Zitiervorschlag: Justus Van Effen (Hrsg.): "No. 25", in: Le Nouveau Spectateur français, Vol.2\005 (1725), S. 65-79, ediert in: Ertler, Klaus-Dieter / Fischer-Pernkopf, Michaela (Hrsg.): Die "Spectators" im internationalen Kontext. Digitale Edition, Graz 2011- . hdl.handle.net/11471/513.20.2019 [aufgerufen am: ].


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No. 25.

Metatextualität► Lettre D’un homme d’âge

Dans laquelle il communique au public les particularitez les plus instructives de sa vie. ◀Metatextualität

Zitat/Motto► Inveni portum ; spes & fortuna valete.

Je me trouve dans le port ; je renonce à l’esperance, & à la fortune. ◀Zitat/Motto

Ebene 2► Ebene 3► Brief/Leserbrief► J’ai lu avec plaisir dans votre Ouvrage les Mémoires du cœur d’une Dame de Paris. C’est une terrible femme que le cœur de cette femme. Il est à peine concevable que la vanité femelle quoique soutenue des maniéres & [66] de l’Education de Paris, puisse aller à des rafinements si excessifs. Ce Phenomene m’a surpris, mais mon étonnement s’est presqu’entiérement évanouï quand j’ai passé en revuë ma propre conduite. J’y ai trouvé une vanité mâle, qui est tout au moins équivalente à la conquetterie Métaphysique de la Parisienne en question. Je croi que les afreux desordres, ou cette impertinente foiblesse d’esprit m’a précipité, peuvent être instructifs pour les personnes de mon sexe ; je m’imagine même que la discription des differents Symtômes de cette maladie de mon ame, rapportez à leurs véritables Principes, pourra être heureusement mise en Parallele avec l’envie de plaire monstreuse & illumitée de l’Héroine Françoise dont vous nous avez communiqué la vie conquête. Que fais-je si mon entreprise n’est pas encore un effet marqué d’un amour propre excessif ; Il n’y a rien là d’impossible ; heureux si c’est ici le dernier soupir d’une vanité mourante !

Fremdportrait► Je suis né vain, Monsieur, aussi essentiellement vain, que je suis né essentiellement créature humaine. La prémiere aube de la raison n’a pas précedé en moi un désir ardent de briller. Une espece de Don-Quichotisme naturel à prévenu dans mon ame la Lecture des Pharamonds, & des Cléopatres, & je puis dire avec trop de verité, que je suis sorti des mains de la Nature un petit Héros de Roman. Dans quels desordres funestes une si [67] impertinente disposition ne m’auroit-elle pas égarée, si elle n’avoit pas été balancée en quelque sorte par une prudente éducation, & par un assez fort penchant vers la raison & vers la vertu ; du moins vers ces branches de la vertu, qui s’offrent à l’imagination comme fertiles en sentiments généreux. Non-seulement on cultiva dans mon ame cet heureux naturel ; on poussa plus loin les soins de mes véritables intérêts. On ne négligea rien pour jetter dans mon cœur dès l’âge le plus tendre, la base d’une saine Morale, & d’une solide piété. La plûpart des préceptes qu’on me donna la-dessus gagnèrent mon ame par la route de ma raison convaincue. Il n’y eut que ceux qui rouloient sur l’humilité, qui s’arrêtèrent dans mon bon sens, sans aller plus loin je soupirois de ne pas trouver cette vertu aimable, mais j’avois l’esprit trop foible pour l’aimer. Je ne la goutois, que lorsque quelque maladie rallentissoit les bouillons de mon imagination impétueuse & présentoit à ma raison tranquillisée l’image salutaire d’une mort prochaine. A peine avois-je neuf ans qu’une fiévre terrible fit cet effet sur moi & mis ma piété novice à la plus rude épreuve. Je la soutins en véritable Chrétien, & je ne sai pas trop si dans ma vieillesse je me préparerois mieux à l’afreux moment du trépas. Je commençai par examiner ma conduite avec exactitude, je n’y trouvai que trop de raisons pour en être [68] effrayé ; je tachai de réparer mes fautes par un vif répentir, & par de fortes résolutions de me conduire avec une sagesse plus attentive. J’addressai à la miséricorde divine des prieres sincères & ardentes, & après avoir passé des jours entiers dans les exercices d’une dévotion réelle je me remis entre les main <sic> de la providence, d’un esprit ferme & rempli d’une vive espérance du Salut. Ma maladie ne fut pas de longue durée. Les prémiers jours de ma convalescence ne furent pas pourtant la fin, de ma dévotion & de mon humilité. D’abord j’eus quelqu’espece de chagrin de ne pas mourir, pendant que je me trouvois dans des sentimens si propres à m’asseurer un bonheur éternel. Ensuite je commençois à témoigner ma reconnoissence à la Divinité de m’avoir conservé la vie ; Peu de temps après ma vanité qui n’avoit pu être absorbée, que par l’idée d’une affreuse éternité reprit des forces avec celles de mon corps, qui de dégré en degré éloignerent de mon esprit cette idée aterrante. La suite de ma convalescence fut égayée par quantité de Chateaux en Espagne, par des plans brillantes de fortune, de grandeur, & de réputation ; Rêves que l’ivresse d’un ridicule amour propre excite dans les esprits qu’elle rend imbécilles, Reves plus suivis, mais tout aussi impertinents, que ceux, qui ont leur source dans le sommeil.

