Personne n’ignore que le célèbre Législateur d’
Ici commence le Manuscrit Grec.
Libre du joug onéreux d’une guerre dispendieuse, qui l’avoit entièrement épuisée, la
Telle étoit
Après avoir passé par toutes les épreuves de la mauvaise fortune,
Après les épanchemens ordinaires entre des personnes liées d’amitié, & qui ne se sont point vues depuis long temps,
En entrant dans la grande allée, où toutes les femmes étoient rassemblées,
La promenade étoit brillante, & Puçomanes, & les indécentes agaceries des femmes entretenues. Tant de ridicules servirent de matière à leur conversation, qu’
Comme ils s’entretenoient des sottises du jour, service essentiel : j’aurois été désespéré de perdre ces papiers. = Ils sont intéressans ? = Au-delà de toute expression. = Ce sont peut-être les papiers de quelque famille dont le sort est entre vos mains ? = C’est bien autre chose. = Ah ! ah ! = Dans une Ville comme celle-ci, on ne peut pas se dispenser d’être au courant de l’histoire du jour, soit pour s’en amuser dans la société, soit pour ébruiter charitablement les petites peccadilles de son prochain. = Excellente intention ! = Ce petit papier est un répertoire complet des sottises courantes ; on y consigne toutes les anecdotes relatives aux mœurs actuelles ; toutes les petites historiettes que débite sourdement le lardon scandaleux ; les aventures mystérieuses des petits soupers ; les disgrâces de telle beauté délaissée ; l’apparition de quelque nouvel astre sur l’horison des plaisirs ; les nouvelles de paix, de guerre, de morts, de mariages ; en un sensible. = Vous avez raison. = Eh bien, qu’en pensez-vous ? = L’entreprise est louable, & ne peut que réussir. = Elle n’a pas mal pris. = Cela ne m’étonne pas. = Que voulez-vous ? Les gens du monde sont obligés par état de savoir certaines choses . . . . . = A la bonne heure ; mais se déchirer à belles dents ! eh ! qu’importent les sottises des autres ? = Je comptois sur vos reproches, & quoi que j’en dise, je pense comme vous ; mais ainsi va le monde : le sage doit s’accom-s’est cassé la jambe, en descendant un peu plus vîte qu’il n’auroit voulu l’escalier de la Courtisanne : on craint qu’il n’en soit estropié pour le reste de ses jours. = Titres de noblesse ! on ne pourra pas au moins lui disputer ses blessures. = a manqué se noyer en voulant secourir le petit chien de qui s’étoit laissé tomber sur le bord de la rivière. Je crois, autant qu’il m’en souvient, que ce même La prude a fait un faux pas ; on assure que le vieux va réparer les désordres de sa chûte. = Le lâche ! – On ne pense pas de même dans ce pays-ci : Le Général est mort ces jours derniers d’une indigestion. La goutte lui prenoit ordinairement aux approches de la Campagne, & le quittoit tout juste au retour de l’Automne : aussi n’essuya-t-il jamais de blessures qu’en quartier d’hiver. = Elles sont quelquefois incurables. = Témoins celles d’& ont disparu ces jours derniers ; on soupçonne qu’ils sont allés à la campagne réparer leur bourse & leur santé, que les veilles & le jeu avoient un peu délabrées. est inconsolable ; sa Perruche est morte presqu’en même-temps que son mari ; on présume que la mort de cet Oiseau chéri l’a tirée d’un grand embarras. = La pauvre femme ! ce que c’est que d’être sensible ! = . . . . demain . . . on ne sait . . . Le célèbre Législateur d’vient, dit-on, se fixer à la Cour du Roi, qui se propose de lui faire l’accueil le plus distingué : On craint que ce Prince ne l’emploie au Gouvernement de ses États. = Ah ! qu’on cesse de craindre : je connois trop bien les écueils Académies. Le célèbre vient enfin d’obtenir à l’Académie Lydienne, la place que tant de Couronnes accumulées sur sa tête, lui assuroient depuis long-temps. J’en suis vraiment charmé : j’aurai donc le plaisir de voir une fois en ma vie, le mérite récompensé. Continuons : Spectacles. Ah ! ah ! On a donné Jeudi dernier les , Drame lyrique du Citoyen d’ : On a beaucoup applaudi la Musique d’Les Comédiens Lydiens ont reçu Lundi les Spartiates, Tragédie nouvelle. Nos arrières neveux pourront bien en voir la première représentation. = Nos arrières neveux ? = C’est tout au plus. = Comment ? les Comédiens chez vous disposent donc à leur gré des palmes du génie, & pour être un grand homme il faut donc leur aveu ? = Tel est l’usage, les Auteurs crient, & sont trop heureux de subir le joug. = Voilà, je ne puis m’en taire, voilà une impertinente coutume ; il n’en est pas de même à bonne compagnie : c’est ici qu’on vient médire en liberté aux dépens de qui il appartient, critiquer les ajustemens, la personne & les mœurs de ceux qui se promènent, raconter à leur sujet tout ce qu’on sait, & plus sou-
