Michel Bréal an Hugo Schuchardt (15-01335)

von Michel Bréal

an Hugo Schuchardt

Unbekannt

22. 06. 1898

language Französisch

Schlagwörter: Hugo-Schuchardt-Brevier Nationalität Revue des deux mondes Universität Prag Politik- und Zeitgeschichte École pratique des hautes études Goltz, Robert von der Prix Volney Ollivier, Émile Goltz, Robert von der Mohl, Frédéric George Graz Rom Schuchardt, Hugo (1898) Schuchardt, Hugo (1867)

Zitiervorschlag: Michel Bréal an Hugo Schuchardt (15-01335). Unbekannt, 22. 06. 1898. Hrsg. von Frank-Rutger Hausmann (2019). In: Bernhard Hurch (Hrsg.): Hugo Schuchardt Archiv. Online unter https://gams.uni-graz.at/o:hsa.letter.7015, abgerufen am 28. 03. 2024. Handle: hdl.handle.net/11471/518.10.1.7015.


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22 juin 98

Mon cher Collègue,

Je vous remercie pour l’envoi de votre brochure: Tchèques et Allemands.1 J’en ai admiré le français correct et élégant, et j’y ai puisé toute sorte d’instruction qui me manquait.2

Cependant, pour dire la vérité, je ne vois pas encore tout-à-fait clair en cet obscur débat, qui promet à nos successeurs du XXe siècle une riche moisson d’épines. J’ai l’esprit |2| tellement obtus que je ne comprends pas encore bien la différence entre nation et nationalité. Je comprenais jusqu’ici le principe des nationalités au sens où l’entendait Napoléon III, qui en a été d’ailleurs si mal récompensé. Ainsi que l’explique son ancien ministre Emile Ollivier dans la Revue des Deux Mondes (1898, 1er mars. p. 50),3 d’après une dépêche de Göltz [sic],4 il entendait par là le droit qu’ont les peuples de voter eux-mêmes leur nationalité. Voilà quelque chose qui est clair. Mais je conviens que c’était l’idée d’un esprit |3| plein d’illusions et de chimères. L’interprétation qu’on a donnée depuis du même principe est bien autrement pratique.

La bonne ville de Gratz a fait parler d’elle en ces derniers temps.5 Je ne serais pas étonné que de ce côté là se déclarât un jour la fissure qui fera craquer la vieille Europe. MM. les philologues, qu’on a compromis dans ces querelles, ne doivent pas exagérer leur part de responsabilité. Ils ont fourni des arguments et des prétextes. Mais, à leur défaut, on en aurait trouvé d’autres. L’humanité n’est jamais en peine de cet article.

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Vous auriez donc tort de renoncer à vos intéressantes études sur le Mélange des dialectes.

Ceci me fournit une occasion de vous recommander un jeune Français,6 ancien élève de l’Ecole des hautes études, qui vient de passer son doctorat à l’Université tchèque de Prague, M. G. Möhl.7 Si vous pouvez l’aider à se faire une position convenable à Prague, vous aurez rendu service à un jeune homme plein de cœur et digne de tout intérêt.

Au revoir, cher Monsieur. Au revoir

à Rome, j’espère.

Votre dévoué

Michel Bréal


1 Schuchardt, Tchèques et Allemands. Lettre de M. Hugo Schuchardt, Correspondant étranger de l’Institut de France à M.***, Paris: Welter, 1898.

2 Vgl. aber HSA 16-01336.

3 Ollivier, „Napoléon III. – II. Son dessein international“, Revue des Deux Mondes 1er Mars 1898, 49-84.

4 Robert von der Goltz (1817-1869), preuß. Botschafter in Paris; Beleg bei Ollivier, Napoléon III, Kap. II „Son dessein international“, mit Bezug auf Sybel, Die Begründung des Deutschen Reiches durch Wilhelm I. vornehmlich nach den preußischen Staatsacten IV, 183.

5 Gemeint sind die sog. Badeni-Unruhen. Kasimir Felix Graf Badeni (1846-1909), polnischer Herkunft, amtierte von 1895-1897 als österr. Ministerpräsident. Seine Sprachenverordnung vom 5. April 1897 verlangte von allen im tschechischen Bereich tätigen Beamten im inneren Behördenverkehr Tschechischkenntnisse (Verordnung der Minister des Innern, der Justiz, der Finanzen, des Handels und des Ackerbaues vom 5. April 1897 betreffend die sprachliche Qualifikation der bei den Behörden in Böhmen angestellten Beamten). Darüber kam es in Wien, Graz und Prag zu deutschnationalen Massendemonstrationen.

6 Mohl besaß die belgische, nicht die französische Staatsangehörigkeit. Später „tschechisierte“ er seinen Namen.

7 Frédéric-Antoine-Georges Möhl, Moehl bzw. Mohl / Friedrich Georg Mohl / Bedřich Jiří Mohl (1866-1904), als Sohn eines deutschen Kaufmanns in Ixelles (Belgien) geboren, (angeblich) verwandt mit dem Orientalisten der Sorbonne Jules Mohl (1800-1876), war Philologe, Diplômé de de l'École pratique des hautes études sowie Lecteur à l’Université Impériale de Prague. Hier geht es um sein Buch Introduction à la chronologie du latin vulgaire : étude de philologie historique, Paris: Émile Bouillon, 1899, für das er den Prix Volney erhielt. Im deutschsprachigen Raum wurde die Arbeit verschiedentlich kritisiert, vgl. die Einträge in Kritischer Jahresbericht VI, 1899-1901, Autorenregister 18. Das Interesse Bréals an Mohl erklärt sich durch die Widmung der Thèse: „A Michel Bréal. Permettez-moi de vous dédier ces pages. C’est vous qui m’avez ouvert, voici bien quinze ans, le monde merveilleux des spéculations philologiques et depuis lors vos encouragements et vos conseils ont toujours accompagné chacun de mes pas dans les rudes étapes d’une vie difficile. – C’est mon orgueil d’inscrire ici votre nom et c’est aussi mon unique mérite d’en avoir le droit. F. G. M.“ Es folgt auf der nächsten Seite: „Sur l’avis de M. Michel Bréal, directeur des études de grammaire comparée et de MM. Louis Duvau et Antoine Thomas, commissaires responsables, le présent mémoire a valu à M. George Mohl le titre d’élève diplômé de la section des scienes historiques et philologiques de l’École pratique des Hautes Études, Paris le 30 octobre 1898“ (unterschrieben von M. Bréal, L. Duvau, A. Thomas und Gustave Monot). - Mit über 25 Zitaten ist Schuchardt (Vokalismus) einer von Mohls wichtigsten Gewährsleuten.

Faksimiles: Universitätsbibliothek Graz Abteilung für Sondersammlungen, Creative commons CC BY-NC https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ (Sig. 01335)