[69] J’étois élevé avec des jeunes-gens, qui se trouvant tous fort au-dessus de moi, & par leur naissance & par leur Fortune, ne m’épargnoient pas les manieres dédaigneuses & méprisantes, qui sont si familaires aux enfants de Famille, à l’égard de leurs inférieurs ; J’étois obligé de garder un triste silence, quand ils parloient des équipages & de la table de leurs Peres, des charges & du crétdit de leur Oncle le Président, & du Général leur Cousin. Je puisois dans ces discours tout le chagrin & tout le desespoir, que l’imagination puisse prêter à un orgueil mal satisfait. Mais ces tristes effets de ma vanité bien loin de l’abaisser insensiblement l’enflérent d’avantage, l’aigrirent, & la portèrent à se roidir contre les <sic> Obstacle. Mon ambition me rongeoit continuellement & me livroit aux plus cruelles idées, qui ne m’abandonnoient jamais, qui m’otoient toute ma gayeté, & qui me donnoient un air réveur & distrait si rare dans la plus tendre jeunesse. Je croi même que cette malheureuse occupation de mon esprit, donna à mon ame une teinture de mélancolie, qui n’en a jamais été effacée dans tout le cours de ma vie infortuneée.

Ce qu’il y a de plus malheureux dans une vanité dominante c’est qu’elle échauffe l’imagination, & qu’elle la rend fertile en ressources. J’en trouvai dans la mortification même, que m’inspiroient la noblesse & la fortune de mes compagnons. Elle me fit faire [70] un effort pour raisonner juste sur les avantages par lesquels ils prétendoient me ravaler au dessous d’eux, j’osai considerer l’argent & la naissance comme des présents du hazard, qui ne font rien à l’excellence de l’homme.

Mais ce n’étoit là que des idées ; dans le tems que d’un côté elles étoient approuvées par ma raison, & qu’elles soulageoient mon orgueil, mon cœur les desavouoit. La noblesse sur tout offroit à mon ame quelque chose de bien flatteur ; j’aurois fait tout au monde pour être d’une illustre famille, & quoique dans tout autre occasion ennemi de la bassesse du mensonge, mon fol orgueil me faisoit debiter sur mes ancêtre de Fables, dont je rougis encore toutes les fois que j’y pense. Ces fictions étoitent copiées d’après les reves de mon imagination, qui même, avant que j’eusse lû aucun Roman, me promettoit contre toute sorte d’apparence que le destin me feroit trouver des parents plus illustres que ceux qui m’avoient élevé, qui étoient très estimables, & que je ne laissois pas de cherir avec la plus vive tendresse.

