Le Misantrope: LIV. Discours
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Nível 1
LIV. Discours
Nível 2
Sonho
Metatextualidade
Je craindrois d’ennuyer si je
répétois à tout moment un tel Poёte parut après un tel,
on le verra bien assez par la suite des portraits ;
voici celui de Juvenal.
Retrato alheio
Citação/Lema
Hardi Déclamateur, sa
colére fertile, Gourmanda sans détour le Romain
indocile,
Et par son aigre humeur son génie entraîné,
Osa livrer la guerre au vice couronné.
D’un Siécle dissolu la luxure excessive,
Anima de ses Vers la mordante invective,
Vif, sublime, fleuri, facile, impétueux,
Son génie étincelle ou ses portraits affreux.
Heureux ! s’il eut toujours, dans l’ardeur qu’il anime,
Ménagé la sagesse punissant le crime,
Et si de ses tableaux l’infame nudité
N’eût bravé la pudeur du Lecteur rebuté.
Et par son aigre humeur son génie entraîné,
Osa livrer la guerre au vice couronné.
D’un Siécle dissolu la luxure excessive,
Anima de ses Vers la mordante invective,
Vif, sublime, fleuri, facile, impétueux,
Son génie étincelle ou ses portraits affreux.
Heureux ! s’il eut toujours, dans l’ardeur qu’il anime,
Ménagé la sagesse punissant le crime,
Et si de ses tableaux l’infame nudité
N’eût bravé la pudeur du Lecteur rebuté.
Citação/Lema
Modérez-vous, Messieur de la Satyre, De vos talens
vous jugez mal,
Si votre Muse, au-lieu de rire, Mord & déchire,
Ce n’est pas tout pour être égal
A Juvenal.
Si votre Muse, au-lieu de rire, Mord & déchire,
Ce n’est pas tout pour être égal
A Juvenal.
Citação/Lema
Dans un Siécle où le goût
encor mal éclairé, Génoît peu le Poёte à sa verve
livré,
Régnier, décréditant cette libre manie,
Puisa l’art de rimer dans son rare génie ;
Et mettant à profit Horace & Juvenal,
Il prête à sa satyre un air original.
Le sel de son esprit, & l’aigreur de sa bile,
Dans ses écrits sensés font un mélange utile.
Faloit-il que ses Vers, truchemens de son cœur,
En termes débordés prêchassent la pudeur ;
Et que d’après ses mœurs nous dépeignant le vice,
Des crimes qu’il censure, il fût souvent complice ?
Régnier, décréditant cette libre manie,
Puisa l’art de rimer dans son rare génie ;
Et mettant à profit Horace & Juvenal,
Il prête à sa satyre un air original.
Le sel de son esprit, & l’aigreur de sa bile,
Dans ses écrits sensés font un mélange utile.
Faloit-il que ses Vers, truchemens de son cœur,
En termes débordés prêchassent la pudeur ;
Et que d’après ses mœurs nous dépeignant le vice,
Des crimes qu’il censure, il fût souvent complice ?
Retrato alheio
Portrait de Plaute.
Citação/Lema
Ce comique Boufon, n’en
déplaîse aux Savans, A son grossier parterre immola
le bon-sens.
Chez lui d’un trait d’esprit la
grâce déployée,
Dans mille jeux de mots
d’ordinaire est noyée :
Sans rime & sans
raison il sait le goguenard :
La justesse en ses
Vers n’est qu’un don du hasard.
Si
le valet souvent y parle d’un ton
grave,
L’honnête-homme y produit les pointes
d’un esclave.
Enfin par un seul trait, pour le
dépeindre en tout,
Il eut beaucoup d’esprit, peu
d’arts & point de goût.
A peine ces vers furent-ils récités, qu’il se leva un
murmure entre les Défenseurs de l’Antiquité, qui savent
plutôt alléguer vingt Auteurs qu’une seule raison, &
chez qui une sottise, qui subsiste depuis deux mille ans,
obtient par prescription la place de quelque chose de joli.
Ils se mirent enfin à crier tous d’une voix, Cicéron
l’aprouva, Mécénas répliqua aussi-tôt, Retrato alheio
Portrait de Plaute.
Citação/Lema
Ce comique Boufon, n’en
déplaîse aux Savans, A son grossier parterre immola
le bon-sens.
