Auguste Vinson an Hugo Schuchardt (04-12442)

von Auguste Vinson

an Hugo Schuchardt

Saint-Denis/La Réunion

01. 11. 1882

language Französisch

Schlagwörter: Le Sport Colonial Sprachvergleich Photographieversandlanguage Französischbasierte Kreolsprache (Réunion)language Französischbasierte Kreolsprache (Mauritius)language Französischbasierte Kreolsprache (Seychellen) Duclos, Pierre Héry, Louis Emile Réunion Wolf, Michaela (1993)

Zitiervorschlag: Auguste Vinson an Hugo Schuchardt (04-12442). Saint-Denis/La Réunion, 01. 11. 1882. Hrsg. von Martina Pelz und Silvio Moreira de Sousa (2015). In: Bernhard Hurch (Hrsg.): Hugo Schuchardt Archiv. Online unter https://gams.uni-graz.at/o:hsa.letter.2172, abgerufen am 10. 09. 2024. Handle: hdl.handle.net/11471/518.10.1.2172.


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Saint Denis Le 1er. Novembre 1882
A Monsieur Le Docteur Hugo Schuchardt
à Graz (Autriche)

Cher Monsieur,

J’ai l’honneur de vous accuser reception de votre lettre de Bavière 18 Août (Jour de la fête de votre souverain ami des arts). Je m’empresse d’y répondre.

J’ai terminé par une 3e lettre à votre honneur (dans les numéros 17, 18 et 19 du Sport Colonial que je vous adresse en même temps) - la recherche et l’exposition des origines du patois créole de l’île Bourbon.

Nous n’avons point ici, Dieu merci, de Serandanes. Sans médire de notre bonne sœur, je crois qu’on a un peu plus d’esprit ici que là bas.

Je réponds à quelques unes de vos questions :

1° Dans le créole de l’île Bourbon on dira mi mange di riz, mais non moi mangez riz. Ce dernier est tout mauricien. A Bourbon la double forme du verbe n’existe pas. Référez vous en cinq exemples que vous trouverez dans nos écrits que |2| sont faits très naturellement ( naturaliser)

2° Jamais cependant le creole de Bourbon ne dira moi finira : mais il mettra pour le futur mi au mi va finir.

Le vrai futur n’existe en patois bourbonien que pour les deux verbes auxiliaires être ou avoir. Hors de là part de futur.

Exemple :

Nous n’aura la d’dans bon li trou

………………………………….

nous sera bien.

Et dans M. Pierre Duclos1 ( chouchoute)

Nous n’aura bat, n’aura confetire,

Nou-a tât.. (pour nous va tâter)…

Vous s’ra fier (sera fier)…

etca.

Ni pensez-vous d’acheter Maillard ;2 il y a trop peu de chose que vous interesse dans ce livre bon à consulter sans d’autres rapports.

Par le prochain courrier je vous enverrai la petite notice bibliographique que vous désirez sur les premières esquisses africaines de M. L. E. Héry.

Je vous éclairerai aussi sur les differences du Patois des Seychelles et de ceux des îles de France (Maurice) et de Bourbon. J’ai à voir pour |3| cela quelques familles des îles Seychelles qui font partie de ma clientèle.

Je continue à me mettre à votre entière disposition. Mille remerciements pour les timbre-postes envoyés et bien accueillis.

Je pousse la fatuité jusqu’à vous gratifier (non de ma biographie, ce serait de l’audace), mais de ma photographie.3 Aujourd’hui, sans en tirer conséquence, les femmes envoient bien la leur aux messieurs). Pourquoi plus innocemment encore les sages ne s’enverraient-ils point réciproquement l’image de leurs nobles personnes ?

Cher Monsieur, à bientôt aux plaisir de vous lire et mille compliments,

de votre bien dévoué créole
Auguste Vinson
D.M.T.


1 Es liegen keine Informationen vor. Pierre Duclos war ein Korrespondenzpartner Hugo Schuchardts [Korrespondenzpartner: 70]

2 Maillard (1862) .

3 Das Bild Vinsons findet sich im Nachlass Schuchardts (cf. Wolf 1993:619; D 1.1.3).

Faksimiles: Universitätsbibliothek Graz Abteilung für Sondersammlungen, Creative commons CC BY-NC https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ (Sig. 12442)