L’examen de mes sentiments m’ouvroit un <sic> autre source de consolation. Je les trouvois beaux au suprême degré ; Mon orgueil me faisoit sur tout un grand plaisir. Je l’appellois sans hésiter grandeur d’ame je me trouvois d’ailleurs bon, ferme, charitable, hardi, intrépide, incapable d’aucune [71] dissimulation. Un de mes maitres avoit dit plusieurs fois devant tout le College, que j’avois un cœur de Prince. Ces mots étoient écrits en Lettre d’or dans mon imagination ; je les y lisois continuellement. C’étoit la plus grand motif qui m’attachoit à mon Pedagogue, & qui me faisoient gouter ses lecons & ses préceptes. Ce qui avoit arraché cette superbe louange de la bouche du bon homme, qui entendoit infiniment mieux le rudiment que la Morale, c’est qu’il avoit vû qu’un orage de coups surpendu sur mes épaules & tout prêt à y crêver, ne pouvoit pas me détourner d’avouer les fautes, que me étourderie me faisoit très souvent commettre. Il avoit remarqué que lorsqu’il me frappoit, bien loin de m’enfuïr je restois immobile dans la même place, sans pousser le moindre cris, & en fixant sur son visage irrité, des regards, qui lui disoient, que si j’étois de sa force, il ne me battroit pas impunement. Il avoit admiré d’ailleurs la facilité, avec laquelle il tiroit de moi tout ce qu’il vouloit, quand il me parloit avec bonté, & qu’il me piquoit d’honneur.

Mon courage ne se bornoit pas toujours à cette inaction ferme ; Je dirigeois tout autrement ma valeur, quand j’avois quelque chose à démêler avec mes camarades ; & c’est ce qui ne manquoit pas d’arriver tous les jours. J’étois par malheur le plus jeune, mais ma vanité me rendoit intrépi-[72]de & augmentoit mon agilité naturelle qui supploeit à mes fores ; j’étois obstiné à faire voir à mes compagnons que l’argent & la naissance ne font rien dans un combat ; Leur mépris me rendoit furieux. Mes Adversaires n’en étoient pas quittes avec moi pour me terrasser quatre ou cinq fois de suite ; je me battois tant qu’il me restoit la moindre haleine. Et le lendemain c’étoit à recommencer. De la plûpart de ses batailles je sortois fort rossé & fort glorieux, & mes défaites même me faisoient respecter. Quel ravissemet quand je remportois la victoire sur un ennemi qui me passoit de toute la tête. Non, un Général d’armée n’est pas si fier d’avoir gagné une bataille qui promet l’immortalité à sa mémoire. Par cet exercice continuel ma force & mon adresse s’acrurent à vue d’œil, & en peu de tems tous les Ecoliers dont l’age aprochoit la plus du mien furent contraints à me ménager, & à tranquiliser par là mon orgueil. Mais il eut dans d’autres occasions à luter contre des obstacles bien plus terribles.

On fait que presque dans tous les Colleges on voit d’abord une espece de Démocratie qui a des loix qui obligent également tous les Membres de la République ; mais cette forme de gouvernement n’est gueres durable. Bien-tôt quelqu’un se distingue par une grand supériorité d’age & de force, ou bien en s’attachant le plus grand [73] nombre de ses camarades par des bienfaits. Des lors il devient Roi, Monarque absolu. Tout plie devant lui, ses volontez les plus extravagantes sont obeïes ; Le Regent même est infiniment moins redoutable & moins despotique que lui. Avant l’age de douze ans j’avois déja vu la succession de quatre de ces formidables usurpateuts <sic>. Malgré ma vanité impétueuse, j’avois rempé sous eux avec les autres & j’avois été réduit à les addoucir par les plus viles complaisances, & par les plus honteuses soumissions. Je fus pourtant l’Autheur de quatre révoltes consecutives, qui eurent un heureux succes. Toute les fois je fus le chef des conjurez. Afin que tout eut l’air d’une conspiration dans les formes, les plans de tous ces Complots furent dressez dans des assemblées nocturnes, & les Tyrans furent détrônez sans avoir démêlé les ressorts de leur chute. Notre dernier Monarque fut le plus terrible de tous. C’étoit un Géant au prix de nous, & l’insolence qui accompagne le despotisme étoit soutenuë chez lui d’un naturel brutal & farouche.