Chez lui d’un trait d’esprit la grâce déployée,
Dans mille jeux de mots d’ordinaire est noyée :
Sans rime & sans raison il sait le goguenard :
La justesse en ses Vers n’est qu’un don du hasard.
Si le valet souvent y parle d’un ton grave,
L’honnête-homme y produit les pointes d’un esclave.
Enfin par un seul trait, pour le dépeindre en tout,
Il eut beaucoup d’esprit, peu d’arts & point de goût.
Chez lui d’un trait d’esprit la grâce déployée,
Dans mille jeux de mots d’ordinaire est noyée :
Sans rime & sans raison il sait le goguenard :
La justesse en ses Vers n’est qu’un don du hasard.
Si le valet souvent y parle d’un ton grave,
L’honnête-homme y produit les pointes d’un esclave.
Enfin par un seul trait, pour le dépeindre en tout,
Il eut beaucoup d’esprit, peu d’arts & point de goût.
Citação/Lema
Tant pis pour Cicéron, J’en veux croire
plutôt Horace & la Raison.
Metatextualidade
Je conclus donc que
Poisson étoit plutôt mon homme : voici son portrait.
Retrato alheio
Citação/Lema
C’est ici le plaisant
Poisson, Qui par son stile polisson,
Au sérieux faisant la guerre,
Fit son plus grand bonheur d’égayer le Parterre.
Bien souvent il y réussit,
Et ses burlesques traits ne manquent pas d’esprit.
Mais se bornant à faire rire Il ne se pique point d’instruire.
Par les discours du Sot vengé.
Jamais lâche marine se vit corrigé ;
Et le bisarre sort du Baron de la Crasse,
Dans l’esprit diverti ne laisse point de trace.
Si sur cet Auteur turlupin,
Il faut qu’en un mot je m’explique,
Poisson fut très petit Comique,
Et très excellent Tabarin.
Au sérieux faisant la guerre,
Fit son plus grand bonheur d’égayer le Parterre.
Bien souvent il y réussit,
Et ses burlesques traits ne manquent pas d’esprit.
Mais se bornant à faire rire Il ne se pique point d’instruire.
Par les discours du Sot vengé.
Jamais lâche marine se vit corrigé ;
Et le bisarre sort du Baron de la Crasse,
Dans l’esprit diverti ne laisse point de trace.
Si sur cet Auteur turlupin,
Il faut qu’en un mot je m’explique,
Poisson fut très petit Comique,
Et très excellent Tabarin.
Retrato alheio
Portrait
d’Ovide.
Citação/Lema
Tous les talens exquis
des plus rares génies, Du tendre Ovide seul
animérent les Vers,
Pour couronner son front les
Muses réunies.
Font trouver en lui seul cent
Poёtes divers.
Qu’il fait bien desarmer les
rigueurs d’une Amante !
Quel cœur ne voudroit
pas partager son amour ?
Mais sa tendre douleur
paroit trop éloquente,
Il prête à ses soupirs
trop d’esprit & de tour.
En Systême il a su
réduire l’Art de plaire.
L’Amour même l’écoute
avec docilité,
Il donne à cet
Enfant, mal instruit par sa mére,
Des leçons,
dont lui-même il sentit la bonté.
Qu’il enfle
avec succès Trompette Héroïque,
Quand d’Ajax
& d’Ulisse il peint le démélé ;
J’ose le
soutenir ; aucun Poёme Epique
A cet essai hardi
n’a droit d’être égalé.
La cadence prévient tout
effort de sa veine,
Set mots harmonieux courent
pour s’arranger.
Cependant ses écrits, ennemis
de la peine.
Ne laissent au travail aucun mot à
changer.
Souvent trop amoureux d’une belle
pensée,
Il se plaît à l’offrir de différent
côtés ;
Il prodigue l’esprit ; l’attention
lassée
Succombe sous ses Vers trop chargés de
beauté.
Je cherchois en-vain parmi les Poёtes François un
compagnon digne d’Ovide. Je conviens qu’il y en a parmi eux
dont les Elégïes ont de l’élegance & de la délicatesse ;
mais ils manquent d’ordinaire de feu & de naturel, &
ne sont que trop bien dépeints par ces vers de Boileau. Retrato alheio
Portrait
d’Ovide.
Citação/Lema
Tous les talens exquis
des plus rares génies, Du tendre Ovide seul
animérent les Vers,
Pour couronner son front les Muses réunies.
