Le Philosophe nouvelliste: Article XII.

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Niveau 1

Article XII.

Du Jeudi 5. au Samedi 7 Mai 1709.

Du 5. Mai.

Niveau 2

Les gens qui tiennent des Coches, & d’autres Voitures publiques, sont obligés de les faire partir aux jours marqués, que les places soient toutes prises ou non. C’est à quoi nous en sommes nous autres Journalistes. Ce qui me console en mon particulier dans cet embarras, c’est que j’espere qu’en quelque tems je n’aurai que peu de chose à fournir de mon chef, & que les Personnes d’Esprit qui ont le loisir & le talent de bien écrire, ne me laisseront que le soin de faire imprimer les belles choses qu’il leur plaira de me faire tenir. Ne semble-t-il pas que j’aie raison de me le promettre, de la grandeur où est à présent la Nation Britannique ? Sa gloire & son pouvoir sont portés si haut, que si tout s’y éleve à proportion, on doit s’attendre à y voir bien-tôt regner le goût le plus délicat & le plus épuré dans les Spectacles, dans les Divertissemens publics, & dans les autres Plaisirs de la vie. Je ne sai par quel malheur ceci n’est point encore arrivés ; ne le dissimulons pas ; nous voyons actuellement le contraire. Examinez bien cette Capitale, & vous trouverez partout, que la débauche & la dissipation y passent pour un agréable commerce, que l’Athée qui fuit les reflexions, & l’Yvrogne qui n’en peut faire, prennent le titre de Philosophes libres & desinteressés ; que les Joueurs, les faux-Plaisans, les Conteurs de bourdes, les Jureurs, & vingt autres Insectes semblables, forment les beaux Esprits de nos jours. La chose est si vraie, qu’un Homme qui aura été seulement six mois hors de Ville, n’y entendra plus rien à son retour, & qu’il n’oseroit même y parler sens-commun s’il n’a auprès de lui quelque ami tout prêt à le soutenir.

Récit général

Il s’est passé aujourd’hui dans le Caffé de White une scène de cette nature.

Metatextualité

Je l’ai écrite sur le lieu même, du mieux que je l’ai pu dans un Endroit public.
Les Personnages étoient Mrs. Pip & Trimmer, deux Joueurs de profession, qui se sont ruïnés aux Cartes, & qui ne se soutiennent plus que par les tours de friponnerie qu’ils y ont appris à leurs dépens. Des deux autres, l’un étoit Mr. Acorn, honnête homme Anglois du vieux tems, & tout fraichement arrivé de Province, & Mr. Friendly, homme de bon sens, & fort raisonnable.

Niveau 3

Au Caffé de White le 5. Mai.

Scene I.

Mrs. Pip, Trimmer & Acorn

Dialogue

Acorn. Qu’est ce que ceci veut dire, Messieurs ? Est-ce que vous n’appercevez pas un vieux Ami qui vous salue ? Pip. A d’autres ! Je suis bien en train de vous parler  ! Le Comte vient d’appeller mes voyelles, & je suis d’une humeur enragée. Acorn. Appeller vos voyelles ! Je vous prie, Mr. Trimmer, qu’est-ce que cela veut dire ? Trimmer. Prenez garde, mon cher Ami, parlez plus bas ; ne montrez pas ici votre ignorance. Si l’on s’en apperçoit, on vous mordra par tout où vous irez. Nos beaux Esprits sont des gens sans quartier. Acorn. Ils me mordront, dites-vous ? qu’est-ce que cela signifie ? Pip. Quoi ? vous ne savez pas ce que c’est que mordre les gens ! Oh ! mais non, vous ne pouvez pas le savoir. Cependant vous feriez bien de l’apprendre, quand ce ne seroit que pour parer les coups que les beaux Esprits vous portent comme on apprend les friponneries du Jeu pour se garantir des Fripons. Mais, à propos, Monsieur, n’avez-vous pas ouï le bruit qui court, que quelques Potentats se sont détachés de la grande Alliance, & qu’ils ont fait leur Paix separée ? Acorn. Juste Ciel ! Seroit-il possible ? Quoi ! après tant de succès ! tant de Victoires ! tant de dépenses ! tant de sang répandu ! Trimmer. On vous a mordu. Acorn. Mordu ? Qui ? Trimmer. Lui. Il vous a mordu bien serré ; la chose est certaine. Acorn. Eh ! voilà qui est drôle. Je n’en sens rien. Où est-ce donc qu’on l’a fait, & de quelle maniere ? Pip & Trimmer sortent en riant, & Mr. Friendly s’approche.

Scene II.

Acorn, Friendly.