La conspiration éclata au sortir de l’Eglise dans la ruë écartée ; Trois des conjurez se jetterent d’abord sur trois Satellites du Néron du College. Etonné de l’audace des agresseurs il marche gravement vers eux. Il les regarde d’un œil menaçant, se promet-[74]tant bien de les punir de leur insolence ; Mais tout d’un coup il se voit investi & attaqué de toutes parts par les autres conjurez. Il se défend avec vigeur ; trois ou quatre des plus hardis se renversent sous ses coups. Les autres ne lachent pas prise ; Ceux qu’il foule aux pieds le prennent par les jambes ; il est terrassé ; Il tombe sur les vaincus. Son grand corps n’est pas assez étendu pour tous les coups dont on le couvre. Chacun se souvient des indignitez, qu’il a soufertes. Les plus lâches sont les plus acharnez. Ce sont autant de petits Janissaires prêts à étrangler un Sultan, qui a lassé leur obéïssance ; Je crois en vérité qu’il auroit couru risque de la vie, si des mains charitables ne l’avoient arraché à notre fureur. Rien de plus humble & de plus bas que ce misérable après sa chute. Les insultes qu’on lui fit à son tour, l’obligerent à déserter le College.

Au milieu de ces différentes révolutions de notre petit Etat, ma vanité trouva de quoi se soulager par de nouveaux secours. Elle me fit faire d’heureux efforts pour surpasser tous mes illustres camarades par la course, par des fauts, & par d’autres marques d’agilité, & elle me fit briller mille & mille fois au hazard de me casser le col. Elle produisit encore un autre effet, qui m’étoit bien plus avantageux. Elle m’ouvrit l’esprit & fortifia ma mémoire. Par [75] les progrez rapides que je fis dans les études, je me vis bientôt à la tête de tous mes Gentilshommes, ou moins vains que moi, ou contens d’autres avantages qu’ils considéroient comme très-superieurs aux lumieres de l’Esprit. Ils ne m’en auroient pas moins méprisé, s’ils en avoient eu le courage.

Malgré mon application à l’étude, mon amour propre, qui se baignoit dans l’heureuse réüssite de mon application, eut pourtant le loisir de produire en mon cœur quelque chose, qui avoit assez les Symtômes de l’amour. Notre Regent avoit une fille, qui étoit à peu près de mon âge c’étoit un petite brune, qui n’avoit rien de fort joli, mais c’étoit la seule qui se trouvoit à la portée de mon envie de plaire au beau sexe ; envie qui avoit déja éclaté dans plusieurs occasions passageres & qui dès l’age le plus trenre étoit entrée dans l’Architecture de mes Chateaux en l’air. Cette même disposition, (peut-être encore quelque chose de plus) étoit bien aussi vieille dans l’ame de ma petite Princesse que dans la mienne. Cela seul la rendoit un peu aimable. Elle assistoit souvent à nos jeux, & le grand moyen dont je me servois pour lui déclarer ma tendresse c’étoit de faire des fauts plus hardis que jamais. Elle s’allarmoit quelquefois du péril où je m’exposois ; j’en étois charmé, je redoublois. Elle m’en [76] détournoit & me jettoit quelque régards favorables. Courte satisfaction, le mérite de mes jambes ne tenoit pas contre de beaux habits & contre des présents. J’avois beau sauter ; autant de sauts jetez dans la riviére ; comme dit Sancho ; à peine y prenoit-elle garde quand des galons d’or éblouissoit ses yeux, ou quand elles les fixoit sur des oranges & sur des confitures que la richesse de mes compagnons offroit à sa friandize. J’enrageois ; je pestois contre l’ame basse de notre commune maitresse. Ma vanité irritée me faisois croire que je l’aimois éperdument.

