Édouard Chaboux an Hugo Schuchardt (01-01607)

von Édouard Chaboux

an Hugo Schuchardt

Clarens

1867

language Französisch

Schlagwörter: Universität Genf

Zitiervorschlag: Édouard Chaboux an Hugo Schuchardt (01-01607). Clarens, 1867. Hrsg. von Nicolas Morel (2022). In: Bernhard Hurch (Hrsg.): Hugo Schuchardt Archiv. Online unter https://gams.uni-graz.at/o:hsa.letter.11135, abgerufen am 28. 03. 2024. Handle: hdl.handle.net/11471/518.10.1.11135.


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Clarens1

Mon cher Schuchardt

J’ai bien des remerciements en retard & des excuses à vous offrir – je vous les offre & suis persuadé que vous les accueillerez d’un œil favorable. Je croyais vous avoir accusé recéption de votre aimable lettre & de l’envoi par celle que j’ai adressée à vos deux camarades de pension. Puisqu’il n’en a pas été ainsi espérons que notre amitié n’aura pas à en souffrir: en tous cas pas de mon côté: comme vous comprenez fort bien –

Je vous ai plaint de tout mon cœur: vos souffrances ont attendri les cœurs de Mlle et Me Croisier2 qui vous font saluer & à qui je vais faire vos salutations. Tous mes vœux sont pour le plein sucès des négociations diplomatiques & et qui plus est prussiennes que votre vengeance soulève – Vive Camperio3, périssent les Gendarmes –

Je crains ne pas avoir le plaisir fort grand de vous revoir à Genève – je ne vais guère mieux & ne sais encore l’époque de mon retour. – Venez donc me voir Dimanche prochain avec [Monod] & Montet.4 Nous passerons une bonne journée ensemble –

|2| Vous aurez eu le plaisir de me revoir encore une fois & la réciproque – Dites bien à ces Messieurs que je compte sur eux & veuillez saluer amicalement pour moi tte la pension.5

Vous donne-t-on [le] jours ces fameux mais incassables bifsteaks? Si vous venez pour dimanche vous pouvez compter sur un meilleur diner & un accueil aussi empressé que possible de ma part – Ce faisant (et non pas ce faizan). Vous vous aurez la douce pensée d’avoir fait deux heureux, vous cher ami & votre

très dévoué
Édouard Chaboux.

PS. Je crois laisser ma chambre & peut-être ma place vide pour longtemps & pour toujours peut être aussi à la pension – mais n’en parlez pas à table c. a. d. à tout le monde. Il dépend des jambes du derechef très dévoué

Votre E. C.


1 Der Brief stammt vermutlich aus dem Jahr 1867 (allenfalls Anfang 1868), als Schuchardt sich 8 Monate lang in Genf aufhielt.

2 Il s’agit d’un nom de famille courant à Genève à cette époque. Il pourrait s’agir ici de Charles et Amy Croisier, dont on trouve quelques lettres à la BGE. Elles sont conservées dans le fonds de la famille Hornung, installée dans la pension qui a hébergé Schuchardt aux portes de Genève [Ms. fr 5614, f°46-77]. En dehors de cela, je n’ai trouvé aucune donnée biographique.

3 Philippe Camperio (1810-1882), catholique milanais, docteur en droit de l’université de Genève en 1833, il obtient la nationalité Suisse en 1847. Professeur de droit pénal et de droit public, esprit libéral et démocrate convaincu, il mène une carrière politique aux niveaux communal, cantonal et fédéral, échouant de justesse à l’accession au Conseil fédéral en 1868.

4 Beide nicht identifiziert, vermutlich Mitbewohner der Genfer Pension. [Si l’on se fie au Livre du recteur de l’Académie de Genève, et d’après les dates auxquelles Schuchardt se trouvait à Genève, on peut supposer qu’il s’agit de: Jean-Adolphe Monod, de Marseille (1841-1893), inscrit à la faculté de Théologie de Genève entre 1862 et 1865, puis à la faculté de Sciences et Lettres en 1867 (Stelling-Michaud 1975, 575). Jean-Pierre-Joseph-Eugène Montet (1845-?), de Niort, inscrit à la faculté de Sciences et lettres en 1864 (Stelling-Michaud 1966, 582-583)].

5 Schuchardt réside à la pension Pré l’Évêque, aux Eaux-Vives, aux portes de Genève. Cette pension, point commun de tous les acteurs mentionnés ou suggérés dans cette lettre, est connue à l’époque comme la résidence du poète genevois Henri Blanvalet (1811-1870) que Schuchardt mentionne, au même titre que Henri Frédéric Amiel (1821-1881) et Joseph Marc Hornung (1822-1884), dans une lettre à Henri Sechehaye du 21 novembre 1909 (lettre 5734, Hurch YYYY).

Faksimiles: Universitätsbibliothek Graz Abteilung für Sondersammlungen, Creative commons CC BY-NC https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ (Sig. 01607)