Font trouver en lui seul cent Poёtes divers.
Qu’il fait bien desarmer les rigueurs d’une Amante !
Quel cœur ne voudroit pas partager son amour ?
Mais sa tendre douleur paroit trop éloquente,
Il prête à ses soupirs trop d’esprit & de tour.
En Systême il a su réduire l’Art de plaire.
L’Amour même l’écoute avec docilité,
Il donne à cet Enfant, mal instruit par sa mére,
Des leçons, dont lui-même il sentit la bonté.
Qu’il enfle avec succès Trompette Héroïque,
Quand d’Ajax & d’Ulisse il peint le démélé ;
J’ose le soutenir ; aucun Poёme Epique
A cet essai hardi n’a droit d’être égalé.
La cadence prévient tout effort de sa veine,
Set mots harmonieux courent pour s’arranger.
Cependant ses écrits, ennemis de la peine.
Ne laissent au travail aucun mot à changer.
Souvent trop amoureux d’une belle pensée,
Il se plaît à l’offrir de différent côtés ;
Il prodigue l’esprit ; l’attention lassée
Succombe sous ses Vers trop chargés de beauté.
Pour couronner son front les Muses réunies.
Font trouver en lui seul cent Poёtes divers.
Qu’il fait bien desarmer les rigueurs d’une Amante !
Quel cœur ne voudroit pas partager son amour ?
Mais sa tendre douleur paroit trop éloquente,
Il prête à ses soupirs trop d’esprit & de tour.
En Systême il a su réduire l’Art de plaire.
L’Amour même l’écoute avec docilité,
Il donne à cet Enfant, mal instruit par sa mére,
Des leçons, dont lui-même il sentit la bonté.
Qu’il enfle avec succès Trompette Héroïque,
Quand d’Ajax & d’Ulisse il peint le démélé ;
J’ose le soutenir ; aucun Poёme Epique
A cet essai hardi n’a droit d’être égalé.
La cadence prévient tout effort de sa veine,
Set mots harmonieux courent pour s’arranger.
Cependant ses écrits, ennemis de la peine.
Ne laissent au travail aucun mot à changer.
Souvent trop amoureux d’une belle pensée,
Il se plaît à l’offrir de différent côtés ;
Il prodigue l’esprit ; l’attention lassée
Succombe sous ses Vers trop chargés de beauté.
Citação/Lema
« Je hais ces vains Auteurs,
dont la Muse forcée, M’entretient de ses feux, toujours
froide & glacée ;
Qui s’affligent par art, & foux de sens rassis,
S’érigent pour rimer en Amoureux transis.
Leur transports les plus doux ne sont que phrases vaines,
Ils ne savent jamais que se charger de chaînes,
Que bénir leur martire, adorer leur prison,
Et faire quereller les Sens & la Raison.
Ce n’étoit pas jadis sur ce ton ridicule,
Qu’Amour dictoit les Vers que soupiroit Tibule ;
Ou que du tendre Ovide animant les doux sons,
Il donnoit de son Art les charmantes leçons. »
Qui s’affligent par art, & foux de sens rassis,
S’érigent pour rimer en Amoureux transis.
Leur transports les plus doux ne sont que phrases vaines,
Ils ne savent jamais que se charger de chaînes,
Que bénir leur martire, adorer leur prison,
Et faire quereller les Sens & la Raison.
Ce n’étoit pas jadis sur ce ton ridicule,
Qu’Amour dictoit les Vers que soupiroit Tibule ;
Ou que du tendre Ovide animant les doux sons,
Il donnoit de son Art les charmantes leçons. »
Metatextualidade
voici comme je pris la liberté
de lui parler.
Citação/Lema
Vien, vien venger ton sexe,
aimable Deshouliéres, Du mépris de l’homme trop
vain ;
Par ton cœur délicat, ton esprit, tes lumiéres,
Tu peux seule égaler cet illustre Romain.
D’abord qu’Apollon t’anime,
Tu sais de la même rime,
Sans offenser la raison,
Vingt fois répéter le son.
D’un Héros que l’on estime ;
Tu sais sur un ton sublime,
Jusqu’au Ciel porter le nom,
Dans une tendre Chanson.
Que tu dépeins bien l’abîme,
Où la douce illusion
D’une aimable passion
Précipite sa victime !
