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Das Hugo Schuchardt Archiv widmet sich der Aufarbeitung des Gesamtwerks und des Nachlasses von Hugo Schuchardt (1842-1927). Die Onlinepräsentation stellt alle Schriften sowie eine umfangreiche Sekundärbibliografie zur Verfügung. Die Bearbeitung des Nachlasses legt besonderes Augenmerk auf die Erschließung der Korrespondenz, die zu großen Teilen bereits ediert vorliegt, und der Werkmanuskripte.
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Datumstaxonomie
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Vous demandez des secours à la Réunion pour une étude des patois créoles.Li coer n’a pas magasin einholen wollte und Trouette kontaktiert hat.
Après ce préambule un peu long, mais inévitable, je m’empresse, Monsieur, de vous demander si vous connaissez un travail tout récemment publié sous le titre de : Etude sur le patois créole mauricien,
Étude sur le patois créole mauricien
, Nancy, Imprimerie Berger-Levrault et cie.
[Quer] : Air de la pipe de tabac
Di pi pavillon tricolore
Depuis
Ça pays-ci fini çanzé ;
Ce est changé
Li blanc li-mêm’ y deshonore.
Les
Avec nigresse y marié (bis).
négresse
Moi di à vous, maman Maguitte,
Je vous dis,
Moi conné pas ça façon là;
Je ne connais
Vous qué lé noir comment marmite,
qui êtes noire comme
Vous va vini blanc margré ça (bis)
Vous allez devenir blanche malgré cela.
est
Dipi trente ans avec Esther ;
Asthèr zaut y fait mariage.
A cette heure ils font
Zaut la té l’église avanthier. (bis)
Ils ont été à l’église
La nôce la fait beaucoup tapaze ;
A la nôce on a fait beaucoup de bruit
Lavé di moun comment fourmi
Il y avait du monde comme
Esther y vé fait badinaze
veut faire
Mais moussié Licas lé fouti (Bis)
impuissant
Je ne crois pas, Monsieur, que je doive regretter beaucoup de n’avoir pas plus de vers à votre disposition : vous auriez à vous en défier ; car dans presque toutes les pièces que j’ai pu connaître les auteurs ; gênés par la versification, n’ont pas hésité à introduire des mots, des locutions et des pensées qui ne sont nullement du créole. Mon beau-frère lui-même, un observateur pourtant d’une grande finesse, d’une exquise délicatesse, vous donne dans sa fable,Bulletin de la société des Sciences et Arts de l’île de la Réunion, 88-129.
Contre,
usage, sombre, arbre, ouragan, mystère, appartement ; ces mots ne se trouvent que dans la bouche de gens en contact fréquent avec la société, qui en prennent la langue, et qui dès lors ne parlent plus le créole. Et, à ce sujet, je crois, Monsieur, que vous serez, comme moi, de l’avis de M. Baissac,pure comme créole ; en effet, ce sont les différences qui caractérisent le créole ; dès qu’il y a ressemblance, il y a confusions. Pour voir nettement le créole, éloignons-nous du français ; si nous nous rapprochons, les nuances s’affaiblissent.
Voici le récit en prose ; il est d’un de mes amis, M. Frédéric Legras,
Un créole de Bourbon retient un ami à déjeuner ; il va lui servir du
[Rand quer : Virapin est un petit domestique malabar attaché à la salle à manger, insolent, comme ils le sont tous à l’égard des cafres et des malgaches]
Quel morceau préfères-tu ? – La cuisse. – C’est aussi le mien.
Il sert son hôte, puis cherche vainement l’autre cuisse dans les morceaux découpés du poulet en cari.
Virapin ! – V’la, m’sié. – Appelez moi le cuisinier
Voilà monsieur
Virapin. Eh ! pa Aughisse, pa Aughisse, m’sié y appelle à vous don.
père Auguste donc
Aug. A qui féré qui ni quirié commou ca ?
à quoi faire crier comme cela
Ça ni pitit manabara ni fourounté
petit malabar effronté
avecqué garant mounou.
à l’égard du grand monde (des hommes âgés).
Virap. Allez, vous ; m’sié va parle à vous volaille
Auguste arrive ; il se tient sur le seuil de la salle à manger, la tête basse.
Qu’est-ce que c’est que cela, Auguste ?
Depuis quand les volailles n’ont-elles plus qu’une cuisse ?
Si pas, moussié
Je ne le sais pas, monsieur
Comment si pas ? Je viens de servir à monsieur une cuisse du cari ; je cherche
Ah ! moussié, ça ni bébéte là ni fé
cette bête (la volaille) me fait
gaingne à moin malhérou, ça
gagner à moi du malheur, cette bête.
Qu’est-ce que tu me chantes ? S’il y a du malheur c’est toi qui le fais.
Moun boulan ; boun Dié y pini à moin si moin volérou
Mon blanc que le bon Dieu punisse moi si moi voleur
Ah ! ça, décidément, veux-tu me dire où est cette cuisse, ce qu’elle est devenue ?
Ah moussié, quandquon moin na
Quand je ai
fé couitou di riz, moin na lévé couvéritirou
fait cuire du riz je ai levé la couverture
maroumitou ; moin guetté pendgarou va
de la marmite je regarde de crainte qu’il (le riz)
bouroulé. A cause madama n’a pas
ne brûle à cause que madame n’est pas
content rampangou. Couvertirou ni çaud,
contente du rampague. La couverture était chaude,
na bouroulé moun main, na çapé, ali na
elle a brûlé ma main, s’est échappée, elle est
toumbe dissis pitit maroumitou cari;
tombée sur la petite marmite de cari
maroumitou cari na çaviré ; na couissi
la marmite de cari a chaviré la cuisse
volaill na roulé dana la cendourou. Moin.
a roulé dans la cendre Je
la tarapé, moin na guetté, moin la dit :
l’ai attrapée (prise) je l’ai regardée, je me suis dit :
Ça moun boulan, bounblan, n’a pas
mon blanc (maître), est un bon blanc (un blanc distingué)
fouti li manndjié na coussi volailla na
n’est pas capable de manger une cuisse de volaille qui est
toumb’ à terre, na gaingné na cendourou
tombée qui a gagné de la cendre
Moin na goûté, moussié !
Tu en as goûté ? Tu l’as mangée ?
Ah ! oui, moun boulan ; a ou na dit.
Mon blanc, vous l’avez dit
Siquizé, boun Dié.
Excusez-moi, bon Dieu.
Quant à la prononciation, un son en entraîne souvent, presque toujours un autre semblable. Chez les CafresUne fille perdue, ils vous diront : ain fi piridi. Le son de l’u français est-il possible à des lèvres, dont la supérieure est percée d’un trou dans lequel est logé un ornement, ornement qui peut perdre deviendra perd, et il est beaucoup plus facile de dire di bois, ou ain pié di bois que
arbre. Remarquez aou pour vous, fourounté pour effronté, garand pour grand, etc.
Et voilà, Monsieur, pour aujourd’hui, en attendant ce que je vous ai annoncé ci-dessus. Je me trouve à Paris pour un mois encore, peut-être pour deux, 33 Boulevard Henri IV. Si je puis vous être utile, votre réponse, même dans le cas où j’aurais quitté la France, me parviendrait par les soins de