N°. XXXVI. Anonym [Jean Rousset de Missy / Nicolas de Guedeville] Moralische Wochenschriften Klaus-Dieter Ertler Herausgeber Hannah Bakanitsch Mitarbeiter Karin Heiling Mitarbeiter Elisabeth Hobisch Herausgeber Veronika Mussner Mitarbeiter Sarah Lang Gerlinde Schneider Martina Scholger Johannes Stigler Gunter Vasold Datenmodellierung Applikationsentwicklung Institut für Romanistik, Universität Graz Zentrum für Informationsmodellierung, Universität Graz Graz 27.04.2018 o:mws.6426 Anonym: Le Censeur ou Caractères des Mœurs de la Haye. La Haye: Henri Scheurleer, 1715, 281-288 Le Censeur ou Caractères des Mœurs de la Haye 1 036 1715 [1714] Frankreich Ebene 1 Ebene 2 Ebene 3 Ebene 4 Ebene 5 Ebene 6 Allgemeine Erzählung Selbstportrait Fremdportrait Dialog Allegorisches Erzählen Traumerzählung Fabelerzählung Satirisches Erzählen Exemplarisches Erzählen Utopische Erzählung Metatextualität Zitat/Motto Leserbrief Graz, Austria French Frauenbild Immagine di Donne Image of Women Imagen de Mujeres Image de la femme Autopoetische Reflexion Riflessione Autopoetica Autopoetical Reflection Reflexión Autopoética Réflexion autopoétique Europe 9.14062,48.69096 Italy 12.83333,42.83333 Netherlands The Hague The Hague 4.29861,52.07667 Spain -4.0,40.0 France 2.0,46.0 Germany 10.5,51.5 Netherlands Amsterdam Amsterdam 4.88969,52.37403 Netherlands 5.75,52.25 Italy Rome Rome 12.51133,41.89193

N°. xxxvi.

Le Lundi 12. de Novembre 1714.

Monsieur,

« N’aprouveriez-vous pas qu’on dît de ce Païs-ci, qu’il est pour les humeurs ce que Babel étoit pour les Langues. J’ai visité la plûpart des Nations de l’Europe, mais je n’ai trouvé nulle part une plus grande diversité en ce genre. La Matiére seroit trop abondante si je voulois parcourir tous les Etats & toutes les Conditions ; bornons-nous donc à une seule espéce de Personnes. Je choisis volontiers les Femmes, pour raisons : En Espagne je les ai trouvées fiéres, mais tendres & peu cruelles ; en Italie elles sont tout Amour, toute intrigue & toute trahison : en Allemagne elles passent pour grossiéres en toute leur conduite, & pour trop impérieuses ; enfin, en France elles sont autant sujètes du changement que de l’Amour. Mais en Hollande on les trouve tout ensemble fiéres, tendres, cruelles, amoureuses, changeantes, & impérieuses. Vous peindrai-je en particulier celles de chaque Ville. Chacune a quelque chose de distinctif. L’entreprise seroit trop vaste pour une Lettre, ainsi j’en choisis une dans la foule (j’avouë que le seul ressentiment m’en fait faire le choix) & si je ne trouve en Elle toutes ces différentes affections, du moins la plûpart s’y rencontreront-elles. La jeune Palmine a tous les agrémens qu’on peut souhaiter dans une Brune d’une moïenne taille. Motif de hauteur & de fierté ! car il ne faut aprocher Palmine, pour ainsi dire, qu’en l’adorant, encore est-ce encens perdu. Elle ne sait jamais si elle doit jetter un œil favorable sur les Victimes que ses atraits consument ; Mais la dépravation de son goût paroît sur tout dans le choix qu’Elle fait de ses Sacrificateurs, les plus Vieux sont les plus favorisez ; est-ce par compassion pour leur foiblesse, est-ce par orgueil de voir qu’elle est capable de ralumer des feux qui étoient tout à fait éteints ? Mais Elle n’excelle en rien davantage qu’en changement. Je ne veux vous raporter qu’un fait, puis après jugez. J’eus le souverain bonheur de plaire à ses beaux yeux quoique je ne sois pas encore dans cet âge inutile à tout & quelle semble tant favoriser. Palmine soufre ma déclaration, Elle ne la desaprouve pas, Elle fait plus, Elle me permet d’apeller à temoin de ma Victoire Bachus & sa suite. Au milieu des plats & des pots d’un modeste repas, Palmine fait de saintes & réïtérées libations sur l’autel de la Foi, le lendemain sembloit devoir mettre le comble à mon bonheur ; Mais si les autres Amans de Palmine avoient été immolez à sa cruauté, à ses mépris, à sa fierté, à sa pruderie, j’étois reservé pour l’être à son humeur changeante : en effet, au moment que j’attends à recevoir la confirmation des sermens & des promesses de la veille, on m’aporte mistérieusement la Sentence de mon Exil, & un desaveu formel de tout ce qui s’étoit dit en présence des Divinitez présidentes à la Table. Mon cher Censeur, quel Parti y a-t-il à prendre, le moïen d’agir ici en Philosophe. Vous nous avez dépeint la mort si belle, si digne de nos vœux, me conseilleriez-vous de l’apeller à mon secours, faites savoir mon triste état à ma cruelle, à ma changeante Palmine, & donnez-moi vos Avis, puis que je suis tout à Vous. »

