Hugo Schuchardt Archiv

Montpellier, 7 Avril 1882.

Monsieur et cher Collègue,

Excusez-moi de répondre si tardivement à la lettre que vous avez bien voulu m’écrire le 31 Janvier dernier. Des occupations multipliées et la transmission du secrétariat de la société à mon collègue et ami Boucherie¹ m’en ont détourné jusqu’ici.

Vous pouvez vous adresser à Monsieur Victor Lieutaud², ancien Bibliothécaire de la ville de Marseille, Boulevard National, 84, à Marseille, que je préviens de votre demande.

Il s’est formé ou plutôt il se forme en ce moment en cette ville une sorte d’argot denommé argot des nervis, qui est un composé d’argot proprement dit, de français, de provençal et probablement aussi d’italien et de langue franque. Il m’en est passé un spécimen sous les yeux, il y a cinq à six mois. C’était un journal politique français qui l’avait accuielli |2|dans ses colonnes et qui signalait la singularité.³

Croyez, monsieur et cher collègue, à l’affectueuse expression de mes sentiments dévoués
A. Roque