Le Philosophe nouvelliste: Article X.
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Article X.
Du Jeudi 21. au Samedi, 23. Juillet 1709.
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Du Caffé de White, 22. Juillet.
Allgemeine Erzählung
Dialog
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Allgemeine Erzählung
Du Caffé de Guillaume, 21. Juillet.
Pour montrer à Mr. Powel, tout mon Ennemi qu’il est, que ma Haine n’est pas implacable, je veux bien publier une chose qui fait honneur à sa Profession. C’est que les Comédies de Marionettes 1sont permises dans nos Universités, & que nos Savans n’y dedaignent pas de s’exercer sur ce nouveau genre de Drames. Il y en a pourtant quelques-uns qui paroissent plus difficiles. On le verra dans la Lettre suivante, qui contient une partie des Objections que font ces derniers. Comme le sujet est trop relevé pour moi, je n’entreprendrai point de répondre à ces difficultés. M’en sentant incapable, je laisse modestement ce soin à Mr. Powel que je supplie de vouloir bien s’en charger. Voici la Lettre qui vient de l’un de mes Parens, qui est Bedeau à Oxford.Ebene 3
Brief/Leserbrief
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Allgemeine Erzählung
De mon Cabinet, 22. Juillet.
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Allgemeine Erzählung
Fremdportrait
Fremdportrait
1La dispute entre Mrs. Blackhall & Hoadly, faisant beaucoup de bruit, au sujet de l’Obéissance passive, l’Université d’Oxford se declara pour le premier par une Approbation publique, & ne fit en cela que suivre les sentimens qu’elle fit paroitre par son fameux Decret de l’an 1683. Il y eut pourtant des gens, mois en petit nombre, qui se déclarerent pour Mr. Hoadly.
2C’est-à-dire, Bâtons de Bedeaux. Voyez Tom. I. Art. Xi. p. 188.
3On appelle Actes, dans les Universités, les Assemblées qui se font pour conferer les Degrez. Il se fait alors des Disputes, des Declamations &c.
4C’est-à-dire, Fils de la Terre. On donne ce nom à un jeune- Etudiant qui, dans les Actes Publics fait des Declamations arbitraires, qui sont souvent très Satyriques. On a imprimé quelquefois sous ce Titre des Pieces fort spirituelles & fort hardies. Il en parut sous le Regne de George I. deux petits Volumes qui n’étoient point à l’honneur de l’Université.
5Il insinuë que l’Université étoit portée pour le Pretendant, que la France soutenoit, & pour lequel aussi les Whigs prétendoient qu’agissoit sous main un Seigneur, très zèlé Anglicain, qui conserva toujours la mode des longues Poches à son habit.
6On remarquoit alors en Angleterre, comme une chose bien singuliere, que les Femmes, dont si peu veulent obéïr à leurs Maris, se declaroient presque toutes pour l’obéïssance passive, comme duë au Prince.
7Quoi que le gros du Clergé Anglicain se soit toujours declaré pour l’Obéïssance passive, il ne semble pas prétendre que ce devoir le regarde, puis qu’il est rarement le premier ou à souffrir, ou à ne se point mettre sur la defensive ; dès que l’on touche à l’Eglise. Jaques II. en fit une triste expérience. Voyez Bibl. Angl. Tom. Vi. p. 499
8Les gens de Lettres entendront bien ceci sans mon secours. Mais en faveur des autres, il faut leur apprendre, que la premiere représentation dramatique ne fut d’abord qu’un Divertissement de Village, que les Pieces se jouoient sur une Charrette ; que le recompense de l’Acteur étoit un Bouc qu’on immoloit à Bacchus, que Thespis qui donna la premiere forme á ce divertissement rustique vivoit du temps de Solon, & qu’Eschyle introduisoit deux Acteurs, au lieu d’un seul qu’il y avoit auparavant. Il en resulte que comme la liberté du Théatre en a précedé la contrainte, aussi le gouvernement Monarchique n’est pas le premier qu’il y ait eu dans le monde, & que de tout temps même il y a eu des Peuples Libres, & des Gouvernemens Republicains.