Dialogue

Acorn. Oh ! Mr. votre Serviteur très-humble vous avez ouï ce qui s’est passé entre ces Messieurs, & moi. L’un s’est plaint qu’on lui avoit appellé ses Voyelles, & l’autre m’a dit qu’on m’avoit mordu. Friendly. Vous saurez, Monsieur, que l’on ne connoit plus ici ces manieres honnêtes & simples, que le bon-sens dicte, & que l’éducation perfectionne. En leur place, on a introduit mille petites inventions, que des hommes qui ne savent pas mieux, prennent pour belles. Imaginez-vous qu’il n’y a point de Caractere, qui ait quelque agrément dans le commerce du monde, qui n’ait été supprimé par quelque faux brillant qui lui ressemble. Autrefois par exemple, nous avions des gens naturellement enjoués, qui badinoient sur tout, & qui vous surprenoient de tems en tems par d’aimables saillies. A cette espece de Bouffons, ont succedé ceux que l’on appelle à présent des Mordeurs, gens insipides, qui vous donnent gravement une bourde, & qui vous rient ensuite au nés, si vous avez eu la simplicité de les croire. Au lieu de ces fins Railleurs, qui sans faire semblant de rien vous portent des coups délicats, & vous obligent vous-même à rire d’un mot qui vous deconcerte, on ne voit plus à cette heure, que des Esprits malins, qui vous flattent pour épier vos foiblesses, & qui courent ensuite les Coteries pour en faire un plat à toute la terre. Ne cherchez plus dans cette Ville les gens d’esprit, de savoir, & de bon-sens que vous y aviez laissés ; vous n’y rencontrerez que d’impudens animaux qui donnent dans le vice tête baissée ; qui suppléent à leur ignorance par leur effronterie ; & qui couvrent leur manque de savoir, par le mépris qu’ils font des Savans. Acorn. Vous m’en dites trop, mon cher Monsieur, ce que je viens d’entendre m’afflige. Mais puisque ce desordre est de fraiche date, nos Poëtes ne pourroient-ils pas le corriger ? Quoi de plus facile pour eux que d’en exposer le ridicule, & que d’en guérir tout le monde  ? Le Théatre pourroit-il avoir une occupation plus belle, & plus utile ? La maniere ne manque pas. Friendly. Oh  ! de quoi me parlez-vous ? Il n’y a rien à esperer de ce côté-là ; je conviens que ce reméde seroit excellent, s’il étoit bien menagé. Mais le Théatre même est dans un desordre terrible. L’Histoire vous en navreroit de douleur. C’est pis mille fois que ce que je viens de vous dire du mauvais goût qui regne dam les Conversations. Acorn. De grace, Monsieur, apprenez-m’en quelque chose. Il y a six mois que je n’ai été en Ville, tout m’y est nouveau. Friendly. Il y a quelques années, que plusieurs Avantures de galanterie avoient jetté1l’empire du Théatre en de si grandes convulsions, que le petit Oberon2, qui en étoit alors le Monarque, manquoit ou de courage, ou de force pour y rémédier. Ce Prince indolent voulut laisser faire à d’autres ce qu’il n’avoit pas l’audace de faire lui-même. Il jetta pour cet effet les yeux sur une personne qui avoit passé toute sa vie au milieu des querelles. Cette Personne étoit un Procureur, Maître passé dans les tours de chicane. Oberon lui vendit ses Etats par Hypotheque ; Divito, c’est le nom du Procureur, Divito, dis-je, auroit pû être le plus habile homme du monde dans les Negociations d’Etat. Quand il parle, on ne sait ce qu’il veut dire, & quand il agit, on ne sait ce qu’il veut faire. Cet homme qui n’avoit de goût que pour l’argent, ne fut pas délicat sur le choix des Spectacles. Il n’y entendoit même rien. A la place des Heros de Shakespear & des Caracteres enjoués de Johnson, il fit paroître des Danseurs de Corde, des Vendeurs d’Orvietan, des Joueurs de Gobelets. L’Empire du Bel Esprit étant ainsi bouleversé sans ressource, il y eut3un Architecte qui bâtit un nouveau Palais pour la Muse qui préside au Théatre : Mais en lui donnant ce Palais, il ne lui donna point de Domestiques ; desorteque, dans ce lieu destiné aux grandes Représentations, on ne nous donne que des Chansons & des Danses. Encore ceci commence-t-il à nous manquer, faute de belles Voix. C’est pourquoi l’on a mis ce Palais entre les mains d’un4Chirurgien qui transforme en Eunuques tous les Etrangers qui se présentent, & nous les fait passer ainsi pour des Musiciens d’Italie. Acorn. Dès demain je pars pour la Province, & la Ville ne me reverra jamais. Friendly. Oui, Monsieur, voilà où nous en sommes. C’est une chose étrange, que l’on ne veuille pas s’appercevoir que le Théatre a la même influence sur les mœurs du siécle, que la Banque a sur le crédit de la Nation. La beauté de l’Esprit, & la noblesse des sentimens, le bon-sens & la vivacité du Génie ne peuvent fleurir que sous la direction de personnes qui se connoissent en ces sortes de choses. Peut-être que la Paix donnera le loisir d’y faire de meilleurs reglemens ; mais tout ce que l’on a fait jusques-ici n’y a pas servi davantage qu’une petite Décoction n’opereroit dans un mal où le grand Elixir seroit d’une absolue nécessité. Fin de la Comédie qui s’est passé au Caffé de White. Quand je donnai la Description du Matin qui parut il y a quelques jours, j’avois une vue, que je suis bien aise de suivre. J’en ai à présent une occasion qui ne peut être plus belle, ni plus conforme à mon dessein. On va voir une peinture qui convient à merveille aux lieux, sur lesquels le Poëte l’a tirée. La Pièce vient de5Copenhague, & l’on peut dire que c’est un tableau de l’Hiver aussi achevé qu’il en soit jamais sorti de la main des plus grands Maîtres. Des Images comme celles ci augmentent le plaisir de la vûe, & nous aident à faire de nouvelles réflexions, lorsque les mêmes objets reviennent. La Poësie excellente, & les Descriptions finies ont cela d’agréable, que tous les Lecteurs s’imaginent que, s’ils ne peuvent pas écrire comme les gens d’esprit, ils peuvent au moins penser comme eux. Je n’en dirai pas davantage a la louange de ce petit Poëme. Chacun en sentira facilement le mérite. C’est6une Lettre adressée à Mylord Dorset.