A * D * D *

Pourquoi blâmerai-je Palmine ? Peut-être avoit-elle fait les choses trop à la légére, son Séxe est sujet à ce défaut ; mais toutes changeantes que soient les Femmes, rarement en trouve-t-on qui le soient dans une telle circonstance. Ainsi je ne vois rien que de raisonnable dans la maniére d’agir de cette Brune. Ainsi, si l’Amant est raisonnable ou capable d’être Philosophe, qu’il lui en sache bon gré, & qu’il vive, peut-être la verra-t-il bien-tôt changer de nouveau ; combien a-t-on de semblable éxemples ?

Pendant que je travaille à marcher sur les traces du célèbre Spectateur Anglois, il vient de m’ariver une Avanture assez semblable à celle qui lui est arrivé & dont il parle quelque part dans un de ses discours. J’ai perdu cette semaine non un simple Mémoire, comme lui, mais un Porte-feuille entier qui renferme les Piéces dont je vais faire un inventaire, afin que ceux qui l’auront trouvé prennent la peine de les renvoïer à mon Libraire.

I. Dix ou douze Lettres dont quatre sont encore cachetées, & sur le haut de l’une des autres est pour sommaire, ou tître, Intrigue d’un M * * avec une dévote . . . . . sur une autre, le ridicule d’une précieuse surannée qui fait enrager ses domestiques pour les rendre vertueux, lorsqu’elle enrage elle-même de ne pouvoir plus être vicieuse . . . . sur une autre, description de la contenance d’un Smakelyke broeder à Table . . . . . . sur une autre, foible refutation de mon sentiment sur le mépris de la Mort . . . . . . sur une autre, la frénésie C * * ne, ou la Rage des Versificateurs . . . . . sur une autre, le Casuiste sur le Jeu tourné en ridicule . . . . . sur une autre, Question, pourquoi les Enfans des Docteurs sont moins bien élevez que les autres ; Avis pour leurs Péres, impertinente réponse d’un de ces Péres. Les autres sommaires me sont échapez, passons à un petit Mémoire d’un quart de feuille.

II. Le Tableau de Suzanne. . . . . . . Les Armes du Carosse du Seigneur R * * * de . . . . . Répondre à la Question proposée par Mlle. Du S * * dans la Société des Femmes beaux Esprits, s’il y a eu un Tyresias. . . . . Les Rabats à large ourlé . . . . . la Veuve inconsolable de la mort de son chien, & remariée au bout de six semaines. . . . . Ce n’est pas le mérite qui contribuë à l’Elévation, témoin la fortune naissante du Comte T * * . . . . . . . les Grands sont vicieux impunément. . . . . . Sentiment de Madame van P * * g. sur l’utilité qu’un Etat retireroit, en rétablissant la formidable dignité des Censeurs, telle qu’elle s’exerçoit à Rome. . . . . . Pourquoi les Grands aiment à avoir des Fous.

