Hugo Schuchardt Archiv

Paris, le 29 janvier 1909

Cher Monsieur et Ami,

Je réponds aux divers points de votre aimable lettre.

Notre revue s’améliorera de plus en plus: je suis disposé pour ma part à devenir de plus en plus difficile dans l’admission des articles. Espérons que M. de Urquijo fera de même! Nous recevons en effet trop souvent des articles de gens fort bien intentionnés, mais qui n’ont pas une instruction assez sérieuse.

Je suis absolument d’accord avec vous au sujet de la phrase de Vinson: « la théorie ibérienne, un peu démodée... » Il est regrettable que ce linguiste, qui a beaucoup d’égards est digne d’une très grande estime, mette souvent du parti-pris |2| dans certaines questions où l’intérêt de la science seul devrait le guider.

Je vous remercie beaucoup de l’offre que vous me faites des lettres de Bonaparte: c’est avec le plus grand plaisir que nous les insérerons.

Vous êtes vraiment trop modeste en ce qui concerne les travaux que vous n’osez pas nous donner: dites-vous bien que même après le dictionnaire d’Azkue les faits que vous avez pu recueillir à Sare et surtout l’interprétation que vous en donnerez sera toujours accueillie avec reconnaissance par les Basquisants. L’usage que vous voulez faire de la langue allemande exclusivement n’est en rien un obstacle. Nous insérerons avec plaisir tout ce que vous enverrez.

Veuillez, je vous prie, |3| agréer l’assurance de mon respectueux dévouement

G. Lacombe