Zitiervorschlag: Justus Van Effen (Hrsg.): "No. 21", in: Le Nouveau Spectateur français, Vol.2\001 (1723-1725), S. 1-15, ediert in: Ertler, Klaus-Dieter / Fischer-Pernkopf, Michaela (Hrsg.): Die "Spectators" im internationalen Kontext. Digitale Edition, Graz 2011- . hdl.handle.net/11471/513.20.2015 [aufgerufen am: ].


Ebene 1►

No. 21.

Zitat/Motto► Est modus in rebus sunt certi deique fines, Quos ultra citraque nequit consistere rectum.

Hor.

Il y a de certaines bornes dans les objets, il y a des limites en deça & un dela desquelles ce qui est bon, & juste, ne sauroit subsister. ◀Zitat/Motto

Ebene 2► Ce quo’on trouve de plus extraordinaire dans les esprits même de la meilleure trempe, c’est cette noble force de garder un juste milieu, & de suivre d’une manière généreuse & desintéressée, la route que nous marque le [2] flambeau de l’évidence. Les jugemens de l’ame humaine vont le plus souvent vers les extrêmitez, à mesure que la Passion les entraine. On trouve dans le celébre Monsieur De la Motte un sensible exemple de cette triste vérité. Rien de plus different, & même de plus diametralement opposé que l’idée, que differentes parties du Public se forment de son genie & de ses Productions.

Ses Partisans ne reconnoissent rien de superieur à son esprit, à ses talens & à son gout. A peine soupçonnent-ils ses ouvrages d’avoir quelques taches, quelques imperfections ; Ses fautes mêmes sont des beautez ; son genie seul renferme le merite des beaux Esprits Anciens & Modernes, dans tous les genres d’écrire, il atteint au plus haut dégré, & il n’y a que la jalousie la plus aveugle, qui puisse lui disputer le premier rang sur la Parnasse.

Au sentiment de la Cabale qui lui est contraire, il n’y a dans les productions de Monsieur de la Motte, qu’un faux air d’esprit, qui frappe & qui éblouit un Lecteur peu pénétrant ; Dans le fond cet Auteur est aussi pitoyable Profateur, que miserable Poëte ; dis-je, il n’est pas Poëte seulement & il semble n’avoir essayé ses minces talents dans toutes les differentes branches du bel Esprit, que pour demontrer, qu’il étoit incapable de réussir dans aucune. Rien de plus outré que ces [3] deux jugemens directement contraires, rien de plus éloigné du veritable point de vuë, duquel une raison clame peut considérer le merite de cet illustre Ecrivain. Ceux qui idolatrent Monsieur De la Motte sont coupables certainement ou d’une complaisance bien aveugle ou d’un grand manque de discernement. Pour ceux qui cherchent à anéantir sa réputation, il me semble qu’ils doivent nous être suspects de se laisser séduire par des illusions plus honteuses. Un défaut de goût & de lumieres ne sauroit produire seul cet effet. Il n’est gueres possible que du moins les Chefs de cette cabale n’aïent les yeux couverts du voile d’une maligne jalousie, ou qu’une criante injustice ne les anime à démentir leurs propres lumieres par leurs discours imposteurs.

Pour ce qui regarde une foule de Petits-Maitres, Beux-Esprits apprentifs, à qui le seul nom de Monsieur de la Motte donne un air moqueur & dédaigneux, je crois peu nécessaire de les honorer ici de quelque attention. C’est la mode qui est l’unique arbitre de leurs opinions passageres. Ils décrient cet Autheur par le méme Principe qui leur fait porter de petits chapeux.