Qui voudroit de la Raison
Goûter la rude leçon,
Quand ta délicate rime
Plaide pour le rendre crime
D’un sensible cœur, qu’opprime,
Dans sa prémiére saison,
La force d’un doux poison. Dans tes Rondeaux Gaulois, les balades naïves, Ton style aisé fait capot
L’esprit même de Marot.
A tes Idyles plaintives,
Les Nayades attentives,
Avec toi d’un tendre Amant,
Redoutent le changement.
Qui ne te croiroit Calliope,
Lorsque dans une Ode1à nos yeux,
Ton rare esprit se dévelope,
Exacte, sublime, merveilleux.
Quand tu nous dépeins la chimére
Qui mete le mal imaginaire
De pair avec les maux réels ;
Ta Lyre Philosophe efface,
Les airs dont le Chantre de Thrace2
Adoucit les mœurs des mortels.
Si tu veux, on pourra te mettre,
Avec les Doctes Sœurs, sur le double sommet ;
Mais du tendre Ovide, peut-être,
L’entretien sera mieux ton fait.
Par ton cœur délicat, ton esprit, tes lumiéres,
Tu peux seule égaler cet illustre Romain.
D’abord qu’Apollon t’anime,
Tu sais de la même rime,
Sans offenser la raison,
Vingt fois répéter le son.
D’un Héros que l’on estime ;
Tu sais sur un ton sublime,
Jusqu’au Ciel porter le nom,
Dans une tendre Chanson.
Que tu dépeins bien l’abîme,
Où la douce illusion
D’une aimable passion
Précipite sa victime !
Qui voudroit de la Raison
Goûter la rude leçon,
Quand ta délicate rime
Plaide pour le rendre crime
D’un sensible cœur, qu’opprime,
Dans sa prémiére saison,
La force d’un doux poison. Dans tes Rondeaux Gaulois, les balades naïves, Ton style aisé fait capot
L’esprit même de Marot.
A tes Idyles plaintives,
Les Nayades attentives,
Avec toi d’un tendre Amant,
Redoutent le changement.
Qui ne te croiroit Calliope,
Lorsque dans une Ode1à nos yeux,
Ton rare esprit se dévelope,
Exacte, sublime, merveilleux.
Quand tu nous dépeins la chimére
Qui mete le mal imaginaire
De pair avec les maux réels ;
Ta Lyre Philosophe efface,
Les airs dont le Chantre de Thrace2
Adoucit les mœurs des mortels.
Si tu veux, on pourra te mettre,
Avec les Doctes Sœurs, sur le double sommet ;
Mais du tendre Ovide, peut-être,
L’entretien sera mieux ton fait.
Retrato alheio
Portrait de
Térence.
Citação/Lema
Né dans les murs fameux
de l’altiére Carthage Térence dut sa gloire aux fers
de l’Esclavage :
Et bientôt affranchi, cet
illustre Africain
A sa veine asservit le superbe
Romain.
Ceux qui d’un jeu de mots sont
l’agrément Comique,
Ne sauroient dans ses Vers
goûter le sel Attique :
Mais il est de ce sel
par-tout assaisonné,
Pour qui chérit au vrai
l’agréable enchaîné.
Qu’il fait bien d’un sujet
saisir le caractére !
Lui-même il devient Fils,
Maîtresse, Esclave, Pére ;
C’est un Pére
grondeur, un Fils mal avisé,
Une Maîtresse
avare, un Esclave rusé.
Par
l’esprit diverti dans les ames dociles
Il glisse
en badinant ses maximes utiles.
Heureux ! si ses
Ecrits purs, sages, châtiés,
Rouloient sur des
sujets avec art variés ;
Et si trouvant son
Pére, une Fille exposée
N’y démêloit toujours
l’intrigue trop usée.
Retrato alheio
Portrait de
Térence.
Citação/Lema
Né dans les murs fameux
de l’altiére Carthage Térence dut sa gloire aux fers
de l’Esclavage :
Et bientôt affranchi, cet illustre Africain
A sa veine asservit le superbe Romain.
Ceux qui d’un jeu de mots sont l’agrément Comique,
Ne sauroient dans ses Vers goûter le sel Attique :
Mais il est de ce sel par-tout assaisonné,
Pour qui chérit au vrai l’agréable enchaîné.
Qu’il fait bien d’un sujet saisir le caractére !