Description de l’Hiver.

A Copenhague, le 9. Mars, 1709.

Citation/Devise

Qu’écrire au grand Dorset ? quel present poëtique. Lui faire d’un Païs si près du Pole Arctique ?
Dans ces tristes Climats, où les froids Aquilons
Couvrent Villes & Champs de neige & de glaçon,
Quelle Muse à rimer peut être assez hardie ?
Rien n’invite aux Chansons. La Nature engourdie
Porte jusqu’aux Esprits sa morne pesanteur.
Tous ces rians objets, dont le charme flateur
Alluma le beau feu des Chantres de la Grece,
Les Bois de l’Helicon, les Sources du Permesse,
Sont ici des beautés que l’on ne connoit pas.
Tout est enseveli sous l’horreur des frimas ;
Ce ne sont que déserts d’une vaste étendue ;
Nulle varieté n’y soulage la vûe,
Et l’affreuse blancheur, régnant de toutes parts,
Nous éblouït les yeux, & confond nos regards.
Les Fleurs dans les jardins, les herbes dans 1a plaine,
Ni des legers Zephirs l’aimable & douce haleine,
Ni des tendres Oiseaux le chant mélodieux
N’annoncent point encor le Printems dans ces lieux.
Les Vaisseaux dans la Mer demeurent immobiles ;
Borée y fait contre eux des efforts inutiles ;
Pendant que mille Chars sur cette Mer portés
Y promenent sans crainte, & Galans, & Beautés.
Le gros Leviathan renfermé sous les ondes
Se trouve trop contraint dans ses grotes profondes,
Sur la glace, privé de gite & d’alimens,
Le Loup s’en plaint au Ciel par d’affreux hurlemens,
D’un côté, l’Océan, qui monte jusqu’aux nues,
porte sur un miroir ses vagues suspendues,
Et d’un rocher solide entassé par monceaux
Forme confusément des Monts, & des Côteaux.
De l’autre, on ne voit plus ni Coteaux, ni Montagnes ;
Depuis long tems la neige, en couvrant les campagnes,
A comblé les Vallons, & sur le Continent
Semble avoir transporté le liquide Elément.
Le dirai-je pourtant ? Cet objet effroïable
Ne laisse pas d’avoir quelque chose d’aimable,
Et, parmi tant d’horreur, on voit, mais rarement,
Qu’ici l’Hiver nous offre un spectacle charmant.
Lorsque, pendant la nuit, une pluie subtile
D’un air sombre & couvert sur la Terre distile ;
Le vent d’Est la saisit & de nitre abondant
En diverses façons la géle en descendant.
Que de beautés alors nous découvre l’Aurore !
On diroit que les biens, qui, du rivage Maure
Jusqu’ici transportés, nous sont si cher vendus ;
Dans les champs sans mesure ont été répandus,
De perles, de rubis, la Nature parée,
Du Soleil, qui se leve, est à peine éclairée,
Que brillante par tout, elle semble avoir pris,
Pour enchanter nos yeux, ses plus riches habits,
Les humbles Arbrisseaux, qui croissent dans la plaine,
Les Joncs dans les Marais, le haut Pin, le dur Chêne,
Ont tous le même éclat & le même ornement.
Chaque goute attachée y forme un Diamant,
Et les Arbres entiers chargés de ces feuillages
De Castaux ciselés imitent les Ouvrages.
Mais si de l’Aquilon le vent tempétueux
Porte dans la Forêt son souffle impétueux,
Il fait voler la glace en atomes de verre,
Et d’un Cristal menu couvre toute la terre.
Ou bien si les Climats du Soleil plus voisins
Font passer jusqu’à nous des soufles plus benins,
L’illusion bien tôt se dissipe à la vûe ;
De tous ses ornemens chaque Arbre se dénue ;
Le Diamant se fond, & les Perles en eau
Ne nous laissent plus rien d’un spectacle si beau
Qu’une froide moiteur, qui tombant goute à goute
Penetre jusqu’aux os le Passant dans la route.
Tels on dit ces Palais, ces Châteaux enchantés
Qui font au Voïageur quelquefois présentés.
Imposture brillante ! Ouvrage de Féerie !
La riante avenuë en est toute fleurie.
Le brillant Edifice offre aux yeux éblouïs
Les Thresors les plus grands & les plus inouïs.
Le crédule Mortel est charmé du spectacle,
Veut tenter l’avanture, & n’y voit point d’obstacle.
Il s’aproche, il y court ; mais la Fabrique en l’air
S’envole tout à coup plus vîte qu’un Eclair.
Tout disparoît, Jardins, Palais, Magnificence.
Et dans ces lieux si beaux n’aguere en apparence.
L’Avanturier, confus de perdre tant de bien,
Croit encore l’y voir, & n’y trouve plus rien.