Je ne crois pas être plus éclairé ni que les admirateurs les plus excessifs de Monsieur De la Motte, ni que ces censeurs les plus amers & les plus injustes ; J’ose m’imaginer pourtant que je suis plus en état qu’eux de bien péser son mérite, parce qu’aucune [4] passion, & si j’ose dire, aucun préjugé ne fait sortir mon jugement de son équilibre. Dans cette situation calme, je me fais fort de prouver à des Lecteurs un peu équitables, que Monsieur De la Motte est un des Autheurs François qui fait le plus d’honneur à son Siécle. Qu’il a une belle imagination soutenue par un esprit juste, net, judicieux, que généralement parlant son stile clair & expressif se proportionne avec art à la nature de ses sujets.

Enfin que dans tous les genres d’écrire qu’il a essayez, il est au dessus du mediocre, que dans quelques-uns il excelle & trouve parmi ses contemporains peu de genies qui l’égalent.

On peut considerer cet illustre Ecrivain & comme Prosateur & comme Poëte ; j’ai été autrefois d’opinion qu’il avoit plus de talens pour écrire en Prose, qu’en Vers. Il semble avoir fait des efforts pour oter cette idée à ses Lecteurs. De petits discours de sa façon, qui ont paru depuis peu, m’ont semblé peu naturels & defigurez par l’affectation de certaines phrases peu ordinaires, & même un peu précieuses. Cette fausse beauté n’avilit pas ce qu’il a écrit autrefois. Dans son discours sur la Poësie & dans tout ce qu’il a donné au public sur Homere, & pour se defendre contre les attaques brusques & impétueuses de la Savante Dacier, on voit regner un stile net, aisé, mesuré, Harmonieux, varié avec art. [5] Que pour le fond du Proces, il ait eu tort ou raison, on trouve dans la maniere, dont il plaide sa cause, la plus grande & la plus véritable justesse d’esprit. Rien de plus débarassé que ses conseptions ; elles sont exprimées dans des termes si propres, si naturels, si convenables aux sujets, que les idées semblent passer de son esprit dans le notre dans toute leur Spiritualité, pour m’exprimer ainsi ; & sans l’enveloppe des paroles.

J’avouë, que dans ces piéces, on ne découvre pas cette profondeur de raisonnemens, cet art de puiser une vérité dans ses prémiers principes, qui éclate dans l’admirable ouvrage de l’Abbé Terasson ; Ouvrage, que j’ose appeller la plus excellente Poëtique qui ait vu le jour, quoiqu’il ait le malheur d’être décredité par un stile, qui n’étoit pas assez à la mode. C’est ainsi qu’un travers d’esprit trop en vogue, méprise l’homme du merite le plus accompli, lorsque son habit n’est pas du bon gout regnant.

Il est étonnant que notre Autheur dans un âge plus avancé ait quitté ce stile dicté par la nature, & par le genie de la Langue, pour donner dans une diction plus quintessencié & plus puerile. Je n’en saurois trouver la source que dans une excessive complaisance de l’Autheur pour le gout public, qui a été inondé depuis quelque temps d’un stile affecté, & précieusement [6] sententieux, qu’on a approuvé par dégout pour les bonnes choses & par un amour peu sensé pour l’extraordinaire.