III. Sur un autre grand Mémoire plein de ratures des matiéres qui ont été traitées, il y en a encore quelques-unes, entr’autres, Ce que c’est que Magicien & Sorcier : les Prêtres Auteurs de tant de fausses Opinions, ne le sont-ils pas de celle-là ? . . . . Réponse à la question, s’il est du devoir des Docteurs de se mêler de la Politique dans leurs Sermons . . . . . Mr. G * * soutient que non, pour la gloire du Souverain, qu’un petit Homme, un esprit sédicieux, ou du moins ignorant, se mêle de critiquer à l’abri de son zèle pour la Religion, qu’il fait entrer par tout. . . . . . Si un Païs sans Prêtres, ni Docteurs Scholastiques ne seroit pas un petit Paradis ? Exemples tirez de Leguat, de la Hontan, de le Clerc ; . . . . . . . Idée de la Justice habillée à la Moderne. . . . . la Maison deux fois démolie . . . . . . . Une Femme qui fait l’Histoire de ses Echapades . . . . . . Pourquoi quelqu’un en m’écrivant m’inscrit, Mr. ou Mlle. . . . . . Le Trône de la Fortune, l’hôpital du Mérite . . . . . la Mode . . . . . Idée d’une Assemblée de Spectateurs pour voir un Opéra. . . . . . Réponse à une plainte de l’Auteur de la Liberté de Penser, sur ce que les M * * * parlent & écrivent si peu, ou point sur la hardiesse avec laquelle on entretient & on protége tant de Filles de joïe . . . . . . la Prédication hors d’œuvre ; . . . . . . les douze Cachèts dont parloit Mr. R. chez mon Libraire. Idée du Dictionnaire dont mon Libraire a la Copie. . . . . . Mr. P * * a eu douze Maîtresses : ce qui lui en reste : bel éxemple pour sa Famille, quelles leçons un tel Pére peut donner à ses Fils qui savent ses déréglemens, cependant P * * change tous les jours de Domestiques sur le moindre soupçon qu’il a de leur continen-ce, &c. Voïez la Lettre signée D *. K. r. g. . . . . J’ai épargné B * *. G * *. L * * *. parce que tout le monde en parle.

IV. Outre tous ces Papiers il y a deux Portraits, le mien & celui d’un Singe déguisé en Docteur, le premier n’est qu’au craïon, l’autre sur une plaque d’Ivoire. Il me reste une chose à souhaiter, que ce porte feuille tombe dans des mains dicrétes. Ciel sauve le des mains de l’indiscret M * *. Car s’il se fait mérite d’écrire des Lettres pour les faire voir dans les Caffez, ou comme les aïant reçûës de quelques Dames, ou comme s’il les avoit trouvées, comment ne triompheroit-il point avec cette trouvaille, je croïois finir sans Censurer, mais est-il possible, quand un caractére de ce genre se présente à l’Esprit, & peut-on s’empêcher de dire que de tous les caractéres de ces gens oisifs & à change à eux-mêmes, c’est là le plus impertinent, mais qui ne connoît à présent M * *. & qui seroit assez sot pour s’en laisser donner à garder & être le duppe des impertinentes fictions d’un menteur perpetuel & d’un fanfaron indiscret & insuportable.

A la Haye,

Chez Henri Scheurleer.

Et à Amsterdam chez Jean Wolters.

