Wentworth Webster an Hugo Schuchardt (21-012661)
an Hugo Schuchardt
02. 07. 1889
Französisch
Schlagwörter: The Academy Universität Oxford Euskara (Organ für die Interessen der "Baskischen Gesellschaft") Weltausstellung Spanisch
Rumänisch
Baskisch
Etruskisch
Gälisch
Finnisch Etcheverry, Auguste Dodgson, Edward Spencer Bonaparte, Louis Lucien Clarke, Henry Butler Fita y Colomer, Fidel Zimmermann, - Webster, Thekla Sare Saint-Jean-de-Luz Oxford Paris Baskenland Ungarn Madrid Lespy, Vastin (1880) Joseph, John E. (1992) Clarke, Henry Butler (1891) Clarke, Henry Butler (1892) O'Shea, Henri (1889)
Zitiervorschlag: Wentworth Webster an Hugo Schuchardt (21-012661). Sare, 02. 07. 1889. Hrsg. von Bernhard Hurch und Patricio Urkizu (2022). In: Bernhard Hurch (Hrsg.): Hugo Schuchardt Archiv. Online unter https://gams.uni-graz.at/o:hsa.letter.10731, abgerufen am 21. 09. 2023. Handle: hdl.handle.net/11471/518.10.1.10731.
Sare
par St Jean de Luz
Basses Pyrénées
1 Juillet. 1889
Cher Monsieur,
Il y a longtemps que j’aurais dû repondre à votre aimable lettre, mais j’ai été jusqu’à present accablé de travail. Je n’ai pas pu même aller à Sare, et il y a longtemps que je n’ai pas vu Auguste Etcheverri. Nous avons eu un printemps et un été des plus pluvieux, et vous savez par expérience comment cela agit sur les nerfs, et enlève toute energie.
Je suis tout à fait de votre avis sur M. Dodgson. Il n’a pas la moindre idée d’une méthode scientifique. Il cherche seulement des mots semblables dans n’importe quel idiôme, sans regarder ni à leur histoire, ni à leur etymologie vraie. Je le plains, parce que je crois que chez lui il y a vraiment une excentricité mentale innée, et qu’il ne pourra jamais faire mieux.
|2|Je voudrais bien avoir votre opinion sur un point. Vous savez que le crux du Bérnais Gaseocen est le que explétif devant les verbes. J'en ai lu beaucoup d’explications, mais aucune ne me satisfait, pas même celle du Prince L. L. Bonaparte. M. Lespy dit dans sa Grammaire Béarnaise1 pp. 332-3 (2me Edit) 223-5 (1ere Edit) “On peut toujours supprimer le que lorsqu’il est explétif." Lisant dernièrement la Vulgata, je me suis mis à demander si ce que explétif ou pléonastique ne soit que le quia de la Vulgata. Le quia, pris par mégarde pour un pronom relatif, et l’origine tout-à fait perdu, et ainsi de plus en plus denaturée en usage. Voici quelques textes où le quia de la Vulgata me semble presque aussi explétif que le que Béarnais; comme dit M. Lespy “on peut le supprimer”.
Luc. VII. 16. Dicentes : Quia propheta magnus etc.
VIII. 49 dicens ei : Quia mortua est filia tua
Joan IX. 17 Ille autem dixit : Quia propheta etc.
Je ne vois pas grande différence entre ces phrases et l’exemple donné par Lespy “Que-t conexi per nom.”2
J’ai remarqué autrefois que la force du quia est beaucoup amoindrié chez S. Augustin; mais je n’ai |3| pas ses ouvrages à la main, ni ceux de S. Jerôme.
J’ai pensé écrire un mot à The Academy sur ce sujet, mais avant de l’écrire je vous serai bien reconnaissant si vous pourriez me donner votre opinion là-dessus : pas pour être cité ou imprimé, si vous ne le voulez pas, mais pour que, avec votre autorité, je sois bien sur de ne pas faire une bétise en émettant une telle resolution, même quand elle ne serait pas en tout point exacte.
Mon Ancien elève B. Clarke, que vous avez vu ici, a gagné le prix Espagnol à l’Université d’Oxford; et les éditeures Mesrs. Swan Sonne[n]schein de Londres lui ont demandé de faire la Grammaire Espagnole dans leur série de Parallel Grammars.3 J’ai fortement conseillé M. Clarke d’aller étudier avec quelque philologue spécialiste en Alle]g[magne pour y apprendre la bonne méthode scientifique avant de commencer son ouvrage. Est-ce que vous voudrez par hasard recevoir un elève de cette espèce?4 Une de mes filles a passé l’hiver à Berlin. Je lui avais écrit de demander chez les Libraires et Bouquinistes de cette villes des ouvrages sur |4| l’ Espagnol, les vôtres, ceux de C. Michaelis, de Krenkel, etc. etc. mais elle n’a pas pu trouver un seul exemplaire de ces livres. Un libraire lui dit, qu’il avait un ouvrage Espagnol; il m’a envoyé le titre, et je ai acheté le livre; mais c’était en Roumansch! J’ai été bien mécontent de tout ceci, je croyais trouver tout à Berlin.