Lui-même il devient Fils, Maîtresse, Esclave, Pére ;
C’est un Pére grondeur, un Fils mal avisé,
Une Maîtresse avare, un Esclave rusé.
Par l’esprit diverti dans les ames dociles
Il glisse en badinant ses maximes utiles.
Heureux ! si ses Ecrits purs, sages, châtiés,
Rouloient sur des sujets avec art variés ;
Et si trouvant son Pére, une Fille exposée
N’y démêloit toujours l’intrigue trop usée.
Et bientôt affranchi, cet illustre Africain
A sa veine asservit le superbe Romain.
Ceux qui d’un jeu de mots sont l’agrément Comique,
Ne sauroient dans ses Vers goûter le sel Attique :
Mais il est de ce sel par-tout assaisonné,
Pour qui chérit au vrai l’agréable enchaîné.
Qu’il fait bien d’un sujet saisir le caractére !
Lui-même il devient Fils, Maîtresse, Esclave, Pére ;
C’est un Pére grondeur, un Fils mal avisé,
Une Maîtresse avare, un Esclave rusé.
Par l’esprit diverti dans les ames dociles
Il glisse en badinant ses maximes utiles.
Heureux ! si ses Ecrits purs, sages, châtiés,
Rouloient sur des sujets avec art variés ;
Et si trouvant son Pére, une Fille exposée
N’y démêloit toujours l’intrigue trop usée.
Retrato alheio
Portrait de
Moliére.
Citação/Lema
A Térence imité notre âge
doit Moliére. Courant de l’Hélicon l’epineuse
carriére, Il devança bientôt son Rival
respecté.
Le quolibet Bourgeois, l’infame
obscénité,
Avant lui de la Scéne arbitres
despotiques,
S’enfuirent à l’aspect de ses
Ecrits pudiques,
Il dédaigna des Sots les cris
aplaudissans,
Son Théâtre devint l’Ecole du
Bon-sens,
Le Vice peu touché d’être dépeint
horrible,
Y fut couvert de honte en paroissant
risible.
Le Jargon précieux craignit de se
montrer,
Le Marquis à l’excès n’osa plus se
parer.
Bientôt montrée un doigt l’orgueilleuse
Pédante,
N’étala qu’en tremblant sa sottise
savante.
Cotin impunément ne prôna plut ses
Vers,
Le Bourgeois Gentilhomme abjura ses faux
airs.
Osant braver le Ciel l’Hypocrite
exécrable
De Moliére craignit la plume
redoutable.
A ses traits délicats toujours surs
d’atraper
Nul risible défaut n’eut l’art de
s’échapper,
Et la Muse Comique,
au plus haut point menée
est tombée avec lui par
sa chute entrainée.
Retrato alheio
Portrait de
Moliére.
Citação/Lema
A Térence imité notre âge
doit Moliére. Courant de l’Hélicon l’epineuse
carriére, Il devança bientôt son Rival
respecté.
Le quolibet Bourgeois, l’infame obscénité,
Avant lui de la Scéne arbitres despotiques,
S’enfuirent à l’aspect de ses Ecrits pudiques,
Il dédaigna des Sots les cris aplaudissans,
Son Théâtre devint l’Ecole du Bon-sens,
Le Vice peu touché d’être dépeint horrible,
Y fut couvert de honte en paroissant risible.
Le Jargon précieux craignit de se montrer,
Le Marquis à l’excès n’osa plus se parer.
Bientôt montrée un doigt l’orgueilleuse Pédante,
N’étala qu’en tremblant sa sottise savante.
Cotin impunément ne prôna plut ses Vers,
Le Bourgeois Gentilhomme abjura ses faux airs.
Osant braver le Ciel l’Hypocrite exécrable
De Moliére craignit la plume redoutable.
A ses traits délicats toujours surs d’atraper
Nul risible défaut n’eut l’art de s’échapper,
Et la Muse Comique, au plus haut point menée
est tombée avec lui par sa chute entrainée.
Le quolibet Bourgeois, l’infame obscénité,
Avant lui de la Scéne arbitres despotiques,
S’enfuirent à l’aspect de ses Ecrits pudiques,
Il dédaigna des Sots les cris aplaudissans,
Son Théâtre devint l’Ecole du Bon-sens,
Le Vice peu touché d’être dépeint horrible,
Y fut couvert de honte en paroissant risible.
