologie Kaiserliche und Königliche Hof-Bibliothek (Wien) Slawische Philologie Hugo-Schuchardt-Brevier Rumänisch Neumann, Fritz Maiorescu, Titu Liviu Benfey, Theodor Rumänien Miklosich, Franz (Hrsg.) (1857) Ive, Antonio (1880) Miklosich, Franz (1882) Miklosich, Franz (1881–1883) Schuchardt, Hugo (1872) Schuchardt, Hugo (1880) Maiorescu, Titu (1874) Maiorescu, Ioan (1874) Georgian, C. D. (1876)
Zitiervorschlag: Bogdan Petriceicu Hasdeu an Hugo Schuchardt (25-04440). Unbekannt, 01. 03. 1878. Hrsg. von Bruno Mazzoni (2016). In: Bernhard Hurch (Hrsg.): Hugo Schuchardt Archiv. Online unter https://gams.uni-graz.at/o:hsa.letter.4482, abgerufen am 02. 10. 2023. Handle: hdl.handle.net/11471/518.10.1.4482.
Printedition: Mazzoni, Bruno (1983): Carteggio Hasdeu - Schuchardt. Neapel: Liguori Editore.
Très-honoré ami,
La partie que Vous m’avez renvoyée sera imprimée ponctuellement d’après l’épreuve; je garantis qu’il n’y aura pas une seule faute d’impression. Elle forme justement une feuille de 16 pages. Mais le livre est attendu avec la plus vive impatience; je reçois continuellement des demandes et des récriminations de toutes parts, et tout ce que je puis répondre, c’est que: "L’introduction de Mr. Schuchardt n’est pas encore prête". Ainsi donc, très-honoré ami, je me vois contraint, bon gré mal gré, de Vous presser un peu.
Il m’est impossible, à moi, de Vous indiquer — à Vous — les points les plus importants de mon livre1. Vous pouvez en juger mieux que moi. Le passage de Votre dernière lettre, où Vous avez l’obligeance de me dire |2| que "mon glossaire étymologique Vous a plu extrêmement et que Vous le considérez comme la partie la plus importante", en est une preuve2. Ce passage m’a touché d’autant plus, que c’est précisément le même jour que j’ai été vivement blessé par Mr. Neumann (Z.f.v.Spr. t. 24, p. 182), qui parle de moi sans avoir lu un seul de mes écrits3.+ Pour se donner 1’air de m’avoir lu, Mr. Neumann combine maladroitement Vos recensions avec la critique de Mr. Picot4, et de cette manière "turpiter atrum desinit in piscem mulier formosa superne"5. Dans mes recherches, j’ai commis des fautes; j’espère, à force de travail, d’en commettre à l’avenir de moins en moins; mais en tout cas, je ne crois pas que c’est la méthode ou la digestion qui m’a manqué, car — à rebours de Mr Neumann — je n’ai jamais parlé que de ce que j’avais |3|longuement étudié aux meilleurs sources. Mr. Neumann aurait dû savoir que:
1°. J’ai été le premier en Roumanie à introduire la nouvelle école linguistique6;
2°. J’ai été le premier en Roumanie (longtemps avant Maiorescu7) à combattre la latinomanie8;
3° J’ai été le premier, en partant des principes posés par Kopitar9, Miklosich10 et Vous11, à rechercher scientifiquement, lancé entre mille écueils, les traces ante-romanes de la langue roumaine12.
Fautes! Mais qui est celui qui n’en commet pas? Très-souvent je me suis corrigé et je me corrige moi-même. Je cherche la vérité avec l’impartialité la plus parfaite. En science, je ne connais ni patriotisme, ni amour propre. Fautes! Benfey a dit magnifiquement (G. d. Sprachwiss. 376): "die Dii minorum gentium machen selten Fehler, aber desto häufiger Dummheiten"13.
Bref, je suis vraiment enchanté que mon glossaire étymologique Vous a plu14. En effet, j’y ai été beaucoup plus réservé, beaucoup |4| plus timide que je ne le suis ordinairement. Votre leçon de circonspection et de sang froid m’a profité...
Encore une fois, on attend impatiemment la fin de l’Introduction15.
Je Vous serre cordialement les mains
ami dévoué
B. P. Hasdeu
Le 1 mars [1878].
P.S. J’ai mis comme titre à Votre introduction:
Über B. P. Hasdeu’s
"Altrumänische Texte und Glossen"
von
............................................
Est-ce bien16?
H.
+ Le même Mr. Neumann17 confond le vieux Maiorescu, auteur de l’Istriana18, avec son fils Titus, auteur des Critiques19, et parle avec admiration du Vocalisme de Georgian20, le livre le plus ridicule qui ait paru sur le terrain de la philologie romanique, et dont l’auteur même en est à présent honteux!!
