Hugo Schuchardt Archiv

Le 1^er avril 1909

Cher Monsieur et Ami,

Je viens de recevoir de Paris votre carte du 29. Je suis à Bayonne depuis plus de 10 jours comme vous avez dû vous en rendre compte par ma carte et ma lettre: si vous avez eu le n^o d’ Eskualduna si tard, bien que je l’eusse mis à la poste de Paris il y a 15 jours, cela tient à la grève des postiers: il devait y avoir un reliquat formidable d’imprimés, et l’on a dû mettre beaucoup de temps à liquider le stock. |2| Il est très possible que je me sois trompé relativement à zortzi et bederatzi. Mon erreur proviendrait alors de la même cause qui m’a fait avancer une chose inexacte quand j’ai dit que iror était antérieur à ir ur; il se pourrait en effet que –tzu dans bederatzu fût un phénomène spécial à un ou deux dialectes et n’eût ainsi rien de primitif, ou en tout cas fût indépendant du –tzu de batzu.

C’est avec reconnaissance que j’accueillerai votre travail «Iberische Personennamen». Il |3| passera dans le n^o de mars-avril s’il arrive avant huit jours, ou sans cela ce sera pour mai. De même pour le compte-rendu de Philipon. (Car nous voudrions paraître le plus tôt possible et ratrapper le temps perdu.)

Je recueille en ce moment de la bouche de ma mère (qui est mixaine) un assez grand nombre de mots ou d’expressions (en majorité d’origine romane) dont est ignare le Dictionnaire d’ Azkue.

Respectueusement votre

G. Lacombe