Appellerai-je Habitude ou Coûtume le
caprice général de prendra du Tabac par le nés, & de s’en
bar-Enfin Messieurs. Ici
le Tabac devoit venir à son secours & il le cherche en disant,
Je vous disois donc Messieurs. Il fouille
dans sa poche, & n’y trouvant pas ce qu’il cherche, Quelqu’un, dit-il, n’a-t-il
point vu ma Tabatiere ? On le prie de fi-Enfin, Messieurs, je vous
disois donc Messieurs...... mais où puis-je avoir mis ma
Boëte ? Et m’adressant enfin la parole, Monsieur, n’avez-vous point vu ma Boëte ? Oui, Monsieur,
lui ai-je répondu, je vous l’avois cachée afin de
voir combien de tems vous pouvez vous en passer. Il a
repris le fil de sa narration qui m’a paru de la même insipidité,
mais plus coulante. Chaque prise suppléoit à ces, Enfin, Messieurs ; je vous disois donc Messieurs,
d’auparavant, & le tout alloit assez bien dans cette espece de
stile que les Savans appellent plat, ou, ennuyeux.
Cette Observation m’a fait comprendre la raison philosophique de
l’usage du Tabac, qui est de suppléer par la sensation au défaut de
la Reflexion. Je puis me vanter que cette découverte est toute à
moi, & j’espere qu’on m’en fera honneur dans la République des
Lettres. Expliquons donc ce Systême. Comme nous portons
naturellement la main à nos plaies, lorsque nous voyons quelque
chose qui va y heurter, ainsi lors qu’une Personne s’apperçoit que
ses pensées sont toutes sorties, il est naturel qu’il en fasse
rentrer de nouvelles par une poudre qu’il porte à l’endroit le plus
prochain du Cerveau, & Bœatiens d’autrefois,
prennent plus de Spécifique, qu’aucun autre Peuple qu’il y ait dans
le Mondes ce qu’ils ne font sans doute que pour remplacer par le
dehors ce qui manque au dedans, & le savant
Cette Coutume est donc, à mon sens, la marque d’un Esprit pesant ou
sterile, & l’emploi des personnes qui ne savent que faire de
leurs doigts ni de leur Cervelle. Je connois pourtant une espece
d’Etres encore inférieure à la précédente. Je veux parler des gens
qui vivent d’emprunt pour le Tabac, & qui ne portait jamais de
Boëte sur eux, sont toujours à vous demander une prise de la vôtre.
Ces pauvres malheureux me rappellent une phrase fort commune dans
les Ecoles An-gloises, ou les Enfans qui ne se sentent pas assez habile
pour faire leur Thême, s’adressent à ceux qui sont plus avancés pour
faire leur ouvrage, en les priant de leur donner
un peu de sens. Mais sur tout parlez-moi des Dames qui ont
recours à l’exercice de la Tabatiere pour soutenir la Conversation.