poliment de se retirer, comme s’il devoit être puni des sottises des foux qui l’obsédoient, lorsqu’
Cette impertinent manie de s’attrouper autour des personnes que leur habillement ou leur beauté rendent remarquables, fournit aux deux Sages, une ample matière à réflexion. « Est-il
La table d’bon ton,
« Quelle cohue ! disoit
Ce n’étoit point par goût cependant que le Ministre de
On ne tarda pas à se mettre à table : il seroit trop long de rapporter ce qui s’y passa ; il suffit de savoir qu’on parla beaucoup & qu’on ne dit rien ; que
Le dîner fini, on proposa de jouer, & l’on joua;
Le jeu fini,
L’ennui du beau nous fait aimer le laid, répondit
Cependant l’heure du Spectacle approchoit : honnêtes gens ne pouvoient pas se dispenser d’interrompre le spectacle toutes les fois qu’il leur prenoit fantaisie d’y venir ; mais outre qu’
Le premier objet qui fixa l’attention de notre Philosophe, fut la fermentation extraordinaire qu’il remarqua parmi les cinq cens Aristarques qui jugent debout, & le plus souvent sans les entendre, toutes les productions théâtrales. Il en demanda la raison au jeune Militaire qui se trouva placé près de lui. « Ce que vous voyez, lui dit-il, est l’effet de la cabale ; on va donner une pièce nouvelle ; les uns ont intérêt qu’elle tombe ; les autres sont gagés pour la faire réussir. Les premiers sont employés, ou par quelque Auteur ennemi de celui qui débute, ou par quelque Actrice pour laquelle il aura peut-être oublié de faire un rôle, ou dont il n’est pas l’humble adorateur. Les derniers sont amis ou protégés de l’Auteur ; il leur prodigue des billets pour applau-
A peine la Pièce, quoique passablement bonne, fut-elle écoutée jusqu’au quatrième acte : les amis de l’Auteur eurent le dessus jusqu’au commencement du second ; mais ils se laissèrent aller au gré de la cabale, qui étoit nombreuse & bien aguerrie ; & malgré les honnêtes gens qui n’étoient ni pour ni contre, & qui ne la trouvoient pas aussi plate qu’on le prétendoit, elle ne fut point achevée, & tomba même de façon à ne se relever jamais de sa chûte.
La petite Pièce fut écoutée
Il n’est que sept heures & demie, dit délicieux ? = Je ne puis vous dissimuler, Madame, répondit
Au Colisée, dit
Je comptois que nous retournions chez vous, poursuivit comme il faut en ont tous de pareils ; c’est le temple de la liberté. = Et du libertinage, reprit
Lassemblée <sic> étoit brillante & nombreuse, les femmes extrêmement jolies, & le Bal dans tout son éclat. On lutina beaucoup
« Eh bien, dit
Par M. d’. . . .
A qui s’est fait une étude du cœur humain, il ne faut qu’un seul trait pour démasquer le caractère de l’homme qui sait le mieux se cacher derrière sa réputation. Ce n’est pas qu’il n’y ait des caractères vicieux par nature, qui, à force de raison & de travailler sur eux-mêmes, ne parviennent à se dompter.
Il parut un fameux sauteur qui venoit d’étonner la Capitale par ses tours d’adresse & de force.
Un jour un plaideur, dont le procès étoit entre ses mains, alla pour lui en parler, accompagné de son Avocat. Ils pénètrent jusques dans la salle de compagnie ; mais un valet-de-chambre leur dit que son Maître étoit depuis l’aurore, à examiner une cause très-compliquée, & on les remit au lendemain. Ils revinrent à la même heure : le Magistrat, leur dit-on, est encore occupé : ils prirent le parti d’attendre, dussent-ils se passer de dîner. Le valet-de-chambre les laissa les maîtres & sortit un moment. Le plaideur entendoit de moment en moment, un bruit sourd & sin-
Quand la fourche à la main nature on chasseroit,
Nature toujours reviendroit.
Mais comme il connoissoit la probité
Quelques jours après, le gagnant alla remercier son Juge, & lui avoua sa curiosité & ses allarmes.
Mais tous les hommes n’ont pas le même fond de probité, ni la même attention à se vaincre ; & lorsque le caractère reprend le dessus, c’est pour toujours.
Vous vous souvenez des courses de chevaux de la plaine des Sablons, & de l’énorme concours qu’elles attiroient. Nous étions un jour aux
Adieu, mon cher
Fin du No. I.