Le Jargon précieux craignit de se montrer,
Le Marquis à l’excès n’osa plus se parer.
Bientôt montrée un doigt l’orgueilleuse Pédante,
N’étala qu’en tremblant sa sottise savante.
Cotin impunément ne prôna plut ses Vers,
Le Bourgeois Gentilhomme abjura ses faux airs.
Osant braver le Ciel l’Hypocrite exécrable
De Moliére craignit la plume redoutable.
A ses traits délicats toujours surs d’atraper
Nul risible défaut n’eut l’art de s’échapper,
Et la Muse Comique, au plus haut point menée
est tombée avec lui par sa chute entrainée.
Retrato alheio
Portrait de
Lucain.
Citação/Lema
Aux régles des Anciens
cet Espagnol rebelle Ouvre au Poëme Epique une route
nouvelle :
Par des motifs humains le Héros dans
ses Vers
Bouleverse le Monde, enchaîne
l’Univers.
Sans attendre des Deux sortis d’une
machine,
Par sa propre venu Caton se
détermine.
Qu’Hector vil instrument, par les
Dieux animé,
Terrasse de leurs mains Patrocle
desarmé ;
César trouvant ses Dieux dans son
propre courage,
Répand de rang en rang l’horreur
& le carnage ;
Sans que Mars au combat
conduise ses chevaux,
Sans que Vénus par l’air
guide ses javelots,
Sa prudente valeur remporte
la victoire,
Il combat en péril & triomphe
avec gloire.
Lucain ose des Dieux supprimer les
travaux,
Pour faire en tout leur jour paroître
ses Héros :
A son stile élevé son sujet sert de
guide :
Et sa Muse eût peut-être effacé
l’Enéide,
Si l’Aveugle divin, par Virgile
imité,
N’eût point fixé le goût du Lecteur
entêté.
Il ne me fut pas possible de choisir parmi nos
Auteurs un Poёte du génie de Lucain ; ils ont tous mieux
aimé mettre en jeu dans leurs Poëmes Epiques,
les Démons & les Anges, que de ne pas imiter les
fictions d’Homére : l’embarras où me jettoit cette
difficulté me donna de l’inquiétude, & cette inquiétude
finit mon songe en dissipant mon sommeil. Retrato alheio
Portrait de
Lucain.
Citação/Lema
Aux régles des Anciens
cet Espagnol rebelle Ouvre au Poëme Epique une route
nouvelle :
Par des motifs humains le Héros dans ses Vers
Bouleverse le Monde, enchaîne l’Univers.
Sans attendre des Deux sortis d’une machine,
Par sa propre venu Caton se détermine.
Qu’Hector vil instrument, par les Dieux animé,
Terrasse de leurs mains Patrocle desarmé ;
César trouvant ses Dieux dans son propre courage,
Répand de rang en rang l’horreur & le carnage ;
Sans que Mars au combat conduise ses chevaux,
Sans que Vénus par l’air guide ses javelots,
Sa prudente valeur remporte la victoire,
Il combat en péril & triomphe avec gloire.
Lucain ose des Dieux supprimer les travaux,
Pour faire en tout leur jour paroître ses Héros :
A son stile élevé son sujet sert de guide :
Et sa Muse eût peut-être effacé l’Enéide,
Si l’Aveugle divin, par Virgile imité,
N’eût point fixé le goût du Lecteur entêté.
Par des motifs humains le Héros dans ses Vers
Bouleverse le Monde, enchaîne l’Univers.
Sans attendre des Deux sortis d’une machine,
Par sa propre venu Caton se détermine.
Qu’Hector vil instrument, par les Dieux animé,
Terrasse de leurs mains Patrocle desarmé ;
César trouvant ses Dieux dans son propre courage,
Répand de rang en rang l’horreur & le carnage ;
Sans que Mars au combat conduise ses chevaux,
Sans que Vénus par l’air guide ses javelots,
Sa prudente valeur remporte la victoire,
Il combat en péril & triomphe avec gloire.
Lucain ose des Dieux supprimer les travaux,
Pour faire en tout leur jour paroître ses Héros :
A son stile élevé son sujet sert de guide :
Et sa Muse eût peut-être effacé l’Enéide,
Si l’Aveugle divin, par Virgile imité,
N’eût point fixé le goût du Lecteur entêté.