Je travaille depuis trois ans à faire perdre cette habitude à Sagiste, sans avoir pu en venir à bout. Elle
a tant de babil & tant de savoir qu’on n’avance rien à disputer
contre elle. Un petit accident, qui lui arriva l’autre jour, a
produit ce que toute mon Eloquence n’avoit pu obtenir. Elle étoit
dans un tête-à-tête, lors qu’on lui vint annoncer quelque visite. Le
Galant qui ne voulut pas lui montrer à la Compagnie, alla se cacher
dans le Cabinet. Les Importuns faisant trop long sejour, la Belle
impatiente prit quelque prétexte, pour visiter l’endroit où étoit le
Prisonnier. Celui-ci profitant du mystere & de l’obscurité lui
déroba un baiser ; mais comme il n’étoit pas accoutumé au Tabac,
quelques grains tombés de la lèvre superieure de sa Maîtresse le
firent éternuer si haut, que le pot aux Roses fut découvert. On a sû
par-là que Sagisse a beau
La seule Nouvelle qu’il y ait ici, c’est que
Je vous écrivis Samedi par votre Femme de
Chambre, & je reviens à la charge pour vous demander une
séconde fois la grâce d’être admis chez vous. Je me garderois
bien de vous en prier, si je crayois que le plus se-vere honeur ne vous permît pas de me
l’accorder. Je sai que vous êtes au-dessus des petits artifices,
qui sont communs aux personnes de votre Sexe, qui se plaisent à
chagriner sans raison leurs Amans. J’espere donc que vous
rendrez justice à la pureté de mes intentions, que vous voudrez
bien m’accorder une occasion de vous expliquer les motifs qui me
font rechercher votre estime. Je ne m’amuserai point à vous
entretenir de mes sentimens, jusqu’à ce que je sois informé que
vous les approuvez. Ne cormprenant pas que la différence des
Sexes nous doive obliger l’un ou l’autre à parler d’autre
langage que celui de la droite Raison Je mettrai dans mes
discours, autant de simplicité & de sincérité, que les
autres y affectent d’embarras & de transports, du lieu de
vous dire, que je mourrai pour vous, je déclare que je serois
ravi de passer ma vie avec vous. Vous avez autant de beauté,
d’esprit, de prudence, & de bonne humeur qu’aucune Dame que
je connoisse. Cependant je vous avoue sans façon, que la seule
chose qui me frappe dans ces perfections c’est que mon bonheur
ou mon malheur dépendra de l’usage que vous en ferez. Pour moi,
Mademoiselle, ce qui anime le plus mon amour est l’esperance
qu’il fera réciproque. Je
vous prie de me faire savoir par
votre Femme de Chambre quand je pourrai vous rendre visite. Je
vous promets de ne vous entretenir que de choses indifférentes,
quoi que je ne sâche pas trop bien de quelle maniere je pourrais
m’approcher de vous à la premiere entrevüe, après la déclaration
que je vous fais ici d’être,
Mademoiselle,
Votre très-obéissant, très-fidéle,&
très-humble Serviteur,
Monsieur,
« Il n’y a pas long-tems qu’il vous plut de nous donner une relation
chimérique de la fameuse Famille des Bâtons,
où vous sembliez insinuer que cette Famille est la plus ancienne,
& la plus nombreuse qu’il y ait dans l’ix. a eu le pas sur toutes les
autres depuis le règne du bon Fuseaux, & les Manches à Balai, ont toujours fait peu de figure, les uns
réduits à filer & les autres à nettoyer les nies, pour gagner le
pain qu’ils mangent. Mais ces objets sont indignes de ma colère. Il
me suffira de donner un Catalogue de mes Ancêtres, pour mettre le
Public en état de juger, qui de vous ou de nous a la préference ou
la doit avoir. une Femme publique, & si les
Filles ressemblent à leur Mere, l’Auteur de cette Lette
n’accommode pas mal le beau Sexe, faisant descendre de cette
Tige la plûpart des Professions
féminines.Guerriere, Lavandiere, Fileurse, Nourrice, Accoucheuse,
Servante, Guisiniere, Coeffeuse, Coûturiere,
Décrasseuse, Peigneuse, Débitrice, Créanciere, Prodigue,
Coureuse, Marchande, Entremeteuse, Maîtresse d’Ecole,
Meuniere.Bellatrix,
Lotrix, Nutrix, Obstetrix, Famulatrix, Coctrix, Ornatrix,
Sarcinatrix, Textrix, Balneatrix, Portatrix, Famulatrix,
Coctrix, Ornatrix, Sarcinatrix, Textrix, Balneatrix, Portatrix,
Saltatrix, Divinatrix, Conjectrix, Comtrix, Debitrix, Creditrix,
Donatrix, Ambulatrix, Mercatrix, Palpatrix, Praeceptrix,
Pistrix. Je suis toute à vous,
l’Yvrognesse Quoi que le nom d’Elizabeth soit fort commun en