Je crois que vous êtes tout-à-fait dans le vrai sur zaldiaren et zaldiko.5
Un de mes amis, a fellow(socius) de Hartford College, Oxford, M. S. Hamilton, vient de découvrir à Pamplona un MS. de Juvenal qui n’a pas été encore collationé, à ce qu’il croit. Il y est à present faisant son étude là dessus.
Avant hier j’ai eu la visite d’un jeune homme M. Bordes, organiste à Paris, qui vient dans le Pays Basque.6 Il a trouvé Auguste Etcheverri d’un grand secours. Je lui a donné quelques renseignements sur La Soule. J’espère qu’il fera quelque chose de bon.
|5| Est-ce que vous avez vu La Tombe Basque de M. H. O’Shea ?7 Il constate une resemblance de l’ornamentation Basque avec l’Étrusque d’un côté, et avec l’Erse et le Gaeilic de l’autre.
Je n’ai pas d’autre nouvelles sur le Basque de vous donner. C’est de vous que j’attends quelque chose d’importance, et que fera un progrès réel dans l’étude de l’Euskara. Je vous prie de me bien vouloir signaler la publication dès qu’elle parait.
Dans une lettre que j’ai reçu dernièrement du P. F. Fita il m’écrit :
“Je causais l’autre jour avec le P. Zimmermann, hongrois et Missionaire des Cafres. Il fut tout étonné de voir que l’ancien Basque urcia (Dieu) repondait au hongrois ur-ishsen (Seigneur-Dieu). Les Hongrois disent aussi aicha (père). Il a longtemps que je suis d’avis, que si l’on venait à retrouver les vrais noms de l’Euskara on serait en présence du pur finnois, sans doute le plus ancien.”
|6| Que pensez vous de cela ?
Maintenant je vais vous proposer une idée mienne beaucoup plus douteuse. Vous avez sans doute observé que les Basques (comme les Français et les Espagnols un peu) mais surtout les Basques, ne peuvent prononcer un mot qui commence avec stsp. Dans le faire précéder par un e ou i. Est-ce possible alors que le mot izar ait quelque parenté (comme emprunt) avec notre Anglais Star Gk - ἀστέρ Skt. tárá ? “iztar” avec la perte du t. Si c’est ainsi-voici un mot Basque encore qui n’est qu’un emprunt ?
Je vous prie de m’excuser tous ces détails. Je sais bien que vous devez être bien fatigué des suppositions et des conjectures absurdes des amateurs comme moi; mais vous savez comme je suis isolé ici, et quel bonheur c’est pour moi de parler avec un vrai maître de science comme vous l’êtes.
J’attends demain ou après demain ma fille ainée de Madrid. Elle n’y revient plus.
M de Webster va à Clèves à la rencontre de mon autre fille qui a été à Berlin.
|7|Est-ce que vous serez comme tout le monde à Paris cet été,8 et ne pouvez vous pas alors faire une poussée jusqu’ici ? Tous vos amis de Sare et de Bechienea seront enchanté de vous voir.
Veuillez agréer, cher Dr. Prof. l’assurance
de mon amitié et mon estime.
Wentworth Webster
2 Ein häufig zitiertes Beispiel in der Diskussion der Enunziative in der Romania; vgl. Joseph (1992: 485).
3 In der Parallel Grammar Series bei Swan Sonnenschein (London) erschienen einige Jahre später zwei Bände von populären Spanischen Sprachbüchern: A First Spanish Reader and Writer (1891) und A Spanish Grammar for Schools, based on principles an requirements of th Grammatical Society. Beide stammen von Henry Butler Clarke, Professor in Oxford.
4 Ein Kontakt von Schuchardt mit Clarke ist nicht belegt.
5 Da Schuchardt bis dato nichts zu dem Thema veröffentlicht hat, muss es um eine nicht mehr rekonstruierbare brieflich getätigte Aussage handeln.
6 Wahrscheinlich Charles Bordes, ein französischer Musikologe, der in den 1890er Jahren zu baskischen und speziell suletinischen Volks- und Liebesliedern veröffentlicht hat.
8 Vom 26. Mai bis 31. Oktober 1889 fand - zum hundertjährigen Jubiläum der Französischen Revolution - eine äußerst erfolgreiche Weltausstellung in Paris statt.