Monsieur de Fontenelle est un des hommes du siécle le plus respectable pour ses lumieres & pour son genie ; Je crois pourtant que le mauvais gout en question derive de l’imitation de sa maniere d’écrire. Elle a fait sur les François le même effet que produisit celle de Seneque sous les Romains fatigués du stile male & naturel du siécle d’Auguste. Monsieur de Fontenelle veut avoir toujours de l’esprit & de la finesse, & rarement le veut-il en vain ; les petites periodes coupées ont un air d’esprit, mais qu’on les creuse, cet air est peu souvent trompeur ; Il n’imprime pas toute sa pensées, il en laisse deviner une partie à son Lecteur. Mais d’ordinaire la pénétration du Lecteur ne s’y exerce pas sans fruit, elle découvre ce qu’on lui a caché pour la surprendre plus agréablement, & elle le découvre sans équivoque, d’une manière fixe & détermiée. D’ailleurs quand cet excellent Autheur hazarde une expression ou une phrase ; ce n’est point uniquement pour se distinguer par l’ostentation d’un Langage peu commun. On voit que son but est d’épargner les expressions, de gagner de la brieveté & de la précision, & de fortifier sa pensée par des idées accessoires. Le brillant de ce stile paroit avoir frappé & le public & la [7] foule des Autheurs, qui paroissent s’être donné le mot pour écrire dans ce gout. Ils n’ont pas taché seulement de l’attrapper dans des Lettres, dans des Dialogues, & dans ces sortes d’Ouvrsages, ou le stile coupé, & les termes hazardez tendent à imiter la conversation : Non ; il n’y presque qu’un stile en France qui s’est étendu sur toutes sortes de productions de l’esprit ; Histoires, Nouvelles, Harangues, Sermons, raisonnemens, tout a été exprimé en petites periodes ; tout a revetu un art de sentence. L’on diroit que la France entiére est devenuë pulmonique, & que tous les Autheurs songent à ménager la poitrine foible, & le défaut d’haleine de leurs Lecteurs. On ne se servoit autrefois de sentences, que comme un employe des joyaux precieux, pour relever la grace d’un habit ; Mais à present on couvre tout de pierreries. Par malheur ce ne sont gueres que des Cristaux, qui ont quelque éclat dans l’éloignement, & à qui l’examen fait perdre tout leur prix imaginaire. Un grand nombre d’Auteurs les plus modernes, imitateurs du stile de Fontenelle n’ent ont attrapé que le corps, sans en saisir l’esprit. Leur especes de sentences ; consues bout à bout, donnent bien souvent de l’obscurité au lieu de délicatesse ; bien souvent on en tire deux ou trois sens également probables ; quelquefois l’idée qu’on croit y entrevoir, s’évanouit à mesure qu’on peut y pe-[8]netrer, ce sont des Enigmes, qui n’ont point de mot.

S’ils employent un terme ordinaire, ce n’est que pour suppléer à ce que l’idée qu’ils veulent exprimer a de commun, & si cette expression n’obscursit pas leur pensée, elle n’est tout au plus que l’équivalent d’un autre terme plus autorisé par l’usage. Quand il arrive même que ce stile coupé sert a nous communiquer des idées claires & déterminées, je crois qu’on se trompe en s’imaginant qu’il est plus concis & qu’il exprime d’avantage qu’un stile dont les periodes ont une juste grandeur. Il n’y a qu’un nombre mediocre de grandes veritez que les seuls esprits superieurs peuvent renfermer toutes entieres dans un nombre fort borné de paroles. Les autres idées n’en sont pas susceptibles ; si pour les exprimer, au lieu d’une periode bien liée, on veut en employer quater ou cinq, on a besoin de plusieurs termes auxiliaires ; chacune de ces periodes ne renferme qu’une partie décousue de l’idée, qu’on veut exciter ; & de cette maniere quelques limitées que soient ces parcelles du stile, on court risque avec de l’esprit & des lumieres d’y renfermer un sens encore moins étendu. Ce stile coupé, par consequent, doit être fort souvent long à force d’être court, & ces petites periodes peuvent donner facilement dans un véritable verbiage. Ajoutons [9] qu’elles excluent du discours cette agréable varieté si nécessaire pour soutenir l’attention, & que quelques brillantes qu’elles puissent être par les pensées elles fatiguent bientôt l’oreille par une rebutante uniformité.

Monsieur de la Motte auroit senti ces veritez, s’il a voit fait reflexion ; Il auroit evité un malheur, qui le confond quelquesfois avec des esprits qui lui sont inferieurs de toutes manieres, & il se seroit dérobé à des censures, qui ne péchent que du côté de l’excez & de l’amertume.

