Epître Jean-François de Bastide Moralische Wochenschriften Hannah Bakanitsch Editor Lilith Burger Editor Michaela Fischer Editor Mario Müller Editor Institut für Romanistik, Universität Graz 01.02.2016 o:mws.4146 Jean-François de Bastide: Le Nouveau Spectateur. Tome Huitième. Amsterdam und Paris: Duchesne 1760, 5-6, Le Nouveau Spectateur (Bastide) 8 001 1760 Frankreich Ebene 1 Ebene 2 Ebene 3 Ebene 4 Ebene 5 Ebene 6 Allgemeine Erzählung Selbstportrait Fremdportrait Dialog Allegorisches Erzählen Traumerzählung Fabelerzählung Satirisches Erzählen Exemplarisches Erzählen Utopische Erzählung Metatextualität Zitat/Motto Leserbrief Graz, Austria French France 2.0,46.0

Epitre.

C’est à vous que j’offre cet Ouvrage, à vous qui avez les richesses, le crédit, & le cœur assez bon pour souhaiter de faire du bien. Vous existez sans doute, mais je ne vous connois pas ; je vous cherche, & voudrois vous trouver. Consultez votre cœur, examinez-vous ; voyez si vous êtes capable de mépriser l’ingratitude, sans abandonner les malheureux ; de donner des exemples de vertu, sans haïr ceux qui dédaigneront de les suivre ; de vous distinguer par la bienfaisance, sans exiger l’admiration ; de régner sur une famille soumise, sans lui ravir la liberté ; de vivre avec une épouse chérie, sans oublier ses droits, ni mefuser des vôtres ; d’être grand, sans hauteur ; riche, sans faste ; vertueux, sans rudesse ; & généreux, sans orgueil : voyez si vous êtes cet homme : si vous l’êtes, c’est à vous que j’offre cet Ouvrage : le tribut vous en est dû ; l’humanité me l’inspira, & fais aujourd’hui mon obligation envers vous.

Epitre. C’est à vous que j’offre cet Ouvrage, à vous qui avez les richesses, le crédit, & le cœur assez bon pour souhaiter de faire du bien. Vous existez sans doute, mais je ne vous connois pas ; je vous cherche, & voudrois vous trouver. Consultez votre cœur, examinez-vous ; voyez si vous êtes capable de mépriser l’ingratitude, sans abandonner les malheureux ; de donner des exemples de vertu, sans haïr ceux qui dédaigneront de les suivre ; de vous distinguer par la bienfaisance, sans exiger l’admiration ; de régner sur une famille soumise, sans lui ravir la liberté ; de vivre avec une épouse chérie, sans oublier ses droits, ni mefuser des vôtres ; d’être grand, sans hauteur ; riche, sans faste ; vertueux, sans rudesse ; & généreux, sans orgueil : voyez si vous êtes cet homme : si vous l’êtes, c’est à vous que j’offre cet Ouvrage : le tribut vous en est dû ; l’humanité me l’inspira, & fais aujourd’hui mon obligation envers vous.