A mes heures de loisir qui s’étendoient quelquefois à des nuits entieres, je lisois dans ce tems Cléopatre le prémier Roman qui a séduit mon attention. J’en étois alors à l’Histoire d’Artaban ; elle me plaisoit plus que tout le reste. Artaban se croyoit d’une obscure naissance, c’est ce qui me charmoit le plus en lui ; quelle excellente qualité. Il étoit avec cela fier jusques à l’insolence, brave, intrepide, incapable de soufrir le dédain. Il ne le supportoit pas dans les plus grands Princes. Il leur répondoit avec hauteur, & pour les punir, il portoit chez les ennemis de son Maitre une épée qui avoit la victoire à ses gages. Le charmant homme que cet Artaban, insensiblement je devins Artaban lui-même. Sa tendresse qui s’élevoit toujours jusques aux filles des Mo-[77]narques fut rebutée par la Princesse d’Ethiopie. J’en partageai l’affront avec lui & avec lui je pris mon parti noblement. La Princesse héréditaire du College fut ma 1 Candace. Je l’abandonnai cavalierement à sa petitesse d’esprit & de cœur. Je crus même rendre le Caractére d’Artaban plus magnifique en l’irritant. J’étrillai d’importance quelques-uns de mes rivaux & pour ma Princesse je la brutalisai, & je lui marquai le mépris du monde le plus mortifiant. J’étois presque aussi content de ces belles maniéres, que je l’aurois été de l’avantage de supplanter tous mes competiteurs. Mais qu’arrive-t-il ? Ma belle Ethiopienne, qui devoit me haïr naturellement avec toute la cordialité possible, se présente à mes yeux deux ou trois jours de suite d’un air triste ; devant moi elle est sans attention pour les mêmes un fort joli présent de celui que je croyois l’enfant gaté de l’amour, parce qu’il l’étoit de la fortune ; je la plante là d’un air brusque ; pour m’aller retrouver dans mon Roman. Une semaine se passe. Un beau matin j’entends heurter à ma chambre ; j’ouvre ; c’étoit ma Princesse. Comment vous portez vous, me dit-elle ; depuis quinze jours vous ne sortez presque pas de votre [78] Cabinet ? vous êtes malade j’en suis sur ; Point du tout, lui répondis-je, sans ôter mes yeux d’un livre, je me porte à merveilles. Il faut donc que vous ayez quelque chagrin, répartit elle, & c’est à cela que je dois attribuer les duretez que vous m’avez dites. Je ne croi pas du moins les avoir méritées, moi qui de tout le College n’aime que vous ; en vérité, continua-t-elle en sanglottant, je suis malade moi-même de vous voir dans cette humeur ; des larmes pour moi ! voilà du fruit nouveau. Quel délice pour ma vanité. Je la regarde ; elle pleure tout de bon ; adieu ma fierté ; j’oublie tous ses mépris. Je lui dis les choses les plus tendres que mon cœur rendu, & attendri par mon Roman est capable de me fournir. Elle y répond par des discours fort au dessus de son âge ; quelques baisers m’enlevent au troisiéme Ciel, & nous nous séparons contents l’un de l’autre, mais infiniment plus contents de nous mêmes. Deux jours entiers notre tendresse dure, quoique toujours en diminuant. Elle se livre de nouveau aux présents, & à la parure sans se mettre en peine de moi. Je le supporte sans chagrin, mon indifférence ne la touche plus ; d’ou vient ? Sa vanité étoit satisfaite, & la mienne aussi. Je ne me souciois plus de Candace, & je ne doutois pas que bien-tôt une tendre & [79] généreuse Elise 2 ne me dedommageât des mépris d’une Candace orgueilleuse & interessée. ◀Fremdportrait ◀Brief/Leserbrief ◀Ebene 3 ◀Ebene 2 ◀Ebene 1

1Princesse d’Ethiopie prémiere Maitresse d’Artaban.

2Princesse de Parthes amoureuse d’Artaban