De mon Cabinet, le 6. de Mai.

La Poste de Hollande que nous avons reçuë aujourd’hui, ne nous apprend rien de la situation présente des affaires. Elle ne nous donne que de grandes esperances pour l’avenir. Je ne perdrai donc pas mon tems à en parler. Je me contenterai d’appliquer7les Vers suivans à la conjoncture critique où nous nous trouvons, me reservant à découvrir une autre fois ce que les Etoiles m’en ont appris.

Citation/Devise

Pendant qu’un foible Etat est encor dans l’enfance, Il lui faut tous les soins de l’humaine prudence.
Plus grand & plus robuste, il ne peut respirer
Qu’en poussant des Voisins dont il se sent serrer.
Il les pousse, & bien tôt enflé par la victoire,
Nombreux, riche, & puissant, il combat pour la gloire ;
Tant qu’enfin devenu terrible à l’Univers
A tous les Potentats il prépare des fers.
Mais un petit Etat s’éleve au voisinage.
Qui s’oppose au torrent, & dissipe l’orage.
Les Destins sont remplis, & l’on voit qu’avec bruit
L’ouvrage de mille ans, d’un seul coup se détruit.

1Les bâtimens appartiennent à un ou plusieurs particuliers qui en retirent tout le profit & qui donnent aux Comediens &c. des gages ou par An, ou par Pièce. Les risques étant ainsi tous pour ces particuliers, aussi tout est regi par leur caprice, & va souvent fort mal pour le Public. Les proprietaires de ces bâtimens les vendent à d’autres quand ils n’y trouvent pas leur compte.

2Oberon & Divito, c'est le même homme consideré sous divers égards. Son vrai nom étoit Rich, qui repond à Divito. L'Auteur l'appelle aussi Oberon, parce qu’il étoit, obaratus, accablé de dettes. Il étoit proprietaire du Théatre de Drury-lane, dont il avoit une Patente de Charles II. Il mourut si pauvre, qu'il ne laissa rien à sa Famille que sa Patente.

3C’est le Chevalier Jean van Brooke, Contrôleur des Bâtimens du Roi. Il est encore proprietaire de ce Bâtiment qui, depuis quelques années, n’a servi qu'aux Opera, qu'aux Mascarades, & qu’à la troupe de l'Harlequin François qui étoit ici l’année derniere. Cet Architecte est d'un goût très-particulier. Cest lui qui a bâti Bleinheim, c'est-à-dire la Maison magnifique du Duc de Marlborough à Woodstock.

4C’est Mr. Heidegger, qui a encore aujourd’hui la direction des Mascarades, comme il l’aviot alors des Opera. L’Auteur l’appelle Chirurgien à cause de l’operation qu’il lui attribue. Si je suis bien informé, ce Mr. Heidegger est fils du Savant de ce nom.

5L'Auteur de cette Pièce y étoit alors Secretaire de Mr. Pultney, Envoïé de la G. Bretagne.

6Elle a été insérée dans le Recueil des meilleures Pièces de Poësie, que Mr. Philips fit imprimer chez Tonson en 1709. L’Auteur en est Mr. Ambroise Philips lui même, connu par plusieurs Ouvrages, & qui écrit à présent une Feuille volante connue sous le titre de Free-Thinker. J’écrivois ceci en 1720.

7Ils sont pris de la séconde partie de l’Almannor de Mr. Dryden.