Hugo Schuchardt Archiv

Lisbonne le 6 Mai 1884

Cher Monsieur

J’ai l’honneur d’accuser la rèception de votre honorée du 26 Avril dernier accompagnant la somme de 13 lires Italiennes pour le payement de votre abonnement de mon journal jusqu’au 1.^e Aout prochain.

Je suis vraiment peiné que vous n’ayez pas tiré des résultats de votre correspondance avec les personnes de l’ile du Principe au sujet des dialectes; j’ai, au moins, fait mon possible pour que vous en obteniez.

Je dois vous dire, que dans nos colonies, tres peu de personnes connaissent le français, si c’est en français que vous avez écrit, et même en Portugais, les individus qui y resident sont naturellement nonchalant, et peu soigneux de leurs devoirs con|2|nue desquels ils ne dépendent pas[.]

Il me conte de vous dire cette vérité.

Moi-même je n’ai pas à me louer de la plupart des correspondants de mon journal qui, la plupart des fois ne m’écrivent pas pendant un an et plus.

Si en publications sur S. Thomé avaient été en Français ou Anglais - elles avaient en plus de retentissement dans notre pays - l’allemand n’est connu que d’un nombre très restreint de personnes.

Je ne veux pas terminer sans vous dire que j’aurai toujours le plus grand plaisir à savoir de vos nouvelles et que |3| vous me donniez l’occasion de vous être utile en quelque chose dans ce pays, pour vous montrer ainsi ma reconnaissance pour tous vos bons procedés envers moi.

Je suis, donc, avec la considération la plus elevée

Votre tres devoué

A. Meyrelles de tavora

18 Calçada da Estrella