Il est temps de le considerer comme Poëte. J’ai déjà insinué qu’on lui conteste ce titre ; Je puis protester du moins qu’une vingtaine de jeunes-gens pleins de feu & de vivacité, m’ont assuré que dans les ouvrages de Monsieur De la Motte, il n’y a pas la moindre trace de ce qu’on appelle genie Poëtique Il est vrai que lorsqu’on leur demande ce que c’est que ce génie, ils ne daignent point vous en donner la definition. Ils prétendent que ce sont là de ces choses qui dépendent du gout, & non pas de la raison, & qu’il faut sentir plûtôt, que concevoir. Ils s’arrogent même la prérogative de se moquer de ceux qui établissant la même maxime, se croïent authorisez à avoir un gout & un sentiment tout comme eux, quoiqu’ils goutent & qu’ils sentent d’une manière fort differente. Ces derniers croïent qu’un argument qui consiste [10] dans un souris moqueur, ou dans une maniere dedaigneuse de hausser les épqules leur sied aussi bien qu’à qui que ce soit ; & des gens, plus asservis à la raison que les uns & les autres, ne pensent pas se donner de trop grands airs en se moquant également de ces deux classes de gens de bon gout. Je ne veux pas prendre parti directement dans cette dispute, mais j’ose déclarer, que selon moi le gout en matiere de bel esprit, n’est pas de ces gouts, dont il ne soit pas permis de disputer ; que ce gout étant la règle d’une beauté essentielle, ne sauroit être arbitraire ; que s’il lui est permis de sentir, indépendenment d’un raisonnement dans les formes, il doit de necessité avoir recours à ce raisonnement, quand on lui dispute son infaillibilité ; que ce gout est faux quand il ose se mettre à l’opposite de la raison ; & incertain, quand il est incapable de se lier à des principes incontestables ; Je m’imagine par conséquent qu’il faut donner une exacte definition de L’Esprit Poëtique avant que de pouvoir decider sans audace les questions ; Si ! Monsieur de la Motte est Poëte, & dans quel degré il est Poëte, dans les différentes branches de la Poësie ? Pour ne rien embrouiller ici, je croi qu’il faut distinguer d’abord entre l’Esprit Poëtiqe, & l’Esprit Versificateur. L’un n’est pas l’autre. Que de Versificateurs, par exemple, qui ne sont pas Poëtes ! L’une & l’autre de ces qualitez, cependant, sont absolument [11] nécessaires pour constituer le caractere entier d’un homme qui réussit dans la Poësie.

La nature du génie Poëtique consiste dans le feu, dans la force, & dans la richesse de l’imagination poussée à un degré extraordinaire. C’est une imagination qui saisit avec vivacité les differents raports des objects, qui ramasse avec rapidité des couleurs, & des images pour les peindre & pour les rendre propres à faire sur les ames les impressions, qui soient convenables à leur nature. Si ce tour d’imagination est assez étendu pour embrasser toutes sortes d’objets, on peut l’appeller un génie Poëtique Universel. Si faute d’étenduë, ou par l’habitude d’une application particuliere, la fertilité de cette imagination ne se répend que sur les objets d’une certaine classe elle ne forme qu’un génie Poëtique Particulier. C’est ainsi qu’il y a un génie Poëtique pour la Pastorale : il y en a un pour la Satire, il y en a un pour le Poëme Epique. Je viens de dépeindre le caractere le plus essentiel de mon sujet ; Pour former tout à fait le Poëte, ce caractere doit être uni au talent particulier de menager au langage une certaine harmonie variée avec art, & qui réponde à la nature des Tableaux, qu’on veut faire passer de son imagination dans celle des autres, voilà le Poëte, mais il faut que le Poëte soit sensé. Comme l’on ne sauroit peindre ce que l’on ignore, [12] il faut encore, pour que le tour de génie, dont il est question, produise le beau feu Poëtique, qu’il soit accompagné & soutenu par un esprit pénétrant, éclairé, exact & judicieux.. Sans un tel guide, l’imagination Poëtique prendroit le plus souvent de faux rapports pour des rapports réels, il entasseroit sans choix les images & les couleurs ; il en emploïeroit dont les unes renversoient les impressions produites par les autres, & il feroit voir d’une maniere frappante, que rien n’est plus approchant du langage des Dieux, que le langage des foux.