3 Cf. F. Neumann, Die romanische Sprachforschung in den letzten beiden Jahren, « ZVS » XXIV (1879), pp. 158-200. Nella rassegna, datata « Heidelberg, April 1877 », dedicando alcune pagine agli studi romeni, l’autore criticava le etimologie e il tracismo del Hasdeu e biasimava il cattivo uso da lui fatto del comparativismo indoeuropeo (pp. 181-2).
4 V. IV, n. 2; VII, n. 17; e XVII, n. 11.
5 Cf. Orazio, Ars poetica, vv. 3-4.
6 Per il ruolo del Hasdeu nella storia della linguistica romena rinviamo al testo e alla bibliografia della nostra Introduzione.
7 È Titu Maiorescu, che nel 1866 aveva pubblicato Despre scrierea limbei rumăne (v. XV, n. 6).
9 Jernej Bartholomeus Kopitar (Repuje, Slovenia 1780 - Vienna 1844), amministratore della Kaiserliche und Königliche Bibliothek di Vienna, autore di numerosi lavori dedicati alla linguistica e alla filologia slave. Nell’articolo Ueber die albanische, walachische und bulgarische Sprache, « Wiener Jahrbücher für Litteratur » XLVI (1829) (quindi ristampato nel I vol., postumo, delle Kleinere Schriften. Sprachwissenschaftlichen, geschichtlichen, ethnographischen und rechtshistorischen Inhalts, a cura di F. Miklosich, Wien 1857), il Kopitar aveva interpretato l’uso dell’articolo enclitico, comune alle tre diverse lingue, come una traccia dell’elemento autoctono. Il suo nome è altresí legato a quello di Petru Maior per la polemica sui rapporti tra romeno e lingue di sostrato (cf. D. Popovici, La littérature roumaine à l’époque des lumières, Sibiu 1945, pp. 241-3 ).
10 Franz Miklosich (Radomerščak, Stiria 1813 - Vienna 1891), professore alla prima cattedra di filologia slava a Vienna, vicino al Kopitar, fu slavista e balcanista insigne. Dei molti suoi contributi allo studio del romeno vanno almeno ricordati: Die slavischen Elemente im Rumunischen, Wien 1862, 70 p. ; Über die Wanderungen der Rumunen in den Dalmatinischen Alpen und den Karpaten, Wien 1879, 66 p.; Rumunische Untersuchungen: I. Istro- und macedo-rumunische Sprachdenkmäler, Wien 1881, 92 p.; II. Abtheilung, Wien 1882, 94 p.; 5 fascicoli di Beiträge zur Lautlehre der rumunischen Dialekte, Wien 1881-3 (tutti lavori apparsi come Separata dalle annate rispettive di « DAW »).
11 Si pensi al lavoro dello Schuchardt, Albanisches und Romanisches. Zu Miklosich’s Albanischen Forschungen, « ZVS » XX (1872), pp. 241-302 (e v. IV, n. 3; XL, n. 1;·cf. anche la bibliografia contenuta nello Schuchardt-Brevier).
12 Per i numerosi contributi del Hasdeu su problemi di sostrato (citati peraltro frequentemente all’interno della corrispondenza) rinviamo a Poghirc, HLF, pp. 15-39, 166-93 .
13 Nella Geschichte der Sprachwissenschaft und orientalischen Philologie in Deutschland seit dem Anfänge des 19. Jahrhunderts mit einem Rückblick auf die früheren Zeiten (München 1869, x-837 p.) , la frase qui riportata era riferita da Theodor Benfey all’attività di Franz Bopp (p 376, n. 1).
14 V. supra, n. 2.
16 In CdB S la prima parola costituirà un rigo a sé (v. XLVII, n. 6).
17 V. supra, n. 3.
19 Titu Maiorescu aveva raccolto alcuni suoi contributi di rilievo sulla lingua e la letteratura romena in un primo volume di Critice, Bucureşti 1874, xv-466 p. (piú volte ristampato insieme con i successivi voll. II e III; e v. IV, n. 2). Nel presentare al pubblico il volume postumo di scritti istroromeni lasciati in manoscritto dal padre — cui fa riferimento il Hasdeu nella lettera — già Titu Maiorescu rilevava come il Rösler avesse, nei suoi Romänische Studien.., cit., attribuito erroneamente a lui un articolo scritto dal padre (cf. I. Maiorescu, Itinerar in Istria şi vocabular istriano-roman, cit., p. iii).
20 G. D. Georgian, Essai sur le vocalisme roumain précédé d’une étude historique et critique sur le Roumain, Bucureşti 1876, x-105 p.