N°. xxxvi. Le Lundi 12. de Novembre 1714. Monsieur, « N’aprouveriez-vous pas qu’on dît de ce Païs-ci, qu’il est pour les humeurs ce que Babel étoit pour les Langues. J’ai visité la plûpart des Nations de l’Europe, mais je n’ai trouvé nulle part une plus grande diversité en ce genre. La Matiére seroit trop abondante si je voulois parcourir tous les Etats & toutes les Conditions ; bornons-nous donc à une seule espéce de Personnes. Je choisis volontiers les Femmes, pour raisons : En Espagne je les ai trouvées fiéres, mais tendres & peu cruelles ; en Italie elles sont tout Amour, toute intrigue & toute trahison : en Allemagne elles passent pour grossiéres en toute leur conduite, & pour trop impérieuses ; enfin, en France elles sont autant sujètes du changement que de l’Amour. Mais en Hollande on les trouve tout ensemble fiéres, tendres, cruelles, amoureuses, changeantes, & impérieuses. Vous peindrai-je en particulier celles de chaque Ville. Chacune a quelque chose de distinctif. L’entreprise seroit trop vaste pour une Lettre, ainsi j’en choisis une dans la foule (j’avouë que le seul ressentiment m’en fait faire le choix) & si je ne trouve en Elle toutes ces différentes affections, du moins la plûpart s’y rencontreront-elles. La jeune Palmine a tous les agrémens qu’on peut souhaiter dans une Brune d’une moïenne taille. Motif de hauteur & de fierté ! car il ne faut aprocher Palmine, pour ainsi dire, qu’en l’adorant, encore est-ce encens perdu. Elle ne sait jamais si elle doit jetter un œil favorable sur les Victimes que ses atraits consument ; Mais la dépravation de son goût paroît sur tout dans le choix qu’Elle fait de ses Sacrificateurs, les plus Vieux sont les plus favorisez ; est-ce par compassion pour leur foiblesse, est-ce par orgueil de voir qu’elle est capable de ralumer des feux qui étoient tout à fait éteints ? Mais Elle n’excelle en rien davantage qu’en changement. Je ne veux vous raporter qu’un fait, puis après jugez. J’eus le souverain bonheur de plaire à ses beaux yeux quoique je ne sois pas encore dans cet âge inutile à tout & quelle semble tant favoriser. Palmine soufre ma déclaration, Elle ne la desaprouve pas, Elle fait plus, Elle me permet d’apeller à temoin de ma Victoire Bachus & sa suite. Au milieu des plats & des pots d’un modeste repas, Palmine fait de saintes & réïtérées libations sur l’autel de la Foi, le lendemain sembloit devoir mettre le comble à mon bonheur ; Mais si les autres Amans de Palmine avoient été immolez à sa cruauté, à ses mépris, à sa fierté, à sa pruderie, j’étois reservé pour l’être à son humeur changeante : en effet, au moment que j’attends à recevoir la confirmation des sermens & des promesses de la veille, on m’aporte mistérieusement la Sentence de mon Exil, & un desaveu formel de tout ce qui s’étoit dit en présence des Divinitez présidentes à la Table. Mon cher Censeur, quel Parti y a-t-il à prendre, le moïen d’agir ici en Philosophe. Vous nous avez dépeint la mort si belle, si digne de nos vœux, me conseilleriez-vous de l’apeller à mon secours, faites savoir mon triste état à ma cruelle, à ma changeante Palmine, & donnez-moi vos Avis, puis que je suis tout à Vous. » A * D * D * Pourquoi blâmerai-je Palmine ? Peut-être avoit-elle fait les choses trop à la légére, son Séxe est sujet à ce défaut ; mais toutes changeantes que soient les Femmes, rarement en trouve-t-on qui le soient dans une telle circonstance. Ainsi je ne vois rien que de raisonnable dans la maniére d’agir de cette Brune. Ainsi, si l’Amant est raisonnable ou capable d’être Philosophe, qu’il lui en sache bon gré, & qu’il vive, peut-être la verra-t-il bien-tôt changer de nouveau ; combien a-t-on de semblable éxemples ? Pendant que je travaille à marcher sur les traces du célèbre Spectateur Anglois, il vient de m’ariver une Avanture assez semblable à celle qui lui est arrivé & dont il parle quelque part dans un de ses discours. J’ai perdu cette semaine non un simple Mémoire, comme lui, mais un Porte-feuille entier qui renferme les Piéces dont je vais faire un inventaire, afin que ceux qui l’auront trouvé prennent la peine de les renvoïer à mon Libraire. I. Dix ou douze Lettres dont quatre sont encore cachetées, & sur le haut de l’une des autres est pour sommaire, ou tître, Intrigue d’un M * * avec une dévote . . . . . sur une autre, le