Jusques ici le génie Poëtique peut briller dans une Prose harmonieuse & cadancée. On en voit un exemple frappant dans les Avantures de Telémaque, qu’on peut nommer à juste titre un Poëme Epique, & l’on auroit tort de refuser encore ce nom à l’élegante & nombreuse traduction que Me. Dacier a faite des Poëmes d’Homere. Dans le langage ordinaire pourtant on n’apelle pas un tel Ecrivain Poëte a moins qu’il ne joigne au génie Poëtique le génie Versificateur, qu’il est bon de décrire aussi en peu de Paroles. C’est le talent d’assujettir avec facilité un discours harmonieux à de certains pieds. & à de certaines mesures que prescrivent des regles authorisées par le gout & par l’Usage général d’une Nation. Pour achever entiérement le caractere du Poëte pris dans le sens le plus [13] général, il faut encore, chez la plûpart des peuples modernes, qu’il joigne aux talents, dont nous venons de parler celui de faire tomber ses vers sur des sons semblables plus ou moins limitez, selon que le gout général de chaque païs en decide. C’est sur ces principes que j’ai taché de démêler d’une manière nette & simple, qu’on peut juger jusqu’à quel degré Monsieur De la Motte est Poëte dans les differents genres de son art.

Je commencerai par examiner dans quelles branches de la Versification, & de la Poësie, Monsieur De la Motte réussit le moins. Je croi qu’en général les vers Alexandrins ne sont pas son fort. Il est certain que dans tous les ouvrages qu’il a composée dans cette mesure il y a de très beaux vers : Il y en a même des tirades entières qui ne sont pas inferieures aux morceaux les plus soutenus de Racine. Mais en récompense il s’y en trouve un nombre bien plus grand d’un peu foibles & pour l’expression & pour le sens, sur tout sin on les compare avec la force & avec la plenitude de ses Vers Liriques. On diroit ordinairement qu’il étend sur tout un vers Alexandrin la portion de sens qu’il est accoutumé de resserrer dans les petits Vers de ses Odes. Ces termes dont il allonge ses grands Vers ne sont pas proprement des chevilles, & des termes vuides ; ce sont des expressions qui ne sont ni assez propres ni assez [14] nerveuses, & qui paroissent trainer le sens jusqu’à la fin de la ligne, ou de toute la periode. Ce défaut dans la versification n’exclut pas des ouvrages, qu’il a fait dans ces sortes de Vers, le feu Poëtique ni la varieté des images ramassées avec choix, ornées de la beauté des pensées, & soutenuës d’un grande justesse d’esprit. Ce merite doit se découvrir, selon moi, à tout esprit équitalbe & eclairé, jusques dans son imitation de l’Iliade, que j’ose trouver la production la moins estimable qui soit sortie de sa plume. J’y trouve des descriptions, où la beauté du genie, & l’exactitude du discernement éclatent à l’envi ; la plûpart des caractères des Heros y sont parfaitement bien liez & rendus interessants par des traits frappants & convenables ; Mais j’avouë que le détail, quoique beau en plusieurs endroits, languit dans un grand nombre d’autres. Il y a trop d’esprit ; faute difficile à commettre, mais qui fait autant de tort à un Ouvrage de cette nature que le froid le plus ennuieux. Ces traits d’esprit son très-souvent dignes d’admiration en eux-mêmes ; l’on y decouvre quelque-fois cet assortiment du nouveau & du juste, qui fait la beauté essentielle des pensées ; mais ils sont déplacez ; ils n’ont point de rapport avec la gravité du Poëme épique, dont une simplicité noble & soutenuë est le merite essentiel. Les fleurs qui étalées [15] avec menagement dans d’autres ouvrages de Poësie, font un effet très agréable, amusent ici trop l’esprit à en démêler l’art & la finesse, & ne permettent pas à l’imagination d’exciter de grands mouvements dans le cœur. ◀Ebene 2 ◀Ebene 1