ridicule d’une précieuse surannée qui fait enrager ses domestiques pour les rendre vertueux, lorsqu’elle enrage elle-même de ne pouvoir plus être vicieuse . . . . sur une autre, description de la contenance d’un Smakelyke broeder à Table . . . . . . sur une autre, foible refutation de mon sentiment sur le mépris de la Mort . . . . . . sur une autre, la frénésie C * * ne, ou la Rage des Versificateurs . . . . . sur une autre, le Casuiste sur le Jeu tourné en ridicule . . . . . sur une autre, Question, pourquoi les Enfans des Docteurs sont moins bien élevez que les autres ; Avis pour leurs Péres, impertinente réponse d’un de ces Péres. Les autres sommaires me sont échapez, passons à un petit Mémoire d’un quart de feuille. II. Le Tableau de Suzanne. . . . . . . Les Armes du Carosse du Seigneur R * * * de . . . . . Répondre à la Question proposée par Mlle. Du S * * dans la Société des Femmes beaux Esprits, s’il y a eu un Tyresias. . . . . Les Rabats à large ourlé . . . . . la Veuve inconsolable de la mort de son chien, & remariée au bout de six semaines. . . . . Ce n’est pas le mérite qui contribuë à l’Elévation, témoin la fortune naissante du Comte T * * . . . . . . . les Grands sont vicieux impunément. . . . . . Sentiment de Madame van P * * g. sur l’utilité qu’un Etat retireroit, en rétablissant la formidable dignité des Censeurs, telle qu’elle s’exerçoit à Rome. . . . . . Pourquoi les Grands aiment à avoir des Fous. III. Sur un autre grand Mémoire plein de ratures des matiéres qui ont été traitées, il y en a encore quelques-unes, entr’autres, Ce que c’est que Magicien & Sorcier : les Prêtres Auteurs de tant de fausses Opinions, ne le sont-ils pas de celle-là ? . . . . Réponse à la question, s’il est du devoir des Docteurs de se mêler de la Politique dans leurs Sermons . . . . . Mr. G * * soutient que non, pour la gloire du Souverain, qu’un petit Homme, un esprit sédicieux, ou du moins ignorant, se mêle de critiquer à l’abri de son zèle pour la Religion, qu’il fait entrer par tout. . . . . . Si un Païs sans Prêtres, ni Docteurs Scholastiques ne seroit pas un petit Paradis ? Exemples tirez de Leguat, de la Hontan, de le Clerc ; . . . . . . . Idée de la Justice habillée à la Moderne. . . . . la Maison deux fois démolie . . . . . . . Une Femme qui fait l’Histoire de ses Echapades . . . . . . Pourquoi quelqu’un en m’écrivant m’inscrit, Mr. ou Mlle. . . . . . Le Trône de la Fortune, l’hôpital du Mérite . . . . . la Mode . . . . . Idée d’une Assemblée de Spectateurs pour voir un Opéra. . . . . . Réponse à une plainte de l’Auteur de la Liberté de Penser, sur ce que les M * * * parlent & écrivent si peu, ou point sur la hardiesse avec laquelle on entretient & on protége tant de Filles de joïe . . . . . . la Prédication hors d’œuvre ; . . . . . . les douze Cachèts dont parloit Mr. R. chez mon Libraire. Idée du Dictionnaire dont mon Libraire a la Copie. . . . . . Mr. P * * a eu douze Maîtresses : ce qui lui en reste : bel éxemple pour sa Famille, quelles leçons un tel Pére peut donner à ses Fils qui savent ses déréglemens, cependant P * * change tous les jours de Domestiques sur le moindre soupçon qu’il a de leur continen-ce, &c. Voïez la Lettre signée D *. K. r. g. . . . . J’ai épargné B * *. G * *. L * * *. parce que tout le monde en parle. IV. Outre tous ces Papiers il y a deux Portraits, le mien & celui d’un Singe déguisé en Docteur, le premier n’est qu’au craïon, l’autre sur une plaque d’Ivoire. Il me reste une chose à souhaiter, que ce porte feuille tombe dans des mains dicrétes. Ciel sauve le des mains de l’indiscret M * *. Car s’il se fait mérite d’écrire des Lettres pour les faire voir dans les Caffez, ou comme les aïant reçûës de quelques Dames, ou comme s’il les avoit trouvées, comment ne triompheroit-il point avec cette trouvaille, je croïois finir sans Censurer, mais est-il possible, quand un caractére de ce genre se présente à l’Esprit, & peut-on s’empêcher de dire que de tous les caractéres de ces gens oisifs & à change à eux-mêmes, c’est là le plus impertinent, mais qui ne connoît à présent M * *. & qui seroit assez sot pour s’en laisser donner à garder & être le duppe des impertinentes fictions d’un menteur perpetuel & d’un fanfaron indiscret & insuportable. A la Haye, Chez Henri Scheurleer. Et à Amsterdam chez Jean Wolters.